
Les profils des deux candidats en lice pour le second tour de l'élection présidentielle de dimanche en Mauritanie, MM. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi (24,78% au premier tour) et Ahmed Ould Daddah (20,68%), présentent un certain nombre de similitudes, mais aussi des différences frappantes, font remarquer les observateurs à Nouakchott.
Agés respectivement de 69 et 65 ans et donc d'une même génération ils sont tous deux issus d'un même milieu social maraboutique et nés dans des régions voisines : le Brakna et le Trarza, plus à l'Ouest.
Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été à la fois ministre sous le régime de maître Moctar Ould Daddah, le demi-frère aîné de Ahmed Ould Daddah, et de Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya, avant de finir sa carrière dans une institution financière internationale, en qualité de conseiller économique au Niger.
Ahmed Ould Daddah a, lui, été ministre des Finances et gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, puis représentant de la Banque mondiale à Bangui, avant de rentrer au pays en 1991 à la faveur du processus démocratique initié par le régime Taya.
Pour diverses raisons, les deux hommes ont aussi connu la prison sous le régime déchu.
Les partisans de M. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi voient dans ce présidentiable "une personnalité de consensus et qui jouit d'une grande considération à l'extérieur".
Pour ses détracteurs cependant, il rassure plutôt "les prédateurs ayant des choses à se reprocher. Des hommes qui ont ruiné le pays et qui parasitent aujourd'hui l'entourage du candidat, lui offrant même le cadre politique de l'ancienne majorité présidentielle".
En outre, dénoncent-ils, il n'a pas de position politique définie et n'a pas brillé par sa réussite dans la gestion des départements ministériels qu'il a eu à commander.
Quant à Ahmed Ould Daddah, il est présenté par ses partisans comme "un cadre intègre, franc et expérimenté, qui a toujours refusé de marchander avec les principes. Il a tout sacrifié pour rentrer au pays et croiser le fer avec un régime dictatorial".
En revanche, ses détracteurs le jugent "rancunier et autocratique", ajoutant qu'il n'hésite pas à recevoir les transhumants issus de l'ancien pouvoir, alors qu'il n'a jamais pu fédérer l'ancienne opposition. |