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Dans les années 90, Jean-Marc Adjovi-Bocco qui évolue à Lens et Bernard Lama alors gardien de but de l’équipe de France réfléchissent à ce qu’ils pourraient apporter à l’Afrique. Au fil de leurs discussions germe le projet "Diambars". Avec l’apport de Saër Seck, un ancien international junior sénégalais devenu homme d’affaires, et de Patrick Vieira, ils créent l’association "Diambars". Un mot qui signifie en wolof "le guerrier", "celui qui n’a peur". Dans le langage usuel, le terme désigne un "champion".
En mai 2003, les premières pierres sont posées, et après deux années de travaux, les premiers jeunes intègrent l’institut Diambars qui est achevé. Cinq ans après le début du projet, les quatre instigateurs ont fait le point sur les avancées de "Diambars", lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’Unesco le jeudi 21 février 2008.
Au niveau purement sportif, les résultats sont extrêmement encourageants : 30 jeunes provenant de l’institut Diambars ont intégré les sélections de jeunes du Sénégal (8 ont intégré les minimes, 9 les cadets, 13 les juniors). Selon Bernard Lama, plusieurs clubs ont déjà repéré des jeunes de l’institut, et il se pourrait que dans les semaines ou les mois à venir, 6 à 8 d’entre eux soient recrutés pour devenir professionnels. A la rentrée de septembre 2007, "Diambars" comptait 88 jeunes stagiaires. Pour intégrer l’institut, les jeunes doivent avoir moins de 13 ans, règle qu’il n’est pas toujours facile de faire appliquer car les tentatives de fraudes existent : 6 jeunes qui avaient menti sur leur âge ont ainsi été renvoyés. |
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Les initiateurs du projet ont tenu à souligner que "Diambars" n’était pas seulement un projet sportif, mais que l’éducation en était un aspect absolument essentiel.
Saër Seck a souligné que la moitié des jeunes qui avaient intégré le centre était à leur arrivée "en rupture complète avec le milieu scolaire, déscolarisés pour certains ou analphabètes pour d’autres". Mais grâce au projet pédagogique qui vise à leur faire aimer les études via leur passion pour le football, l’institut arrive à avoir de bons résultats sur le plan scolaire :
l’institut a obtenu un taux de réussite de 82% au brevet des collèges (alors que la moyenne nationale est de 45% au Sénégal). Cette année, les premiers jeunes ayant intégré l’institut vont présenter le baccalauréat. L’accent important mis sur l’éducation s’explique par le fait que l’institut veut aider les jeunes à devenir des hommes, et les accompagner dans le cas où ils ne deviendraient pas footballeurs professionnels.
Jean-Marc Adjovi-Bocco souligne ainsi que l’institut ne va pas laisser les jeunes dans la nature une fois qu’ils ont passé le bac et qu’ils s’avèrent qu’ils ne puissent pas devenir professionnels. Des partenariats avec des écoles ou des universités en France, en Norvège ou au Royaume-Uni sont ainsi en cours de négociation. L’école supérieure de commerce de Lille (dont Adjovi-Bocco a été diplômé après sa carrière de footballeur) va ainsi accueillir des jeunes venant de l’institut qui pourront y poursuivre gratuitement leurs études. |
Des projets de déploiement de l’institut dans d’autres pays d’Afrique sont en cours, dans le cadre du projet Diambars 2015. Des pays comme la Tanzanie ou le Bénin ont par ailleurs adressé une demande à l’Unesco de mise en place d’un institut du type Diambars sur leur sol. Un projet de faisabilité en Afrique du Sud est aussi à l’étude même si Bernard Lama estime que ce pays a ses spécificités par rapport à d’autres pays d’Afrique dont il faudra tenir compte. Pour Saër Seck, la multiplication d’instituts Diambars dans d’autres pays ne présente pas de risques de faire baisser la qualité du label :
"c’est un problème de management. Il faut recruter de bonnes équipes, investir dans des ressources humaines compétentes, passionnées, qui ont envie de donner afin de pérenniser les structures" estime t-il. "Si on a peur d’avancer, ce n’était pas la peine de commencer" a-t-il poursuivi.
Le capitaine de l’équipe de France, Patrick Vieira, a remercié "Jimmy et Bernard" d’être venus le chercher pour l’emmener à bord du bateau Diambars. Répondant à une question, Bernard Lama a estimé parlant de la réussite du projet qu’entre "le génie et la folie, la ligne de séparation est parfois mince". |
Le budget annuel de fonctionnement de l’institut, qui compte 88 jeunes et emploie plus de 70 personnes recrutées localement est de 500 à 600 000 euros par an. Diambars a en outre tissé au fil des années des partenariats avec des entreprises comme Ineum Consulting, un cabinet de conseil spécialisé dans le football qui accompagne le projet depuis le début et qui n’est pas rémunéré, l’Unesco, la fondation Jean-Luc Lagardère, Ubisoft, Adidas (grâce à Patrick Vieira)…
Cinq années après la pose des premières pierres, les premières graines semées par Jean-Marc Adjovi-Bocco, Bernard Lama, Patrick Vieira et Saër Seck sont en passe de donner de bien beaux fruits et des résultats concrets, ce qui est assez rare pour être souligné. Une belle réussite pour l’équipe de Diambars qui démontre, si besoin était, que l’initiative n’était pas une opération de communication, mais un projet mené avec passion, sérieux et ambition.
Site web : www.diambars.org
Site web : Vidéos réalisées par les jeunes de l'institut |
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