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Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?
40 ans, nigéro-beninois, marié a Rahamatou, 3 enfants (Frederic Moussa, Steven Mohamed et Audrey Rania)
Vous avez commencé vos études par un diplôme d’ingéniorat en Systèmes d’Information. Pourquoi ce choix en France?
A cette ‘époque’ (il s’agissait des années 80), pour une jeune Africain francophone, le premier choix pour poursuivre des études supérieures était la France. L’informatique prenait son envol et il m’a semblé judicieux de faire ma carrière dans ce domaine où les opportunités semblaient vastes. Enfin, Montpellier, en plus d’offrir un climat méditérrannéen, était réputée pour abriter d’importants centres informatiques.
Vous retournez dans votre pays où vous êtes responsable informatique de SDV pendant 4 ans : qu’est-ce qui a motivé votre retour, et pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
Je pensais très fortement que l’Afrique avait besoin de ses cadres pour se développer. Mon côté gauchisant, pour ne pas dire extrême gauchisant, favorisait cet état d’esprit. Contrairement à d’autres camarades de promotion qui ont choisi de rester, vu le contexte bien plus agréable de la France, j’ai saisi une opportunité d’emploi dans mon pays. |
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Qu’est-ce qui vous pousse 6 ans plus tard, en 1995, à faire un MBA à l’Université Southern Illinois, et quel bilan en tirez-vous 13 ans plus tard ?
Deux facteurs importants ont entrainé mon retour sur les bancs :
D’une part, j’avais fait le tour de ma fonction : entré comme ingénieur informaticien à la SNTN (Societe Nationale des Transports Nigériens, filiale du Groupe Saga, aujourd’hui SDV), j’avais au bout de 3 ans remplacé les deux expatriés français du département, à savoir le responsable informatique adjoint, puis le responsable informatique. Je n’avais donc plus de challenge et j’avais l’impression d’avoir atteint le plafond de ma carrière, ce qui est dramatique pour un garçon de 25 ans.
D’autre part, une opportunité s’est présentée : les Noirs Américains proposaient, à travers l’African American Institute (AAI) des bourses d’études à des jeunes cadres Africains. C’était l’occasion unique de faire ce MBA qui, j’en étais certain, me permettrait de relancer ma carrière.
13 ans plus tard, je le referais sans hésiter : mon MBA m’a permis d’accélérer ma carrière et de bénéficier, encore aujourd’hui, d’un à priori favorable chez la majorité des recruteurs. Il m’a également permis de progresser sans trop de difficultés dans des environnements variés (sur les plans du métier et du pays). |

Après un court intermède chez AXA, vous entrez chez BULL, d’abord au Niger puis au Gabon en débutant comme ingénieur commercial et en devenant directeur de Bull Gabon puis directeur général de Bull Gabon et Congo. Pouvez-vous nous parler de votre expérience de 6 ans chez Bull ?
Bull m’a permis d’acquérir les méthodes de travail dans une grande compagnie internationale. J’y ai acquis les standards en matière de reporting, de management, j'ai appris le travail en équipe multiculturelle, la gestion du stress et des impératifs, des objectifs, etc...
Parmi mes ‘faits d’armes’, je peux citer la mise en place d’un partenariat étroit avec Microsoft (Bull était devenue le premier partenaire de Microsoft au Gabon) et la gestion du passage à l’an 2000 de mes clients (beaucoup d’entre eux géraient des sites extrêmement sensibles : paie des fonctionnaires, télécommunications du pays, raffinage, etc...)
Qu’est-ce qui vous pousse à quitter Bull, et l’informatique, pour Coca Cola, toujours au Gabon ? Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
Bull traversait une période sévère de réduction de coûts qui impactait négativement notre stratégie commerciale. De plus Coca-Cola, société mythique, m’offrait un sacré challenge : quitter le monde de la technologie pour les grandes et moyennes entreprises pour celui des FMCG (Fast Moving Consumer Goods), c'est-à-dire celui du grand public.
J’ai découvert chez Coke une passion qui ne m’a plus quittée : développer, promouvoir et vendre des produits pour la majorité de la population, celle dont les moyens sont limites. |

J’étais donc responsable des activités de la marque pour le Gabon, pays ‘petit’ par la population mais important pour Coca car surclassé seulement par le Cameroun dans la zone "French West Africa" de Coca. Travaillant étroitement avec l’embouteilleur (la Sobraga au Gabon), je devais assurer la conception et l’exécution du business plan annuel. Ce business plan exhaustif incluait tous les aspects du métier : marketing, commercial, technique et social.
Je retiendrai de mon passage chez Coke le lancement du conditionnement en bouteilles plastiques, l’organisation de promotions qui ont marqué les Librevillois et le lancement de la vente de jus de fruit, activité importante pour le futur de la marque. J’ai été également marqué par un aspect non quantifiable : l’enthousiasme de la population pour la marque, les relations exceptionnelles tissées avec les artistes, les médias, les associations diverses et variées à la recherche de sponsoring, toute la chaine de distribution, etc...
Vous quittez Coca-Cola pour devenir pendant un an Directeur Régional de Western Union pour l’Afrique de l’Ouest, durée relativement courte par rapport à vos autres expériences. Qu’avez-vous pu apporter au mastodonte américain pendant votre passage ?
La encore, changement radical d’environnement : nouveau métier et surtout nouvel environnement car j’étais basé au siège de la Direction Afrique de WU à Casablanca.
J’y ai essentiellement reconstitué l’équipe dédiée à l’Afrique de l’Ouest et étendu de manière agressive le réseau d’agents : des groupes comme la Banque Atlantique ou la BOA nous ont ainsi rejoint. |

Vous quittez Western Union pour une société africaine, Ecobank dont vous êtes Directeur Marketing depuis 2006. Pouvez-vous nous parler de votre rôle au sein de ce groupe ?
En plus d’une responsabilité sur l’activité Western Union et les autres produits de transferts d’argent internationaux, vu mon expérience précédente, j’ai la responsabilité de mieux faire connaitre la marque et de renforcer l’affinité avec le grand public notamment : cela va des promotions sur nos produits aux campagnes publicitaires en passant par l’événementiel, en relation avec les équipes situées dans les 22 pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est et Australe où nous sommes présents à ce jour.
Que vous voyez-vous faire dans 5 ans ?
Comme le montre ma carrière variée, je reste ouvert sur mes choix. Je n’ai pas d’à priori ou d’impératif. J’ai la chance d’être encore relativement jeune et d’avoir de l’énergie à revendre : Je me vois bien diriger un département d’un grand groupe international (fonctionnel ou business unit) ou alors mettre mon expérience assez originale au profit des autres à travers un cabinet de conseil en gestion.
Si une jeune personne afro-antillaise souhaitant vous imiter demandait un conseil, quel serait-il ?
Il n’y a pas de raccourci vers la réussite. La seule solution consiste a travailler dur et à se tenir prêt à saisir les bonnes opportunités. Et les afro-antillais se doivent de travailler deux fois plus dur que les autres. |

Vos Bons plans
- Musicien préféré : Africando.
- livre préféré : Sun Tzu, L’Art de la Guerre
- film préféré : Philadelphia avec Denzel Washington
- marque / magasin de vêtements préféré : Pathé O
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