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L'actuel gouverneur de la BEAC, Philibert Andzembe, pourrait voir sa responsabilité engagée
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afp/getty |
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Jusqu'ici institution financière respectée, la BEAC (Banque des Etats de l'Afrique Centrale, grosso modo l'équivalent de la banque centrale européenne) est au centre d'un scandale révélé par l'hebdomadaire "Jeune Afrique" (Numéro 2540 du 13 au 19 septembre 2009).
Au moins 30 millions d'euros (près de 20 milliards de francs cfa) ont été détournés entre 2004 et 2008 via le Bureau de Paris. Les fonds étaient injectés depuis le siège de la BEAC (à Yaoundé) en direction des comptes bancaires de l'institution à Paris, où ils étaient retirés sans contrôle. Les méthodes de détournement allaient des fausses signatures de chèques aux détournements de chèque, en passant par la falsification de relevés bancaires, ou le maquillage d'écritures comptables. Toujours selon "Jeune Afrique", c'est en quatre années pas moins de 2400 chèques frauduleux ou suspects qui ont été émis sur les comptes du bureau parisien, 38 virement suspects qui ont été effectués ainsi que 1298 retraits en liquide.
Si le rapport d'audit remonte sur les quatre dernières années, on peut logiquement se demander si le schéma n'existait pas bien avant 2004. Les noms des bénéficiaires, ainsi que des responsables sont cités. Les deux derniers gouverneurs, les Gabonais Jean Felix Mamalepot et Philibert Andzembe, voient leur responsabilité engagée puisque les détournements ont eu lieu alors qu'ils étaient à la tête de l'institution.
Le Gabonais Armand Brice Ndzamba, 43 ans, ancien comptable au bureau parisien, serait l'homme clé de l'affaire. Il aurait émis pas moins de 300 chèques frauduleux pour un montant total de 6 millions d'euros, libellés soit à son nom, soit à celui de son épouse, soit au nom de sociétés dont il était le gérant. Actuellement à Libreville (il aurait quitté Paris en mai 2009), Ndzamba serait membre actif du PDG (Parti Démocratique Gabonais, au pouvoir), et se présenterait comme un proche d'Ali Bongo. |
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Sont également cités comme bénéficiaires la franco-congolaise Marie France Robert, qui aurait touché 500 000 euros. Gaston Sembo-Backonly, centrafricain, aurait bénéficié de 139 000 euros, mais parle de machination à son encontre. Le camerounais Roger Kemadjou ne reconnaît pas avoir touché 14 000 euros de chèques, et affirme qu'il ignorait tout des activités de Ndzamba, qui était théoriquement son subordonné hiérarchique. Est aussi cité comme bénéficiaire le Gabonais Maurice Moutsinga (54 000 euros).
Selon "Jeune Afrique", la trace de seulement 7 millions sur les 30 millions détournés auraient été retrouvée. Reste donc 23 millions d'euros dont les bénéficiaires sont inconnus, ou dont les noms n'ont pas été dévoilés publiquement. Ce qui entraîne la question suivante : des autorités politiques des pays qui gèrent la BEAC (Cameroun, Gabon, Congo, Centrafrique, Tchad, Guinée Equatoriale, France) étaient-elles au courant ? Ont t-elles bénéficié des détournements ? Les employés cités ont-ils agi de leur propre initiative ou étaient-ils des lampistes ?
Dans l'enquête de "Jeune Afrique", un nom revient en filigrane : celui du défunt Omar Bongo, qui avait obtenu à la création de l'établissement que le poste de gouverneur soit réservé au Gabon et qui faisait régner sur l'institution, dixit Jeune Afrique "une omerta digne d'un clan sicilien". Au fil des ans, s'est-il créé au sein de l'établissement une "filière gabonaise" remontant au plus haut niveau ? Autant de questions qui restent pour l'instant sans réponses claires. |

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