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Quand la Maison Blanche de Barack Obama a exigé de Charles Freeman qu’il se retire le 10 mars de son nouveau poste de Directeur du National Intelligence Council (NIC), les lobbys pro-israéliens ont remporté une importante victoire qui en dit long sur la politique du nouveau président américain au Moyen-Orient.
Le NIC collecte et analyse pour le président les informations venant de seize agences de renseignement. Il prépare aussi le National Intelligence Estimate (Rapport national du renseignement) et son directeur occupe donc une fonction clé. Mais Charles Freeman représentait un gros problème pour les amis américains de la droite israélienne. Et, dès que sa nomination a été rendue publique, les lobbies pro-israéliens ont commencé à s’agiter. |
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Un proche de l’AIPAC lance la charge contre Freeman |

La campagne contre Freeman a été lancée par Steve Rosen, ancien lobbyiste-en-chef du puissant American Israël Public Affairs Commette (l’AIPAC, le riche lobby pro-israélien très proche de l’ambassade d’Israël) dans une série d’articles vicelards sur son blog « Obama Mideast Monitor ».
Rosen n’est autre qu’un des dirigeants de l’AIPAC inculpés pour espionnage et dont le procès débute en mai prochain pour avoir subtilisé au Pentagone des renseignements classés « top secret » avec l’aide d’assistants néo-conservateurs de Donald Rumsfeld.
Rosen a aussi avoué au Washington Post qu’il avait contacté bon nombre de journalistes pour dénoncer le choix de Freeman. Et bien que le porte-parole de l’AIPAC, Josh Block, prétende qu’il n’a rien fait pour s’opposer à la nomination de ce dernier, le Washington Post du 12 mars a rapporté que Block avait fourni des billes contre Freeman à des journalistes, « mais toujours en off, à savoir que ses dires ne pouvaient pas lui être attribués, selon trois journalistes qui ont parlé avec lui ». |
Les néo-conservateurs passent à l’attaque |
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Charles Freeman
©
bbc.co.uk |
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D’autres néo-conservateurs ont ensuite pris le relais, comme des sbires de l’American Enterprise Institute (think-tank néoconservateur), des chroniqueurs pour le Wall Street Journal, ou le servile pro-israélien Martin Peretz, riche propriétaire et rédacteur-en-chef de l’influent hebdomadaire The New Republic, qui a faussement étiqueté Freeman comme « pas un ami des juifs en général ». Cette accusation d’antisémitisme larvé contre Freeman était de la calomnie pure et dure.
L’émeute anti-Freeman des lobbyistes, blogueurs et commentateurs pro-israéliens a vite touché le Congrès où des sénateurs aussi enthousiastes dans leur soutien à Israël que le démocrate Charles Schumer de l’Etat de New York ou l’ex-démocrate Joseph Lieberman du Connecticut, ont pris la relève pour mener la charge contre Freeman.
Même le Speaker de la Chambre de Représentants, Nancy Pelosi, sous pression des riches donateurs juifs au parti démocrate, s’est opposée à la nomination de Freeman, en déclarant que les critiques du diplomate envers Israël « dépassent les bornes de l’acceptable » ! |
Rares sont ceux qui osent défendre Freeman |

Les défenseurs de Freeman étaient rares, mais de taille. Comme le doyen des chroniqueurs politique du Washington Post, le très respecté David Broder, pour qui Freeman « a une des carrières internationales au sein du gouvernement américain parmi les plus distinguées. Jeune homme parlant couramment le chinois, il a été le traducteur de Richard Nixon lors de son premier voyage en Chine. Plus tard, Freeman a été diplomate en Afrique et en Asie, puis sous-secrétaire de Défense pour l’expansion de l’OTAN, avant d’ajouter l’arabe à son répertoire linguistique et devenir ambassadeur en Arabie Saoudite peu avant la Guerre du Golfe.
Comme me l’a dit à la veille du retrait de Freeman l’ancien amiral Dennis Blair, le nouveau directeur du renseignement d’Obama, “Avec les défis auxquels nous sommes confrontés en Asie et au Moyen-Orient, nous avons la chance d’avoir pu persuader Freeman de revenir au gouvernement.” Mais maintenant, le pays a perdu un haut-fonctionnaire très doué dans un domaine où le président Obama n’a que peu d’expérience, le traitement du renseignement. » |
Chroniqueur lucide |

Et dans le prestigieux quotidien Baltimore Sun, réputé pour sa couverture des affaires étrangères, le chroniquer Ron Smith avait bien raison d’écrire qu’« il y avait beaucoup de supporters de Barack Obama qui ont cru que le message d’“espoir et de changement” du candidat comprenait aussi le remaniement de la politique étrangère de l’Amérique afin d’adopter une vision plus équilibrée du conflit entre Israël et les Palestiniens, une attitude éloignée du soutien inconditionnel et non critique de tout ce que fait le gouvernement israélien… Mais pour ceux qui croient que toutes les mesures prises par Israël ne vont pas dans l’intérêt des Etats-Unis, le retrait de Freeman, dû essentiellement à un véto du lobby pro-israélien, représente la continuation du statu quo et la fin de tout « espoir » de tout « changement » ».
www.bakchich.info Doug Ireland |

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