
"L'ingérence partisane" du gouvernement dans le processus électoral et son refus de régler la question de la violence politique pourraient entacher les élections générales prévues au Nigeria les 14 et 21 avril prochains, a averti "Human Rights Watch" (HRW), un organisme basé à New York, dans une déclaration publiée mercredi à Lagos.
La déclaration a aussi exhorté le gouvernement à respecter les décisions juridiques qui ont réfuté la disqualification de certains candidats présidentiels pour les élections qui se tiendront pour la troisième fois au Nigeria. En effet, le pays a retrouvé un régime civil en 1999 après 15 années de règne militaire.
"Le gouvernement nigérian devrait assurer que ces élections marquent une claire rupture avec la violence et la corruption qui ont entaché le système politique. Cependant, il semble évident que pendant ce mois d'avril, les électeurs nigérians seront encore confrontés à la menace, la violence, l'intimidation et la fraude", a déclaré Peter Takirambudde, le directeur de HRW pour l'Afrique.
HRW a indiqué que le gouvernement nigérian n'a jusqu'à présent pas réussi à mettre en place certains des fondements de base d'une élection libre et transparente, avant d'ajouter que: "l'inscription des votants à été entachée par des difficultés logistiques et un manque notoire de transparence, qui permettent de douter de l'intégrité du registre électoral final".
Cet organisme de défense des droits de l'Homme a aussi accusé la Police d'inaction face à la violence politique grandissante, qui a fait plus de 70 victimes, soulignant qu'elle "n'a fait aucun effort réel pour mener une enquête ou poursuivre en justice les politiciens responsables des actes de violence".
Selon HRW, "le recours à la violence à des fins politiques est devenu une routine au Nigeria et dans beaucoup d'Etats? les politiciens ont mobilisé et armé des bandes criminelles en vue des élections, afin de harceler leurs adversaires, d'intimider et de priver les votants de leur droit électoral".
Parmi les candidats dont la candidature a été refusée, suite à des "jugement hâtifs" pour des allégations de corruption par un panel nommé par le gouvernement, figure le vice-président Atiku Abubakar, qui s'est brouillé avec le président Olusegun Obasanjo.
"Presque tous les candidats, qui ont été par la suite disqualifiés pour les élections, sont soit des membres de l'opposition ou des partisans du parti au pouvoir qui sont proches du vice-président Atiku Abubakar", a souligné HRW. |