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Pierre-Damien Kitenge a porté plainte pour ''diffamation et injure à caractère racial''. L'affaire a été classée "sans suite."
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M.Mbengue |
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Le verdict est tombé la semaine dernière. Le parquet de Créteil a classé « sans suite » la plainte de Pierre-Damien Kitenge. Pour rappel, ce vigile d’origine congolaise avait déposé plainte, au début du mois de mai, pour « diffamation et injure à caractère racial » contre le responsable de communication au ministère de l’Immigration, Gautier Béranger.
A l’origine de l’affaire, l’injure « sale noir » lors d’un passage à la caisse d’un hypermarché situé dans la région du Val-de-Marne alors qu’il vérifiait ses papiers avant de procéder à un paiement par chèque.
L’association SOS Racisme, une des parties civiles lors du procès, avait déposé plainte pour « subornation de témoins » estimant que les témoins de l’affaire avaient subi des pressions pour renoncer à leur dépôt de plainte.
Contacté par l’Associated Press, l’avocat de Pierre-Damien Kitenge, Maître Patrick Klugman, s’est dit « très choqué par ce classement » estimant « qu’on a pas prit la peine d’enquêter sur cette affaire. »
Une nouvelle plainte avec constitution d’une nouvelle partie civile comprenant l’association SOS Racisme devrait être déposée.
L’association a déclaré, dans un communiqué, qu’elle espérait que ce soit [i « l’occasion de réelles investigations dans une affaire dans laquelle [ils] ont eu le sentiment que tout n’a pas été mis en œuvre pour que la vérité éclate. »]
Ils ont aussi qualifiés de « dommageables et répréhensibles » les pressions subies par les témoins de la scène. Pour eux, « la justice a pour l’instant refusé de rétablir la dignité » de Pierre-Damien Kitenge qui a, de fait, perd son emploi de vigile.
De son côté, l’avocat de la défense, Maître Davy, a estimé, dans des propos délivrés à l’Associated Press, que le responsable de communication au ministère de l’Immigration « a fait face à trois mois d’accusations lourdes sans le moindre recoupement » qualifiant Gauthier Béranger de « victime d’une grave dénonciation calomnieuse dont les auteurs, quelques soient leurs mobiles, mythomanie, zèle ou récupération politique, doivent prendre conscience, tout d’abord du tort fait gratuitement à un homme, mais ensuite, et peut-être surtout, de ses conséquences désastreuses et contre-productives pour la lutte contre le racisme dans notre société. »
En attendant, Pierre-Damien Kitenge est le grand perdant de l'affaire, puisqu'il a perdu son emploi, et qu'en dehors de SOS Racisme, les multiples associations se targuant d'oeuvrer pour la diversité et la lutte contre le racisme sont plutôt discrètes. |