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"L'homme qui m'offrait le ciel", le dernier livre de Calixthe Beyala |
Calixthe Beyala vient de publier son dernier roman, "L'homme qui m'offrait le ciel" chez Albin Michel.
Ce roman raconte la liaison passionnelle entre une écrivaine d'origine africaine, et un animateur vedette de la télévision.
L'écrivaine décrite dans le livre habite Pantin en région parisienne (comme Calixthe Beyala), a une grande maison au plafond très haut (comme Calixthe Beyala), a une fille métisse (comme Calixthe Beyala), s'est battue pour l'égalité (qui ne se souvient pas du collectif Egalité dirigé par Calixthe Beyala?).
En résumé, l'un des deux acteurs principaux de cette histoire ressemble très fortement à l'écrivaine d'origine camerounaise.
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Calixthe Beyala et Michel Drucker au FESPACO 2005 à Ouagadougou
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Le second personnage s'appelle François Ackerman, est journaliste sportif à Canal +, où il présente tous les dimanches une émission suivie par des millions de français, est dans le métier depuis plus de 40 ans, a été marqué par la mort de son frère, est marié depuis très longtemps avec une femme qui adore les animaux.
De qui peut-il s'agir? Aucun journaliste de Canal+ ne porte ce nom. Par contre, des rumeurs tenaces prêtaient une liaison avec Michel Drucker à l'écrivaine Calixthe Beyala. Le Journal du Dimanche (lire ici) est d'ailleurs convaincu que François Ackerman=Michel Drucker.
C'est vrai que Michel Drucker a perdu son frère (qui fut président de M6), est considéré comme "l'animateur préféré des français" et anime d'ailleurs tous les dimanches une émission très regardée.
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Calixthe Beyala pendant l'interview
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Le livre nous fait découvrir un personnage un peu différent de l'image que donne l'animateur (à supposer qu'il s'agisse de lui naturellement).
On découvre en effet un personne n'hésitant pas à railler les salaires indécents de ses collègues, mais laissant royalement un pourboire de un euro dans un restaurant chic!
Le livre nous montre un homme épris de passion et se découvrant une âme d'écrivain rédigeant des billets enflammés à sa dulcinée. Une rumeur tenace voudrait d'ailleurs que les lettres d'amour publiées dans le roman soient des vraies.
On découvre également un personnage prisonnier des conventions, voire carrément raciste qui après avoir proposé à sa dulcinée (Andela dans le livre) de faire un enfant, cède aux injonctions de sa femme et aux conventions se demandant "ce que penseraient les français s'ils se remariait avec une africaine". Un homme qui cède avec "classe" puisque c'est son associée qui annonce la rupture à "Andela" par téléphone.
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Calixthe Beyala pendant l'interview
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En marge de cette histoire d'amour passionnel entre l'animateur autodidacte et l'écrivaine, on observera avec intérêt une relation mère-fille qui verra la solide écrivain complètement désemparée face à son adolescente de fille, une adolescente qui décryptera pourtant "François Ackerman" mieux que sa mère ne saura le faire.
Andela est-elle réellement Calixthe Beyala? François Ackerman est-il Michel Drucker? Quelle est la part de réalité et de fiction dans le roman?
Vous trouverez les réponses qu'a apportées Calixthe Beyala à ces questions en consultant l'interview vidéo qu'elle nous a accordée, en fin d'article.
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Présidentielles françaises: Calixthe Beyala appelle à voter Bayrou |
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Calixthe Beyala pendant l'interview
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Jusqu’à ce jour, Calixthe Beyala ne s’était pas exprimée publiquement au sujet des prochaines présidentielles. Mais l’importance de l’enjeu et les idées extrêmes développées tout au long de la campagne ne l’ont pas laissée indifférente. La romancière affirme avoir « pris son temps » afin de ne pas se tromper dans son choix.
Calixthe Beyala dit avoir « transcendé depuis longtemps le clivage gauche droite » car le traitement des minorités visibles n’a guère différé que ce soit la droite ou la gauche qui soit au pouvoir. Elle appelle à voter François Bayrou car ce dernier est selon elle le seul candidat qui n’a pas exalté les sentiments patriotiques voire nationalistes et n’a pas fait une fixation sur l’identité nationale. Pour elle, Bayrou est le plus fédérateur des candidats, à même de fédérer toutes les composantes de la société française.
Pour Calixthe Beyala, le discours de Nicolas Sarkozy associant immigration et identité nationale est dangereux et tend à figer l’identité française alors que la France s’est construite avec des vagues d’immigration successives. Pour elle, ceux qui veulent voter « Sarkozy » ne réfléchissent à court terme. A long terme, il y a un risque d’implosion de la société française. L’admiration portée à George Bush par le candidat de l’UMP ne correspond pas à la tradition pacifiste française.
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Calixthe Beyala pendant l'interview
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Concernant la situation des minorités, Calixthe Beyala se considère comme une pionnière et pense que la situation des minorités a vraiment évolué ; Elle déplore cependant la guéguerre que se mènent les organisations noires (elle fait allusion au Collectif Dom et au CRAN ndlr), une guéguerre qui empêche la communauté noire d’aller de l’avant et de peser encore plus sur la scène politique. Calixthe Beyala se dit « déçue » de ces comportements.
Elle déplore qu’une association en particulier représentant la communauté noire « ne compte pas de Noirs ». Pour elle l’association en question (le CRAN ?) n’a pas pu donner de mot d’ordre de vote car « personne ne l’aurait suivi ». Calixthe Beyala dit vouloir continuer à se battre pour l’avancée des minorités, mais dans l’ombre et de manière plus efficace avec le Club Elite :
« Quand je parle des candidats, je peux dire que je les ai rencontré, que j’ai parlé avec eu en compagnie des membres d’un mouvement que j’ai fondé il y a un an et demi et dont sont membres des afro-antillais». Pour elle ce type d’actions est plus efficace et apporte déjà des résultats plus concrets que le battage médiatique « institutionnalisé » dont bénéficient d’autres associations.
Interrogée à propos de ses rapports avec Dieudonné, Calixthe Beyala dit de lui qu’il « reste son frère » même s’ils ne partagent pas les mêmes idées. Dieudonné reste pour elle « l’humoriste le plus doué de sa génération » conclut t-elle.
Interview réalisée au AD Business Center, 8 boulevard Saint-Martin, 75010, 01 42 49 70 82
Images: Pierrot pour AK-A
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