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Abdul Wahid Al-Nour et Bernard Kouchner
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Jacques Chirac a menacé le Soudan de "sanctions" si les exactions continuaient au Darfour. Le président français a fait connaître sa position dans un message lu par Bernard Henry Levy (qui s'était rendu avec Laurent Fabius au Tchad et au Darfour il y a quelques semaines) lors d'un meeting de soutien au Darfour qui se tenait hier à Paris.
Selon Jacques Chirac, il n'y aura pas "d'impunité" pour les auteurs de "crimes contre l'humanité" et il faut "assumer cette responsabilité de protéger que l'ONU a consacrée en droit international".
"Il en va du sort et de la vie de centaines de milliers de femmes, d'hommes et d'enfants. Il en va de la stabilité de l'Afrique (...). Il en va de l'honneur de la communauté internationale qui ne peut pas rester inerte quand l'essentiel est en jeu" disait encore le chef de l'exécutif français dans son message.
Lors de ce meeting parisien, plusieurs candidats aux présidentielles se sont engagés en faveur du Darfour. Ségolène Royal et François Bayrou étaient présents, et veulent peser sur la Chine (qui soutient le Soudan, producteur pétrolier) en menaçant de boycotter les jeux olympiques de Pékin en 2008.
Dominique Voynet, Marie-Georges Buffet et Nicolas Sarkozy, ainsi que Royal et Bayrou ont signé un "Acte d'engagement" en huit points pour le Darfour, Nicolas Sarkozy faisant savoir par courrier que s'il était élu, il appliquerait des sanctions unilatérales de la France contre le Soudan.
On se souvient que le président soudanais Omar el Béchir avait irrité le secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon en refusant le déploiement d'une force internationale ONU-Union Africaine. Wahid-Al Nour, un des chefs rebelles du Darfour qui était présent à Paris a demandé l'envoi d'une force internationale dans la zone, ou à défaut la permission de se défendre avec des armes...
En pleines élections présidentielles, des associations comme "Urgence Darfour" ont donc réussi à attirer l'attention des décideurs politiques français sur la situation au Darfour (au moins 200 000 victimes depuis le début du conflit il y a quatre ans). Et on ne peut que s'en féliciter.
Reste tout de même les faits : Jacques Chirac ne sera plus président dans deux mois, et rien ne dit que le nouveau président une fois élu, mettra le Darfour dans sa liste de priorités. A titre d'exemple, le "pacte écologique" de Nicolas Hulot, signé au début de la campagne par les présidentiables, est déjà aux oubliettes. Un viel adage politique dit que "les promesses n'engagent que ceux qui y croient". On ne demande qu'à se tromper... |