
Une exposition sur le génocide rwandais vient d’être reportée par les Nations Unies. Motif : elle contient une allusion au génocide arménien qui heurte la susceptibilité des diplomates turcs.
L’exposition regroupe des dessins, des photos et des déclarations. L’une d’elles tente de donner une définition à la notion de génocide : "A la suite de la Première guerre mondiale, durant laquelle un million d'Arméniens ont été massacrés en Turquie, Raphael Lemkin, un avocat polonais qui aurait inventé le terme génocide, avait invité la Ligue des Nations à reconnaître les atrocités comme des crimes internationaux".
Objection massive des diplomates turcs qui n’apprécient pas le rapprochement, d’autant –faut-il le rappeler- qu’à l’heure actuelle la Turquie se refuse toujours à reconnaître le massacre de 1,5 millions d’arméniens en 1915.
Devant ce malaise, l’ONU a déclaré officiellement que ce report est du à un défaut dans le processus de révision normal des expositions. Une annonce assez vague pour diluer l’incident politique entre la Turquie et l’organisation Aegis Trust, qui a agencé l’exposition et qui fait campagne pour la prévention des génocides, notamment à Kigali au Rwanda.
La seule issue pour assurer l’exposition serait de supprimer l’expression « en Turquie », c’est en tout cas ce qu’ont suggéré les responsables de l’ONU à James Smith, le directeur d’Aegis Trust.
Les pourparlers sont encore en cours afin de trouver une solution qui permettra d’exposer au siège de l’ONU à New York l’hommage aux victimes du génocide rwandais.
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