
Le Zimbabwe a réitéré, lundi, sa menace d'expulser les ambassadeurs occidentaux qu'il accuse de fomenter les troubles politiques dans le pays.
Le gouvernement de Harare, objet d'une pression croissante de l'opposition avant l'élection présidentielle de l'année prochaine, a accusé les ambassades occidentales, particulièrement celles des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, d'avoir financé les manifestations publiques de la semaine dernière contre le régime du président Robert Mugabe.
Les protestations ont abouti à la mort d'un militant de l'opposition tué par la police et à de très nombreux dégâts matériels, dont l'incendie de véhicules.
Le ministre des Affaires étrangères, Simbarashe Mumbengegwi a convoqué, lundi, les diplomates européens pour les mettre en garde contre leur propre expulsion du Zimbabwe pour ingérence supposée dans les affaires intérieures du pays.
"Comme nous le savons tous, les protocoles gouvernant les relations diplomatiques n'autorisent pas l'ingérence dans les affaires intérieures de l'Etat auprès duquel vous êtes accrédités. Donc, nous ne tolérerons aucune ingérence dans nos affaires", a-t-il averti.
"On n'abuse trop de la tolérance du Zimbabwe. Notre tolérance a des limites. Vous devez tous respecter scrupuleusement les dispositions de la Convention de Vienne qui gouverne la conduite des relations diplomatiques. Tout refus en ce sens ne nous laissera d'autre choix que d'invoquer les conventions y afférent pour mettre fin à toute ingérence dans nos affaires domestiques", a ajouté M. Mumbengegwi.
Sa menace survient deux jours après un avertissement similaire de M. Mugabe à l'endroit des ambassades occidentales au Zimbabwe, qu'il accuse de collusion avec l'opposition pour le renverser.
La tension politique monte dans ce pays d'Afrique australe en vue de l'élection présidentielle de l'année prochaine que le gouvernement veut repousser jusqu'en 2010 pour des raisons financières. Les difficultés économiques croissantes y concourent également. |