
Le Premier ministre du gouvernement ivoirien de transition, Charles Konan Banny, bien discret depuis la signature d'un accord de paix entre le président Laurent Gbagbo et le leader de l'ex-rébellion des Forces nouvelles, Soro Guillaume, a exprimé, jeudi à Korhogo (634 km au nord d'Abidjan), son refus de se faire "humilier par qui que ce soit", acceptant de partir pour "s'occuper de choses importantes et intéressantes à faire".
" Personne, je dis bien personne, ne réussira jamais à m'humilier. Ce n'est pas la peine d'essayer. Je vous ai dit quand je suis arrivé, prêt à tout sauf une ligne rouge : l'humiliation. Je demandais, pour que nous nous réunissions, que nous acceptions d'être différents mais que nous reconaissions que nous sommes frères. Je suis toujours dans cette ligne-là. Personne ne réussira à m'humilier", a notamment martelé M. Banny, qui présidait la journée internationale de la femme, célébrée cette année dans la grande métropole du nord ivoirien.
"Je vais vous rassurer. Vous avez dit : je vous remercie, ne vous découragez pas. Je croyais qu'on avait dit que découragement n'est pas ivoirien. Alors, pourquoi voulez-vous qu'étant Ivoirien je me décourage? Découragement n'est pas ivoirien. Ce n'est pas seulement moi, c'est tout le peuple ivoirien qui ne se découragera pas et qui affrontera les difficultés", a ajouté le Premier ministre, à l'endroit du porte-parole des Forces nouvelles, M. Konaté Siriki qui, dans son discours de bienvenue, lui avait notamment réaffirmé le "soutien de son mouvement", tout en lui demandant "de ne pas céder au découragement".
M. Banny, faisait ainsi allusion aux rumeurs circulant au sein du landernau politique ivoirien sur son probable départ de la primature au profit de Soro Guillaume, le chef de l'ex-rébellion, et aux attaques dont il est l'objet, depuis quelques jours, dans la presse proche du camp présidentiel.
Il a soutenu qu'il n'allait pas se maintenir, vaille que vaille, à son poste.
"Le plus important, c'est comment rendre service au plus grand nombre. Mais on peut le faire sans être Premier ministre, sans être chef d'Etat, sans être ministre. Jugez-en plutôt : il y a quinze mois je n'étais pas Premier ministre, mais je revendique d'avoir fait beaucoup autour de la lutte contre la pauvreté. Donc, il y a beaucoup à faire pour chacun d'entre nous", a-t-il déclaré.
M. Banny, dont le nom n'a été mentionné nulle part dans l'Accord de Ouagadougou, envisage de s'adresser aux Ivoiriens dans les jours à venir.
Le quoitidien Nord-Sud, proche des Forces nouvelles, dans son édition de mercredi dernier, le donnait déjà partant, titrant : " Après sa mise à l'écart, Konan Banny s'installe dans la rébellion". |