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Lansana Conté soupçonné de faire de la "résistance" |
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Lansana Kouyaté, premier ministre
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Nommé il y a un mois, jour pour jour, sous la pression de la rue, relayée par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), au sortir de deux émeutes sanglantes qui ont fait plus d'une centaine de morts, le Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté, qui n'a toujours pas formé son gouvernement dit de consensus, fait face à l'impatience croissante de ses compatriotes.
Les plus irréductibles, que l'on retrouve généralement à Bambetto, Hamdalaye ou ENCO 5, considérés comme les quartiers les plus chauds de Conakry, lui auraient même déjà adressé, selon la rumeur, un ultimatum fixé au 3 avril prochain, date anniversaire de la prise du pouvoir par les militaires.
Une certaine tension est de plus en plus perceptible dans la capitale, accablée de chaleur en cette période de l'année. M. Kouyaté qui, depuis son arrivée dans la capitale, a troqué ses complets vestons de bonne coupe à l'occidentale pour d'impeccables boubous d'un blanc immaculé, signe ostentatoire de paix dans un pays qui a vécu le martyre, continue cependant à afficher une déconcertante sérénité, invitant les Guinéens à la patience et à la sérénité.
"Le président ne me pose aucun problème. Le président me fait confiance", a beau répéter, à l'encan, le Premier ministre de "consensus", pour couper court aux rumeurs, de plus en plus persistantes et insistantes, qui expliquent le retard apporté à la formation de sa nouvelle équipe par les blocages répétés venant du clan présidentiel, qui n'entend décidément pas lâcher totalement prise, rien n'y fait.
Une part grandissante de ses compatriotes reste convaincue que le "vieux général-président" Lansana Conté, à qui une certaine opinion continue encore à faire crédit d'une réelle capacité de nuisance, même s'il est physiquement amoindri par la maladie (il est apparu presque totalement décharné, vendredi soir sur le petit écran, au cours de l'audience qu'il a accordée à l'ex-président nigérian Ibrahim Babaginda, le médiateur de la CEDEAO dans la crise guinéenne), fait toujours de la résistance depuis le pied de son manguier de WAWA. |
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La population et les syndicats impatients |
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Lansana Conté, le président malade
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Le récent imbroglio créé par M. Bah Mamadou, l'un des leaders de l'opposition qui, de passage à Abidjan, la semaine dernière, à l'occasion des funérailles de Florence Houphouët-Boigny, la fille cadette du "vieux", a déclaré, à l'issue d'une audience avec le président Laurent Gbagbo, qu'il était porteur d'un message du Premier ministre guinéen sollicitant l'aide du chef de l'Etat ivoirien pour résoudre les difficultés qu'il rencontrait dans la formation de son gouvernement, aura probablement renforcé le camp des sceptiques dans ses convictions, en dépit des dénégations indignées de Kouyaté qui assure ne pas avoir commis le patron de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à cette tâche.
"Je souhaite que les acteurs s'apaisent et qu'on n'utilise pas d'artifices pour suggérer ce qui n'est pas suggérable, c'est-à-dire voir des problèmes là où il n'y en a pas", avait-il notamment déclaré, en se demandant "pourquoi les gens veulent absolument" qu'il ait des problèmes avec Conté.
Signe de la montée d'un climat qui ne semble pas aller dans le sens de l'apaisement qu'il souhaite, des articles de presse de plus en plus critiques voire carrément tendancieux, sinon diffamatoires, faisant état de sa collusion supposée avec les barons du régime, s'étalent depuis quelque jours sur le Net où prolifèrent de nombreux sites, que des milliers d'internautes parcourent tous les jours.
Le Premier ministre, qui montre visiblement quelques signes d'agacement face aux rumeurs colportées par des "esprits malveillants", essaie, tant bien que mal, de calmer ses compatriotes les plus impatients, au rang desquels se trouvent évidemment des responsables syndicaux et certains leaders de l'opposition qui, en privé, ne se gênent pas pour critiquer ce qu'ils appellent l'"inertie" de Kouyaté qui, selon eux, "n'est pas encore redescendu de son petit nuage", après avoir été accueilli comme un messie par la population de Conakry. |

Dans l'entourage du Premier ministre guinéen où on semble avoir pris la mesure de l'importance des eaux de l'impatience qui, chaque jour, montent davantage, au risque d'emporter la digue du consensus populaire, on reconnaît certes les difficultés du chef du gouvernement à former une équipe. Mais on met volontiers en avant le souci qui l'anime d'avoir à ses côtés des "hommes et des femmes compétents et intègres pour impulser une nouvelle dynamique à un Etat en déliquescence totale, afin de ne pas trahir l'immense espoir que les Guinéens ont placé en lui".
M. Kouyaté, loin s'en faut, n'est pas en état de lévitation permanente, car, tout en travaillant d'arrache-pied pour constituer son équipe, dont il a du reste ramené le nombre de portefeuilles de trente à dix neuf, surveille, du mieux qu'il peut, les membres de l'actuel gouvernement chargés d'expédier les affaires courantes et qui, du fait du flou qui entoure la transition de fait en cours, ont eu tendance à s'accorder quelque liberté avec la gestion des fonds de leurs départements, et à procéder à des nominations de complaisance.
C'est ainsi qu'il a été amené à leur signifier fermement l'interdiction formelle d'engager de nouvelles dépenses sans l'autorisation de la primature, et en leur intimant l'ordre d'arrêter tout mouvement de personnel et de procéder à l'annulation de tous ceux qui sont intervenus après le 26 février dernier.
Dans ce contexte de fortes pressions qui s'exercent sur le débonnaire Premier ministre guinéen, il semble bien que la visite inopinée du général Babaginda ne soit pas fortuite.
Le médiateur, qui était accompagné du président de la Commission de la CEDEAO, le ghanéen Mohamed Ibn Chambaz, a mis à profit un séjour de quarante-huit heures, mené tambour battant, pour rencontrer la quasi-totalité des acteurs de la crise, notamment les deux têtes de l'Exécutif, les syndicats, les partis politiques, la société civile et les chefs religieux.
A tous, il a prêché la modération, la patience et la compréhension, en demandant particulièrement à hadja Rabiatou Serah Diallo, la pasionaria du mouvement de contestation et à ses camarades des deux centrales syndicales de mettre balle à terre.
"Je sais que tous attendent le tout nouveau Gouvernement de M. Kouyaté. Mais dans un contexte comme celui de la Guinée, il fallait au Premier ministre du temps pour consulter tout le monde et mettre à la disposition des Guinéens une équipe qui sera acceptée de tous. Aussi faudra-t-il que tous le soutiennent et soient indulgents à son endroit quand l'équipe gouvernementale sera mise en place, tant l'ampleur de la tâche qui l'attend est grande", a notamment plaidé le médiateur. A-t-il été entendu ? Voire. |
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