
Le gouvernement angolais a décidé de suspendre ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) après avoir conclu qu'un programme avec cette institution n'aiderait pas le pays à préserver sa stabilité économique et sociale, rapporte mardi la presse locale.
Selon la même source, cette décision a été officiellement notifiée à la Mission du FMI à Luanda en février dernier dans une lettre signée par le ministre angolais des Finances, José Pedro de Morais.
Dans cette lettre, le ministre souligne que, bien que confronté à de difficiles circonstances, le gouvernement de son pays a réussi brillamment à exécuter un programme interne de stabilisation macro- économique qu'il envisage poursuivre sans se soumettre à des conditions restrictives.
Il a affirmé qu'au cours de ces trois dernières années, l'économie du pays a connu une croissance de 13 pour cent tandis que l'inflation a baissé de manière significative.
Il a également indiqué que l'augmentation des réserves en divises de son pays lui a permis de solder de façon accélérée sa dette extérieure sans recourir à des crédits extérieurs.
M. De Morais a recommandé l'annulation d'une visite qu'une équipe du FMI devait effectuer en Angola au cours de ce mois, soulignant que son pays maintiendra sa coopération avec le FMI.
Dans sa réponse au gouvernement angolais, le directeur du FMI pour l'Afrique, Abdoulaye Bio-Tchané, a reconnu les progrès économiques accomplis par le pays.
"Avec la croissance des recettes du pétrole d'où proviennent les ressources pour le renforcement des réserves extérieures et le financement de programmes dans les secteurs sociaux et des infrastructures, les perspectives de l'Angola sont toujours positives", a-t-il souligné.
Mais malgré ce constat et l'acceptation de la décision angolaise, M. Bio-Tchané dit croire que la longue expérience technique du FMI dans des pays comme l'Angola peut être très utile à l'avenir.
En 2002, peu après la fin de la guerre civile qui a duré près de 30 ans, le gouvernement angolais avait sollicité une conférence internationale des bailleurs de fonds afin de mobiliser des fonds pour la reconstruction du pays, mais cet appel est resté sans réponse à cause des réticences de la communauté internationale.
Aussi, l'Angola a décidé de recourir aux prêts bilatéraux auprès de la Chine, du Brésil, de l'Angleterre et d' Israël, entre autres, réunissant des fonds pour entamer les programmes de reconstruction nationale au moment où l'inflation tournait autour de 170 pour cent.
L'année suivante, une réforme macro-économique a été lancée et a entraîné, quatre ans après, la hausse des réserves de change angolaises qui sont passées de cinq milliards à 11,6 milliards de dollars américains.
L'Angola a adhéré au FMI le 19 septembre 1989, et la première visite d'experts de l'institution a eu lieu en septembre 1991, tandis que sa représentation à Luanda a été inaugurée en octobre 1997. |