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Comme vous n'avez pas pu le manquer, Eric Zemmour, bien connu des grioonautes, est sur le devant de la scène médiatique, mais pas pour les raisons qu'il affectionne ordinairement. Il est en effet soupçonné de racisme pour avoir déclaré que si noirs et arabes étaient plus souvent contrôlés que les autres c'était "parce que la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes".
Naturellement, comme le premier homme politique soupçonné de "dérapage" venu, Eric Zemmour dénonce des propos "sortis de leur contexte" et accuse Thierry Ardisson. De son côté ce dernier propose à qui le veut bien, de voir les "rushes" de l'émission qui, rappellons-le n'est pas en direct et est donc "montée".
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Que Zemmour et ses partisans ne s'étonnent pas que nous (oui nous qui sommes supposés nous "assimiler") l'ayons pris pour ce qu'il est: un Jean-Marie Le Pen issu de Sciences Po |
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Des propos "sortis de leur contexte"? |
Eric Zemmour a pu expérimenter ce que d'autres avant lui, Alain Finkielkraut, Georges Frèche ou même Dieudonné ont pu expérimenter. A savoir qu'on est souvent rattrapés par des propos relativement mineurs qui paient l'addition d'une accumulation de propos peu ambigus. Dire qu'Eric Zemmour est un partisan de la France "à l'ancienne", pour qui les étrangers ou fils d'étrangers doivent "s'assimiler", que les cultures "nouvelles" ne valent pas les anciennes (il cite souvent le rap comme étant une "sous-culture") n'est pas "sorti du contexte": cela fait plusieurs années qu'avec une impunité médiatique saisissante il le répète de plateau en plateau.
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On parle des discriminations, moi, ça ne me choque pas : la discrimination, c'est la vie, c'est le choix, et c'est la sélection. Donc, voilà, il n'y a pas à lutter contre les discriminations ; ça, c'est un mythe |
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| Eric Zemmour sur France O |
C'est vrai que le débat sur l'"identité nationale française" (sur le fond il n'était pas contre ce débat) n'a pas dû aider, mais que Zemmour et ses partisans ne s'étonnent pas que nous (oui nous qui sommes supposés nous "assimiler") l'ayons pris pour ce qu'il est: un Jean-Marie Le Pen issu de Sciences Po. Visiblement plus "présentable" que le leader frontiste, ce n'est pas parce qu'il émaille ses "démonstrations" de références historiques et culturelles que nous n'avons pas saisi la quintessence de son discours: la France était mieux "avant". Et ce "avant" c'est avant que ces immigrés incultes, souvent polygames et dont les femmes sont très fertiles ne débarquent. Et avec leur débarquement, l'arrivée de leur sous-culture qui ne vaudra jamais la "vraie". Avec leur débarquement un abaissement généralisé du niveau scolaire. Et, suprême horreur, l'arrivée de la "discrimination positive" qui pour lui consiste à donner une chance à ceux qui en réalité n'ont pas le niveau.
Qu'il estime que la majorité des "trafiquants" se retrouve parmi les enfants de ces "débarqués" n'est donc pas un "propos sorti de son contexte" mais quelque chose d'extrêmement cohérent pour qui prend la peine de regarder Zemmour. En n'oubliant pas, même si cela a eu moins d'impact médiatique, que sur France Ô il avait justifié les discriminations: "On parle des discriminations, moi, ça ne me choque pas : la discrimination, c'est la vie, c'est le choix, et c'est la sélection. Donc, voilà, il n'y a pas à lutter contre les discriminations ; ça, c'est un mythe".
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"Théorie du complot" 1: pourquoi est-il sur quasiment tous les médias, dont France Ô? |
En notant justement qu'Eric Zemmour participe à l'émission "l'Hebdo" de France Ô et que la LICRA a annoncé vouloir retirer la plainte qu'elle devait déposer contre le journaliste, risquons-nous un moment dans un terrain ordinairement appelé "la théorie du complot" pour discréditer ses supporters en les faisant passer pour paranoïaques.
Supposons que malgré les discours très "liberté, égalité, fraternité", une élite plutôt caucasienne et fatiguée de la "repentance" (quand elle concerne l'esclavage du moins), n'ait pas envie que les thèses anti-France ne progressent trop fortement dans l'opinion publique. Que peut-elle faire?
Envoyer des hommes politiques prêcher la bonne parole? Le discrédit de la classe politique est tel que cela serait assez peu productif. Surtout que le CSA veille à une apparence d'équité dans les temps de parole, et que la majorité des français est plutôt accro aux émissions de divertissement qu'aux émissions trop "sérieuses".
Que pourrait donc faire cette élite sans que cela ne se voie? Envoyer un cheval de Troie dans des émissions grand public. Comme "on n'est pas couché" de Ruquier. On se souvient que Stéphane Pocrain avait dû quitter une de ses précédentes émissions après avoir annoncé sa candidature aux présidentielles 2007. Il fut remplacé par le comique Mamane, basané lui aussi, mais pas politique pour un sou. Par contre qu'un journaliste estampillé "politique" intègre une émission dite de "divertissement" ne choque personne. Sauf encore une fois les tenants de la théorie du complot qui y verront un représentant d'une France un peu "traditionnelle" qui à coup de citations (que personne ne peut vérifier en temps réel) démontera tous ceux qui n'aiment pas la France, mais ne veulent pas la quitter.
L'élite menacée pourrait aussi souhaiter que les antillais (très revendicatifs sur les questions mémorielles notamment d'esclavage) ou les africains regardant France Ô / RFO ne se laissent aller "entre eux" à trop "casser la France". Cette élite pourrait décider d'appliquer la même technique en envoyant le même cheval de Troie prêcher la "bonne parole" à ces afro-antillais. Avant de balayer tout cela d'un revers de la main, il faut noter que, selon certains bruits de couloir, une partie de la rédaction de France Ô était hostile à l'arrivée d'Eric Zemmour sur leur chaîne. Mais Zemmour a pu s'incruster car visiblement l'ordre "venait d'en haut".
Cela ne prouve certes pas le côté idéologique du choix d'Eric Zemmour, mais cela peut interroger sur le choix, d'autant que France Télévisions ne manque pas de journalistes politiques capables de commenter l'actualité sur France Ô.
France 2, France Ô, divers médias privés, on peut s'interroger sur la nature idéologique du choix d'Eric Zemmour.
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"Théorie du complot" 2: Zemmour "sauvé" par la LICRA? |
Théorie du complot enfin, une fois que notre cheval de Troie a fait un "dérapage" trop voyant, comment peut-on faire pour le sortir de là?
En France trois grandes associations dominent le "marché" de l'anti-racisme. SOS-Racisme (sauf quand Dieudonné se fait agresser en Martinique), le MRAP à qui on prête une plus grande sensibilité au racisme frappant des arabes, et la LICRA extrêmement sensible sur les questions d'antisémitisme. Quand les noirs sont concernés, le CRAN ne manque pas de faire entendre sa voix. Rappelons que le CRAN appelle à une manifestation ce vendredi.
De façon curieuse, c'est la LICRA qui a dégainé le plus fort médiatiquement en annonçant porter plainte contre le journaliste. Très rapidement Eric Zemmour a écrit à son président, une lettre dans lequel nous n'avons pas noté de remords ou excuses paraissant sincères, et la menace de plainte a été levée. Pourquoi Eric Zemmour n'a-t-il pas écrit à des associations représentant les personnes que ses "propos hors contexte" ont choqué? Cela est difficile à comprendre sauf en se risquant à se demander s'il ne s'agit pas d'une action concertée.
Je pense que la LICRA aurait pu s'abstenir de tout ceci, parce qu'après que Zemmour, comme d'autres, ait violemment critiqué Dieudonné pendant quelques années, il est étonnant que personne ne se soit demandé si le fait que Zemmour soit juif, comme le président de la LICRA n'ait pas joué dans le fait que la menace de plainte (dans un créneau passionnant peu la LICRA d'ordinaire) ait été abandonnée. D'éventuels théoriciens du complot ne manqueront pas de s'y engouffrer, surtout encore une fois qu'Eric Zemmour s'est abstenu de tout geste en direction des associations représentant plus traditionnellement noirs et arabes, voire de SOS-Racisme qui a une conception plus "généraliste" de l'anti-racisme.
On peut prévoir que la polémique s'éteindra d'elle-même comme de coutume en pareil cas, mais pour avoir observé un Zemmour beaucoup plus prudent et poli qu'à l'accoutumée lors de son duel hebdomadaire sur I-Télé avec Nicolas Domenach, il ne serait pas déplaisant que toute cette affaire ait pour conséquence qu'on voit un Zemmour moins péremptoire qu'auparavant, quand il insultait les "sous-cultures" de plateau en plateau avec une impunité saisissante...
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