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Livre : "Tels des astres éteints" de Léonora Miano
07/07/2008
 

Dans son troisième roman, Léonora Miano aborde la "question noire", avec son acuité habituelle
 
Par Liss Kihindou
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Léonora Miano a la ferme intention d’être un astre qui diffuse sa lumière dans le ciel des belles lettres. Dès L’Intérieur de la nuit, publié en 2005 chez Plon, elle avait retenu l’attention de ceux qui suivent l’actualité littéraire. Nul ne pouvait plus l’ignorer avec l’obtention en 2006 du Prix Goncourt des Lycéens pour Contours du jour qui vient, chez le même éditeur.

L’action de ces deux premiers romans se passait en Afrique, avec une présentation des choses qui a pu faire polémique, notamment du point de vue des Africains. Elle revient cette année avec Tels des astres éteints, prenant à bras-le-corps dans ce roman ce qu’on pourrait appeler la "question noire" : comment le Noir est-il perçu ? Comment se perçoit-il lui-même ? Pourquoi les êtres humains ayant la peau la plus foncée du monde semblent-ils avoir plus de mal que d’autres à tisser la toile de leur vie ?

On aura remarqué le changement qu’opère Miano dans ce troisième roman : changement de cadre géographique et j’ai envie de dire d’optique : Alors qu’elle s’était précédemment assignée comme tâche de dénoncer les attitudes, les comportements qui font que l’Afrique s’enfonce elle-même dans une nuit qui semble interminable, elle veut plutôt dans ce dernier roman faire prendre conscience de la valeur de l’être humain, de la valeur des Noirs qui sont des êtres humains comme les autres. Ce sont des astres. S’ils semblent "éteints", il importe pour eux de retrouver l’éclat qu’ils ont perdu, qu’ils recherchent ou qui est tout simplement dissimulé. Face à ce changement, une constante demeure dans les romans de Léonora Miano : l’éclat du verbe.

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Léonora Miano  
Léonora Miano
 

A travers l’histoire de trois personnages : deux natifs d’Afrique, Amok et Shrapnel et une antillaise, Amandla, le lecteur découvre comment la vie d’un Noir en Europe (d’où qu’il vienne), comment les choix qu’il peut faire, les liens qu’il peut nouer avec les autres, mènent nécessairement au bord de pentes escarpées. En effet rien n’est simple quand on se demande qui on est vraiment et qui l’on veut être. Peut-on véritablement choisir sa vie dans un environnement où même le droit à la parole vous est refusé ?

Le mépris des Noirs et de tout ce qui les caractérise est à ce point généralisé qu’il a gagné même les Noirs eux-mêmes. L’auteur aborde tous les sujets : coiffures féminines à l’européenne, dépigmentation de la peau dont Biyaoula fait une critique féroce dans son inoubliable Impasse. On peut aussi évoquer, comme parenté avec ce roman, la relation complexe avec la mère, thème constant dans les romans de Miano. Aligossi, la mère d’Amandla, connaît une enfance et une jeunesse semblables à celles de Kala, le héros de L’Impasse, qui fut rejeté par sa mère à cause de sa peau trop sombre.

Les ghettos urbains, la discrimination à l’emploi, les semblants d’efforts consentis par les pouvoirs publics pour que les "minorités" soient visibles, à la télé par exemple avec la nomination d’Harry Roselmarck pour le JT de 20h sur TF1, la création du Musée du quai Branly, les mouvements pour la revalorisation des Noirs, les associations de lutte contre le racisme...Tout passe par le regard critique de la romancière.

 
 

L’une des grandes qualités de ce roman, c’est la diversité de points de vue. Il n’est pas d’argumentation, aussi savamment menée soit-elle, qui ne se trouve confrontée à une argumentation opposée. Cela se voit d’ailleurs à travers le jeu de croisement de regards qu’on observe dans une partie du roman, où la même scène est successivement décrite par les différents personnages, jeu sur lequel Emmanuel Dongala a construit Johnny Chien méchant. L’autre élément qui fait la force de ce roman, c’est l’accompagnement musical qui le sous-tend. Le jazz en particulier. Celui-ci rythme le texte, règle ses respirations. Cette célébration du jazz m’a rappelé Trop de soleil tue l’amour, de Mongo Beti.

Bref Littérature et Musique fusionnent dans ce roman pour offrir au lecteur un texte poétique. Un texte philosophique aussi, car il interroge le sens de l’existence, de l’humanité. Il oblige à un face à face avec ses faiblesses, ses compromissions, ses blessures intérieures...C’est un roman profondément humain, qui n’a pas pour prétention de donner LA réponse. Il n’est pas aisé de cerner La thèse défendue par l’auteur. Elle est à débusquer dans les propos des différents protagonistes.

Au lecteur de choisir SA vérité, de se forger son opinion. L’essentiel étant de laisser s’exprimer toutes les voix. Au fond Léonora Miano veut simplement dire que nous sommes tous des hommes, quelle que soit la terre qui porte nos pas, nous avons tous une vie à remplir, remplissons-la avec le meilleur de nous-mêmes.




       
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cameroun   léonora miano   livre   
 
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