Le 21 Mars dernier au Palais Omnisport de Paris Bercy, le POPB pour les intimes, avait donc lieu la tant attendue affiche Snoop Dogg /P Diddy sur scène pour un concert. Un concert qui s'annonçait exceptionnel dans notre hexagone, dans la mesure où ces deux artistes sont réunis pour un seul et même show, alors que l'on connaît toutes les diverses discordes du passé (Bad Boy vs Death Row). Un concert sous le signe de la paix donc, comme ils l'ont déclaré sur scène et dont Snoop Dogg a confirmé les dires en conférence de presse en rajoutant qu'il était bénéfique qu'ils fassent une tournée ensemble vu l'état actuel du Hip Hop. Un art de plus en plus en vogue, de plus en plus apprécié mais qui avec cette grande notoriété se voit aussi de plus en plus exploité et pas toujours dans le bon sens. Une chose est sûre, le Hip Hop est l'une des musiques les plus importantes de ces dernières années, mais encore trop souvent tabou pour en parler longuement sur une grande chaîne de télévision. Comme dirait Lino, aujourd'hui ça mériterait des « putain Prime Time ». Tout ça pour dire, encore une chance que des activistes de longue date de cette culture puissent se produire sur une scène tel que Bercy avec ses 17000 places assises. Mais revenons à la soirée en question.
Après une première partie plutôt convenable assurée par le nouveau venus de St Louis, Jibbs, Diddy fait une entrée somme toute banale et débute son show en délivrant les derniers gros tubes de son album solo Press Play. La mélodie de Timbaland se fait ressentir avec « After Love », un « Last Night » toujours aussi agréable ou encore « Come To Me » sans la leader des Pussycat Dolls mais où Diddy a pu faire ses quelques pas comme dans le clip. D'ailleurs il faudra qu'il remercie la régie lumière et son utilisation intensive de stroboscope pour le faire croire bon danseur. Un début de concert peu ambiançant, voire endormant (avec une session rock inappropriée) et avec un public peu réceptif malgré le bon enthousiasme de l'artiste. Il a livré tout de même quelques anciens de ses morceaux classiques, de son écurie ou d'autres, qui ont su relevé un peu plus la ferveur des spectateurs par à-coup. DJ Scratch aux platines balance la sauce, du « Bad Boy », « It's All About The Benjamins », « I Need A Girl Pt 2 » et même du DMX, du bon gros son sudiste Rick Ross, mais aussi et surtout du Notorious BIG, avec des titres pas toujours en entier comme « Big Poppa », « Juicy », « One More Chance », « Hypnotize », « Mo Money Mo Problems », « Notorious », « Who Shot Ya ? »... On a d'ailleurs bien évidemment le droit aux éternels hommages à ceux qui sont partis trop vite.
Chacun a sa partie de concert, et Diddy laisse donc la place au Big Snoop Dogg pour une entrée bien gangsta sur « Murder Was The Case ». A ses côtés, Soopafly et Kurupt passent malheureusement presque inaperçus en faisant les backs. L'icône de la Westcoast a enfilé son pyjama Crips, sa bague de 40 centimètres et a enchaîné les tubes, et il y en a tellement… On a bien sûr droit au dernier « That's That Shit », « I Wanna Fuck You » et ses danseuses, ou encore les singles précédents comme « Beautiful », « Drop It Like It's Hot », « Signs ». Mais bon l'émotion est nettement plus intense lorsqu'il interprête un bon vieux « Snoop's Upside Your Head », un « Gin & Juice », un « Nuthin' But A ‘G' Thang » ou encore la bombe « Deep Cover ».
Finis depuis longtemps donc la guerre Eastcoast/Westcoast, ensemble ils font participer le public à diverses petits jeux musicaux pour savoir quelle partie met plus le feu, et bien sur des « Still D.R.E. », « Bitch Please » et autre « Next Episode » et la reprise en chœur de la phrase de Nate Dogg « Smoke Weed Everyday » ravive un peu plus de chaleur. Un gros concert, plus de prestige qu'une véritable démonstration scénique mais qui a vu quelques petites surprises comme le ‘faux live' avec Busta Rhymes sur grand écran pour nous faire Jumper à sa guise sur "Pass The Courvoisier", ou encore la venue de Booba qui a pour le coup réveillé la foule avec son tube ‘Boulbi' au côté d'un Diddy surexcité.
Un show à l'américaine qui se termine avec deux gros classiques de part et d'autres, « I'll Be Missing You » et sa longue introduction pour l'un, et le légendaire et indémodable « What's My Name » pour l'autre, avec une fin comme au théâtre, où tous les artistes saluent le public (contrairement à d'habitude où on a à peine le temps de les voir s'esquiver). Une année 2007 qui démarre fort en gros concert, mais ne soyez pas déçus si vous avez raté celui-là, car rien d'exceptionnel si ce n'est juste de voir Snoop Dogg et Diddy en chair et en os, mais surtout parce que les prochains mois nous réservent encore plein de bonnes choses. Affaire à suivre donc…
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