Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Jeudi 1 Mai 2025 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesOpinionsArticle
Cameroun : quand le Parti-Etat se confond au Parti communiste chinois
08/10/2011
 

Quelles similitudes entre le parti du président Biya et le parti communiste chinois ?
 
Par Daniel Noubissie Tchamo
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 

Si idéologiquement le RDPC ne se réclame ni d’un communisme ou d’un "socialisme aux caractéristiques chinoises", il en partage plusieurs autres caractéristiques. Dans cette contribution, Daniel Noumbissie Tchamo, chercheur en philosophie politique et juridique, analyse les points de similitude entre le Parti du Président sortant et le Parti communiste chinois. S'il y en a plusieurs, l'auteur conclut que la Chine a réussi là où le Cameroun a échoué grâce à l'ouverture économique depuis Den Xiaoping. Une leçon à méditer pour les responsables camerounais.

 Publicité 
 
Paul Biya et Hu Jintao assistent à une cérémonie en Chine  
Paul Biya et Hu Jintao assistent à une cérémonie en Chine
© reuters
 

Au Cameroun, le Parti politique au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais remportera vraisemblablement les élections présidentielles du 09 octobre 2011 avec son candidat naturel, Paul Biya même si le vrai vainqueur sera l’abstention.

Le troisième Congrès ordinaire du RDPC tenu les 15 et 16 septembre 2011 à Yaoundé après l’officialisation de la candidature du "candidat de l’Etat" a mobilisé toutes les hautes personnalités de l’Etat. Ce qui a fait dire à certains qu’on assistait au Congrès du Parti communiste chinois surtout que ce dernier y était un hôte de marque. Une telle analogie était-elle une plaisanterie ? Probablement pas. Le RDPC qui, idéologiquement, ne se réclame ni d’un communisme ou d’un "socialisme aux caractéristiques chinoises" (Hu Jintao), présente néanmoins de fortes similitudes avec le PCC fort intéressant à analyser sous la grille d’un régime autoritaire.

Le RDPC et le Parti communiste chinois au regard de leurs structures de fonctionnement donnent à voir et à penser la prééminence de la même figure emblématique à la fois à la tête du Parti et de l’Etat. Si en Chine, le premier Secrétaire général (n°1) du Parti communiste chinois Hu Jintao est à la fois le Président de la république populaire de Chine, au Cameroun le chef de l’Etat, Paul Biya, dirige son Parti depuis plus de 26 ans.

Affiche de campagne de Paul Biya  
Affiche de campagne de Paul Biya
© reuters
 

Sa récente candidature laisse penser que le RDPC, comme l’Etat, est systématiquement verrouillé et dominé davantage par un groupe de réseaux formels et de relations personnelles que par la rigueur des structures dont la caducité et l’immobilisme ne présentent d’ailleurs aucun sursaut démocratique. Comment aurait-il pu en être autrement quand le RDPC, depuis le Congrès de Bamenda en 1985 (date de sa création) et après la démocratisation pluraliste avortée du début des années 1990, a gardé, outre les biens, les droits et les obligations de toute nature, tous les vestiges de l’autoritarisme de l’ancien Parti unique, l’Union nationale camerounaise (UNC).

Les cadres du Parti comme les militants imbus de l’affairisme et de clientélisme, sont tous et constamment sujets aux réflexes de l’ère du Parti unique au point que Paul Biya affirmait au Congrès extraordinaire de juillet 2006 que "[...] la distinction entre l’administration, [l'Etat] et le parti n’est pas évidente pour tous, [même pour son chef]". Cette confusion de genres et d’époques, les conflits d’intérêts et l’inculture politique sont entretenus par le Président national, véritable "homme-lion" au-dessus des lois (Art. 53 de la Constitution).

Comme à l’ère du Parti unique, c’est tout l’appareil de l’Etat personnalisé qui fait le parti. D’où le Parti-Etat


Comme dans la Chine dirigée de main de fer par le PCC, chaque poste à responsabilité dans le secteur public ou parapublic (directeur d’entreprise, des grandes écoles publiques, recteur et doyen d’Université, juges, maires de grande ville, patron de police, d’audiovisuel, et de l’armée etc.) au Cameroun est doublé d’un poste politique du parti.

 
 

Comme à l’ère du Parti unique, c’est tout l’appareil de l’Etat personnalisé qui fait le parti. D’où le Parti-Etat. L’autoritarisme interne du Parti soutient celui de l’Etat et vice-versa en clouant au pilori les illusions démocratiques d’un peuple camerounais poussé à la compromission voire à la démission.

En Chine du PCC comme au Cameroun du RDPC, l’ascension socio-économique passe ou se consolide par l’appartenance au Parti. Pour les militants de base en proie aux questions de survie, l’appartenance au parti présente un atout pour décrocher un gagne-pain. Pour le chef d’entreprise, le Parti sert à obtenir les faveurs des services des impôts et garantir une prospérité fulgurante de ses affaires.

Pour le parlementaire, la bannière du parti RDPC procure des privilèges qui « donnent droit » au trafic d’influence pour gagner indirectement des marchés publics. Pour les intellectuels devenus des clercs du régime, le Parti est un bon tremplin pour sortir de la clochardisation, de la marginalisation ou faire fonctionner rapidement l’ascenseur social grippé et le maintenir « en haut ». Car ici le poste de responsabilité est une mangeoire.


Au Cameroun, le RDPC imite le Parti communiste chinois dans son rapport aux libertés publiques et individuelles au travers d’un mode de gouvernance par la terreur, la corruption institutionnalisée, la manipulation (des personnes et des statistiques), les mensonges d’Etat, l’intimidation et les répressions sauvages de tout mouvement susceptible de donner lieu à des revendications publiques légitimes.

En Chine du PCC comme au Cameroun du RDPC, l’ascension socio-économique passe ou se consolide par l’appartenance au Parti


Les libertés de réunions et d’associations pour les non militants de ce Parti ou "dissidents" dépendent du tempérament des administrateurs civils tels que les préfets, les sous-préfets, les gouverneurs, délégués au Congrès du Parti, et formés pour servir le Parti-Etat. Face à cette situation, l’opposition a perdu la bataille de la témérité dans l’action et la réflexion alternatives.

Par ailleurs, le mot "stabilité" au PCC comme au RDPC est un concept magique pour légitimer un Etat liberticide. Les droits humains sont davantage bafoués dans des prisons sauf pour la plupart de cadres du Parti condamnés ou en attente de jugement pour corruption ou détournement des deniers publics. Néanmoins, leur sort judiciaire ou pénitentiaire est entre les mains du chef de l’Etat et dépend du degré et de la nature de leur déloyauté à son égard.


Le classement de The Economist au sujet de l’Indice de perception de la démocratie 2010, où le Cameroun et la Chine figurent respectivement au 126ème et 136ème rang, ne surprend donc plus que les inconditionnels de ce régime, attachés à leurs privilèges. Mais le Cameroun PPTE échoue avec fracas là où la Chine émergente aurait « réussi » grâce l’ouverture économique depuis Den Xiaoping.

Daniel Noumbissie Tchamo, chercheur en philosophie politique et juridique


publié en collaboration avec www.unmondelibre.org

       
Sur le même sujet sur Grioo.com
  Cameroun : Faut-il tirer à boulets rouges sur l’opposition camerounaise ?
 
Mots-clés
afrique   cameroun   paul biya   présidentielles camerounaises   rdpc   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 10 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version