
Les partis d'opposition du Nigeria ont prévu une réunion mercredi à Abuja, la capitale fédérale, dans le but de former un front commun contre le Parti démocratique des peuples du Nigeria (PDP) au pouvoir avant les élections de cette semaine.
La réunion est organisée à la demande du candidat à la présidentielle du All Nigeria Peoples Party (NPD), Muhammadu Buhari, et regroupera les 23 autres candidats de l'opposition à la présidentielle.
La liste comprend aussi le vice-président Atiku Abubakar du parti Action Congress (AC), qui a été disqualifié de la course à la présidentielle mais a contesté cette interdiction devant la Cour suprême.
Dans la lettre d'invitation, qu'il a personnellement signée, M. Buhari a dit que cette réunion était nécessaire pour parvenir à des efforts concertés en vue de refréner les "tendances politiques malsaines" avant les élections du 14 et 21 avril.
Selon M. Buhari, les autorités du Nigeria étaient devenues trop autocratiques, au point de désobéir aux ordres du tribunal. Il a accusé le gouvernement fédéral d'avoir gaspillé les ressources du pays et abusé de la bienveillance de la population durant ses huit dernières années.
"Les Nigérians ont l'impression, au vu de la manière dont l'administration actuelle gère les préparatifs pour les élections et de l'impasse sur le principe démocratique d'équité dans le traitement des partis politiques, que la constitution fédérale n'est pas respectée", a déclaré l'ancien homme fort du Nigeria.
"La démocratie nigériane est par conséquent dans un état de perpétuel changement, glissant dangereusement vers le fascisme. Les choses sont en train de s'effondrer. C'est la triste vérité", a-t-il ajouté.
Pour M. Buhari, cette réunion d'urgence "se fonde sur le truisme selon lequel, personne ne détient toutes les solutions ou le monopole des idées et que deux cerveaux valent mieux qu'un seul".
"A mon avis, le consensus national qui prévaut est que les élections doivent se tenir comme prévu et que l'opposition doit former une alliance de granite pour faire échouer les sinistres intentions d'un petit nombre en vue de destabiliser notre démocratie", a-t-il ajouté.
Une tentative similaire de certains partis d'opposition, dont AC et ANPP, pour former une alliance a échoué dans le passé.
Les observateurs locaux ont exprimé des craintes par rapport aux préparatifs des élections et le non-respect flagrant des ordres des tribunaux par la Commission nationale électorale indépendante (INEC).
La semaine dernière, la haute cour fédérale a décidé que le nom de M. Abubakar doit figurer dans le scrutin mais la commission électorale a ignoré cette décision. |