
Un peu plus d'un millions d'électeurs mauritaniens sont appelés aux urnes dimanche pour l'électuion d'un nouveau président de la République dans le cadre d'un scrutin considéré par les observateurs comme le "plus ouvert" de l'histoire du pays indépendant depuis 46 ans.
Cette élection à laquelle l'actuel chef de l'Etat, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, ne participe pas (suite à l'adoption d'une loi disqualifiant les membres du conseil militaire et du gouvernement pour ancrer la neutralité de l'Etat), met un terme à 19 mois de transition militaire.
Elle enregistre la participation officielle de 19 candidats (en réalité ils sont 18 après le désistement de Mohamed Lemine Chibih Ould Cheikh Melainine non constaté par le conseil constitutionnel), dont 11 indépendant et 8 représentants de partis politiques.
Ainsi, tous les partis de l'ancienne majorité présidentielle et les indépendants (également issus de l'ancien parti au pouvoir) ont formé une coalition dénommée "Mithaq" terme signifiant "Pacte" en arabe, pour soutenir la candidature indépendante de Sidi Ould Cheikh Abdallah (ex-fonctionnaire international, plusieurs fois ministres sous les régimes Moctar Ould Daddah et Taya).
Ce groupe dispose de 54 députés sur les 95 élus à l'Assemblée nationale (sous réserve des cas de défections et de transhumance très fréquents dans un sens comme dans l'autre) et d'une majorité encore plus confortable au Sénat.
En face, les candidats de la Coalition des Forces pour un Changement Démocratique (CFCD), au nombre de 5, qui affrontent le scrutin en ordre dispersé en attendant un probablement deuxième tour. Ce groupe dispose de 41 députés à l'Assemblée nationale et d'un nombre moins important de sénateurs. Son électorat semble se concentrer à l'ouest du pays et dans les grandes villes comme Nouakchott et Nouadhibou.
Parmi ces candidats, on les ténors de l'ancienne opposition : Ahmed Ould Daddah (Rassemblement des Forces Démocratiques), donné parmi les favoris, Messaoud Ould Boulkheir (Alliance Populaire Progressiste) qui dispose d'un électorat "constant et fidèle", Mohamed Ould Maouloud (Union des Forces de Progrès), dont l'électorat est réputé également "fidèle".
En dehors de ces groupes, on note la candidature indépendante d'un ancien gouverneur de la Banque centrale, Zeine Ould Zeidane, qui serait soutenue par certaines grosses fortunes proches du pouvoir renversé et Mohamed Khouna Ould Haidallah, ancien chef de l'Etat (1980- 1984).
La candidature de Sarr Ibrahima, un ancien détenu de la célèbre prison de Oualata (ou ont péri beaucoup de détenus noirs) suscite un espoir et un engouement particulier dans la communauté négro- africaine.
Cette élection présidentielle intervient après un référendum (26 juin 2006), des législatives et municipales (novembre et décembre 2006) et des sénatoriales en janvier et février 2007.
Au terme de la constitution le président de la République est élu pour 5 ans et ne peut se représenter qu'une seule fois. |