
Le Ghana a célébré dimanche le bicentenaire de l'abolition du commerce des esclaves par une cérémonie solennelle à Elmira Castle, à l'occasion de laquelle ont été jouées des scènes de cette traite qui a vu des millions d'Africains être pourchassés, vendus et envoyés par bateau aux Amériques pour y travailler dans les plantations.
Plusieurs personnalités politiques, dont le président John Kufuor et la présidente de la Chambre des Lords britannique, la baronne Valerie Amos et de nombreux artistes locaux et étrangers ainsi que des chefs traditionnels ont assisté à cette cérémonie organisée dans la Région centrale, un des principaux points de départ des esclaves de l'ancienne Gold Coast.
"Réflexions - Réfléchir au passé. Créer l'avenir", tel était le thème de cette cérémonie au cours de laquelle M. Kufuor a indiqué qu'on ne pouvait parler de réparations pour la traite des esclaves puisque les Africains étaient aussi activement impliqués.
"Ils organisaient des raids dans les villages et menaient des guerres pour capturer des esclaves qu'ils vendaient aux Européens", a-t-il dit, ajoutant que la voie à suivre consiste désormais à faire preuve de remords et d'accorder à ceux qui avaient souffert de l'asservissement et à leurs successeurs une jouissance totale de leurs droits humains.
John Kufuor a estimé qu'avec le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et l'Union africaine qui cherchent à reprendre contact avec les Africains de la Diaspora, il est important que les Africains posent des actes proportionnés à cette quête.
Pour sa part, la baronne Amos a déclaré que la traite des esclaves a été l'acte le plus atroce commis contre l'humanite dans l'histoire du monde, avant de rendre hommage à ceux qui ont lutté contre ce fléau.
Dans un message présenté à l'occasion, le Premier ministre britannique Tony Blair a exprimé sa peine face à la traite des esclaves, particulièrement pour le rôle de la Grande-Bretagne dans cette tragédie. |