
Un peu plus d'un million d'électeurs mauritaniens répartis en 2.379 bureaux de vote sont appelés aux urnes dimanche pour choisir leur président de la République entre Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi (24,78% des suffrages au premier tour) et Ahmed Ould Daddah (20,68%) dans le cadre du second d'une élection présidentielle qui mettra fin à une transition militaire de 19 mois.
Le premier tour de cette élection s'était déroulé le 11 mars dernier avec 18 candidats sur la ligne de départ.
Dans le cadre des tractations et autres négociations en coulisses entre les deux tours, le candidat Ould Cheikh Abdallahi dispose d'un avantage mathématique avec les consignes de vote du candidat malheureux Zeine Ould Zeine (15,27%), ancien gouverneur de la banque centrale et le soutien inattendu du leader maure noir Messaoud Ould Boulkheir, ex-esclave, opposant irréductible au pouvoir de Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya renversé le 3 août 2005 qui a recueilli 9,90% des suffrages au premier tour.
Quelques autres candidats éliminés avec des scores de moindre importance ont aussi annoncé leur ralliement au camp de Ould Cheikh Abdallahi, lui donnant une majorité mathématique d'avant vote et donc théorique.
Toutefois, le camp de Ahmed Daddah a également eu des ralliés de poids : Sarr Ibrahima Moctar (7,98%), Salah Ould Hannena et la mouvance islamiste modéré (7,75%), Mohamed Ould Maouloud 4,05%), l'ancien chef de l'Etat, Mohamed Khouna Ould Haidallah (1,73%).
Entre l'équation du respect des consignes de votes et le fait que les Mauritaniens se sont largement exprimés en faveur du changement à l'occasion du premier tour, l'issue du scrutin présidentiel, le plus libre de l'histoire de la Mauritanie, reste largement ouverte, estimaient samedi les observateurs à Nouakchott.
Un débat radio télévisé non contradictoire organisé jeudi soir ne semble avoir donné aucun avantage à l'un ou l'autre des protagonistes.
Le chef de la junte au pouvoir, le colonel Ely Ould Mohamed Vall a annoncé à plusieurs reprises que l'armée garantit le respect de la volonté du peuple exprimée à travers les urnes. |