
Le Premier ministre guinéen, Lansana Kouyaté, installé dans ses fonctions le 1er mars dernier, a démenti faire face à un blocage du président Lansana Conté dans la perspective de la formation de son gouvernement de "large ouverture" tant attendu.
Dans un entretien accordé, jeudi, à la radio nationale à l'issue d'une audience d'une délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), conduite par l'ancien président nigérian, lé général Ibrahim Badamassi Babaginda, médiateur de la crise sociale guinéenne, le Premier ministre a balayé d'un revers de main "les spéculations" sur le retard accusé dans la formation de son gouvernement.
Il a dit avoir les coudées franches et la confiance du président Conté, ainsi que celle des syndicats et souligné qu'il n'y a pas de place pour les émotions et les supputations dans un contexte où il faut chosir des hommes et des femmes intègres et compétents.
Le Premier ministre, qui continue de consulter de larges franches de la société, notamment plusieurs personnalités guinéennes et étrangères, a indiqué que si des blocages existaient au niveau du, président Conté, celui-ci n'aurait pas signé récemment le décret portant sur la restructuration du gouvernement en gestation qui comptera 18 ministres contre 27 dans l'ancienne équipe.
Il a démenti avoir dépêché auprès du chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, le leader de l'Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG), Mamadou Boye Bah, qui aurait déclaré à la presse ivoirienne qu'il était l'envoyé de Kouyaté, victime d'un blocage de Conté pour la formation de son gouvernement.
"Je parle quotidiennement au moins deux à quatre fois avec Gbabgo avec qui j'ai des relations étroites. Des esprits mal intentionnés ont dit ici que j'ai été nommé grâce à la pression du chef de l'Etat ivoirien (...) J'échange avec d'autres présidents de la sous-région", a martelé Kouyaté.
On rappelle que l'ancien Envoyé spécial en Côte d'Ivoire du secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui a été nommé le 26 février, a été choisi sur une liste de quatre personnes remise à Babaginda par les syndicats et la société civile. |