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Des habitants de Reiger Park, dans la banlieue de Johannesburg, construisent des barricades, le 19 mai 2008 (AFP)
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20minutes.fr |
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Le 24 mai 2008, dans un article intitulé "No one hate foreigners like we do" – "personne ne déteste les étrangers autant que nous" –, le quotidien sud-africain The Times faisait état de plusieurs sondages réalisés par le Southern African Migration Project (SAMP) depuis six ans. Selon cet institut, l'Afrique du Sud serait le pays le plus xénophobe parmi 29 nations sondées avant 2002.
Dans un premier sondage, réalisé en 2002, plus de 20% des ressortissants sud-africains souhaitaient interdire l'accès au pays à tous les étrangers, quelle que soit leur situation. À titre de comparaison, ce chiffre dégringolait à 13% en Angleterre, 11% en Chine, 4% aux États-Unis et au Mozambique. Un nouveau sondage effectué il y a 18 mois, jamais publié, indiquait par ailleurs que cette xénophobie rampante persistait, quand elle n'empirait pas carrément. Ainsi, l'hostilité déversée contre les immigrés ces dernières semaines ne date pas d'hier.
Un tiers des Sud-Africains « soutiendrait le gouvernement s'il expulsait tous les étrangers d'Afrique du Sud, même ceux en situation légale », selon cette dernière enquête qui a interrogé quelques 3600 personnes. D'autre part, la plupart des sondés ont déclaré que tous les étrangers porteurs du virus HIV devraient être systématiquement expulsés, et les trois quarts d'entre eux se sont prononcés pour une frontière munie d'une clôture électrifiée. |
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![A Durban, les immigrés déplacés attendent leur enregistrement.[Reuters]](//www.grioo.com/images/rubriques/23/11847.jpg) |
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A Durban, les immigrés déplacés attendent leur enregistrement.[Reuters]
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tsr.ch |
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Face à ces révélations pour le moins choquantes, l'analyste politique Moeletsi, Mbeki, qui n'est autre que le frère du président du pays, Thabo Mbeki, a reproché au gouvernement « son échec à reconnaître la crise au Zimbabwe, ainsi qu'à délivrer à tous ces gens le statut de réfugié politique ». « Malheureusement, cela ne me surprend pas que nous soyons la pire nation dans ce domaine. Mais la violence aurait certainement pu être évitée », a-t-il déclaré en faisant référence aux attaques perpétrées à l'encontre des ressortissants étrangers depuis plus de quinze jours.
Entre autres révélations stupéfiantes, l'enquête du SAMP indiquait que 66% des Sud-Africains pensaient que commettre des crimes était la raison majeure de l'immigration, un cinquième étant convaincu que c'était précisément la seule et unique raison. Seuls 11% évoquaient « avoir une vie meilleure ». 62% ont déclaré que les étrangers volaient les emplois des Sud-Africains, bien que seuls 17% d'entre eux ont admis connaître quelqu'un ayant perdu son travail au profit d'un immigré. 16% des sondés ont avoué qu'ils pourraient rassembler un groupe d'individus pour forcer les étrangers à partir. 9% qu'ils pourraient en venir aux mains facilement. Tiens donc.
Qu'ils soient Nigérians, Angolais, Congolais ou Somaliens, les ressortissants étrangers en situation régulière ne sont pas mieux perçus que ceux en situation irrégulière. Bien que les réfugiés politiques fassent l'objet de moins d'animosité, 53% des sondés se sont quand même prononcés pour qu'ils soient parqués dans des camps près de la frontière. |
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La chasse aux immigrés africains battait son plein
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daylife |
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Bref, sur une échelle de un à dix, où dix représente le summum de la tolérance, l'Afrique du Sud se maintient péniblement à 3,9. Les plus xénophobes sont les plus pauvres et les plus riches, étrangement. Mais globalement, personne n'aime beaucoup les étrangers.
Alors, qu'est-ce qui incite les Sud-Africains à haïr ainsi leurs voisins ? Le facteur économique est bien sûr déterminant. « Quand l'économie a commencé à flancher, ce qui apparaissait comme inévitable et prévisible, le gouvernement n'a pas su prendre les mesures pour parer à la crise », a expliqué le Professeur Solomon, de l'Université de Pretoria. « Il est important de se rendre compte que, sans l'intervention du gouvernement, ce genre de crise était inévitable. Dans les années 1990, les gens pauvres des pays voisins se sont réfugiés en Côte d'Ivoire, en pleine croissance économique et stable politiquement parlant. Les natifs et les immigrés se sont bien entendus, puis le prix du café a plongé et l'économie a régressé. Et soudain, les immigrants ont été pris pour cible, harcelés, jetés dehors ». Effectivement, cela semble constituer un précédent. |

Mais d'autres facteurs combinés ont contribué à précipiter le pays dans la xénophobie, selon le Loren Landau, directeur des Forced Migration Studies. Outre les prix alimentaires qui ont considérablement augmenté ces trois dernières années, le nombre d'immigrés en situation irrégulière a atteint la proportion de 25%. Le gouvernement de Thabo Mbeki n'a mené aucune politique d'immigration pour réguler les flux, et les statistiques de la police sur le taux de criminalité des étrangers n'ont pas aidé non plus.
Il y a également le fait que les Sud-Africains soient très nationalistes, fiers d'appartenir à la « Nation arc-en-ciel » – terme inventé par l'archevêque Desmond Tutu pour mettre en contraste la nouvelle nation post-apartheid – et craignent que l'immigration de ressortissants étrangers plus pauvres ne vienne affecter ce qu'ils considèrent comme un des rares succès africains. |
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