
Le mandat d'arrêt international lancé par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du président soudanais Omar Hassan Ahmed al Bashir est venu "compliquer les choses", a déclaré le président sénégalais, Abdoulaye Wade, ce mercredi à Dakar.
"C'est ce qui a créé un recul des négociations entre le Tchad et le Soudan", a estimé le chef de l'Etat sénégalais, qui s'est indigné par ailleurs du fait que la CPI donne l'impression ne n'exercer ses compétences contre des dirigeants africains.
"Au vu de la manière dont elle fonctionne, beaucoup d'Africains ont l'impression que la Cour pénale internationale est un tribunal destiné à poursuivre seulement les Africains", a souligné Me Abdoulaye Wade, en allusion à l'arrestation par la CPI de l'ex-chef d'Etat libérien, Charles Taylor, et aux nombreux dossiers détenus par cette juridiction des Nations unies pour poursuivre d'autre dirigeants africains.
La CPI, qui a son siège à La Haye, aux Pays-Bas, a délivré mercredi un mandat d'arrêt contre le président al Bashir pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre" au Darfour, la région de l'Ouest du Soudan en proie à une guerre civile depuis 6 ans.
Le gouvernement soudanais a soutenu que cette décision n'avait aucune valeur et considéré la démarche de la CPI d'injuste et portant atteinte à la souveraineté du Soudan. Ce mandat d'arrêt est le premier du genre lancé contre un chef d'Etat en exercice depuis l'institution de cette Cour par la Convention de Rome en 2003. |