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Des habitants de Reiger Park, dans la banlieue de Johannesburg, construisent des barricades, le 19 mai 2008
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AFP |
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Les violences qui ont éclaté en Afrique du Sud à l'encontre des étrangers, il y a une dizaine de jours, ont forcé près de 13 000 personnes à quitter leurs foyers pour trouver refuge dans des églises ou des centres communautaires. « Ces personnes ont dû fuir leurs maisons, pour se réfugier dans des églises, des centres de paroisse, la plupart sans rien emporter avec eux », a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Jean-Philippe Chauzy.
Il a précisé que « les organisations humanitaires, dont la Croix rouge sud-africaine, [allaient] distribuer mercredi [21 mai, NDLR] des kits d'urgence contenant des vêtements et des produits d'hygiène ». Par ailleurs, l'OIM a annoncé son intention de diffuser des messages contre les violences xénophobes sur les ondes de la radio régionale d'Afrique du sud Metro FM.
Depuis le 11 mai 2008, des étrangers – notamment des Zimbabwéens – étaient pris pour cible par des groupes armés de machettes et d'armes à feu dans les quartiers les plus défavorisés de Johannesburg. Après les districts d'Alexandra et de Tembisa, cette vague de violence xénophobe s'était propagée dans le centre-ville le weekend dernier. Des groupes de Sud-Africains pauvres, armés de bâtons, de clubs de golf et d'armes à feu écument les townships dans une chasse à l'étranger extrêmement violente. « Les étrangers prennent nos emplois, nos maisons. Ce sont des criminels ! » a vilipendé Thabo, étudiant. « Ils doivent partir ! » Outre les quelques 13 000 personnes jetées sur les routes, une vingtaine de personnes ont été tuées en une semaine, dans les bidonvilles et autres districts de Johannesburg.
Ces violences ne sont pas une nouveauté en Afrique du Sud, bien qu'elles aient pris une ampleur effrayante. Isolés du temps de l’apartheid, les Noirs sud-africains n’étaient pas préparés à l’arrivée de nombreux immigrés du reste du continent, notamment à l’afflux de 3 millions de Zimbabwéens, fuyant la crise politico-économique de leur pays, ces dernières années. « Tant le gouvernement sud-africain que les Nations unies ont refusé de leur accorder un statut de réfugiés », a déploré Éric Goemaere, de Médecins sans frontières-Belgique. « Les Zimbabwéens en sont réduits à vivre comme des clandestins tout en étant considérés comme des profiteurs ». |
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Un étranger brûlé vif le week-end dernier. Transporté à l'hôpital, il ne survivra pas
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lemonde.fr |
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Raisons de ces pogroms d'une rare violence, la criminalité et le chômage. Les Sud-Africains rendent les étrangers responsables de la criminalité, même s'ils représentent seulement 2 à 3 % des malfaiteurs arrêtés par la police. Par ailleurs, cette main-d’œuvre étrangère serait également responsable du taux de chômage de 40%, selon les locaux.
Outre le président sud-africain Thabo Mbeki et le chef du parti du Congrès national africain (ANC) Jacob Zuma, qui ont fermement condamné ces attaques, les appels au calme se sont multipliés. « Je vous en prie arrêtez tout de suite ces violences », a plaidé pour sa part le prix Nobel de la paix, Desmond Tutu. « Ce n’est pas une façon d’agir. Ce sont nos frères et nos sœurs. S’il vous plaît, s’il vous plaît, arrêtez », a-t-il ajouté. L'ancien archevêque du Cap a rappelé que pendant qu’ils luttaient contre le régime d’apartheid, des combattants sud-africains avaient été accueillis dans les pays voisins. « Nous ne pouvons les remercier en tuant leurs enfants. Nous ne pouvons déshonorer notre lutte par ces actes de violence ».
De son côté, le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) a accusé le gouvernement de « ne pas avoir pris convenablement en compte » la question de la xénophobie. En effet, le gouvernement de Thabo Mbeki a fortement tendance à minimiser le problème évident de la xénophobie. Selon la ministre de l'Intérieur, Nosiviwe Mapisa-Nqakula : « C’est un élément secondaire dans les attaques de ces derniers jours ». Les émeutiers seraient plutôt « des éléments criminels qui ont manipulé la population ». |
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