Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Jeudi 1 Mai 2025 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesOpinionsArticle
Cinquantaine des indépendances africaines : toujours la Françafrique
02/06/2010
 

Autoproclamé Président de la rupture, Nicolas Sarkozy, s’est plusieurs fois engagé à rénover les relations pour le moins décriées entre Paris et l’Afrique. Le sommet de Nice ouvrira-t-il une nouvelle ère dans les relations franco-africaines ? On peut en douter. La nomination spéciale de Jacques Toubon pour chapeauter les célébrations d’indépendance vient confirmer les suspicions des observateurs selon lesquelles l’ancien colonisateur tente de reprendre la main dans une course effrénée entre grandes puissances mondiale (USA, Chine, Inde, Japon..) pour accroître leur influence sur le continent noir. Les intérêts économiques et géopolitiques guident l’initiative française, ce qui prouve la rupture dans la continuité de la Françafrique
 
Par Noel Kodia
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
Le sommet de Nice a eu lieu les 31 mai et le 1er juin  
Le sommet de Nice a eu lieu les 31 mai et le 1er juin
 

La célébration des cinquante années des indépendances des quatorze anciennes colonies françaises (Benin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad, Togo et Sénégal) a commencé le 4 avril 2010 avec le pays de Wade.

Pour la circonstance, le français Jacques Toubon a été nommé Secrétaire général du « Cinquantenaire des indépendances africaines ». On peut comprendre les liens d’affinités liés à l’histoire commune. Mais que le chapeautage des célébrations d’indépendance soit organisé par l’ancien colonisateur paraît assez ironique : la France tenterait-elle de reprendre la main en Afrique ?

 Publicité 
 
La Françafrique après Jacques Chirac : la rupture dans la continuité
De g à D : Biya, Mutharika, Sarkozy, Zuma et Zenawi  
De g à D : Biya, Mutharika, Sarkozy, Zuma et Zenawi
 

La complicité entre les dirigeants africains et quelques intérêts français ont fait que les peuples africains ont subi durant cinquante ans les lois de la « Françafrique ». La plupart des ex-colonies pourvoyeuses de matières premières indispensables au développement de l’économie française (pétrole, uranium, beauxite…) ont été des chasses gardées de la France. Coups d’Etat militaires et guerres ont souvent été perpétrés sur le continent sous la houlette de la Françafrique quand les intérêts de la France étaient menacés.

Le président Nicolas Sarkozy, avant qu’il soit aux commandes de la nation française, ne cessait de promettre aux Africains la révision de la politique françafricaine qui, d’après lui, faisait la part belle aux dictateurs du continent depuis de Gaulle jusqu’à jacques Chirac. Mais sa promesse de reconsidérer les relations entre la France et ses ex-colonies ne s’est pas véritablement concrétisée : aussitôt au pouvoir, il s’est confronté à la dure réalité de cette nébuleuse.

Son premier voyage, qui l’a emmené chez Bongo, un des grands serviteurs de la Françafrique, n’a pas été un hasard. La « rupture dans la continuité » s’est remarquée aussi par la rapide mise à l’ombre de Jean-Marie Bockel qui avait décidé de « signer l’acte de décès de la Françafrique ». Plus de peur que de mal pour bien des dictateurs africains : ils ont compris que la mort de la Françafrique n’était pas pour demain. Ils ont alors continué à oppresser leur peuple en se maintenant inconstitutionnellement au pouvoir sous l’œil complice de la France. Aussi, cette situation ne serait-elle pas à l’origine de l’animosité envers les Français dans certains pays comme le Gabon à la suite de l’élection présidentielle ?

Ne pas perdre la main ?
Abdoulaye Wade et Alain Joyandet  
Abdoulaye Wade et Alain Joyandet
 

Pour autant la France a subi de nombreux revers dans les années 2000. De la crise ivoirienne en passant par la concurrence des Etats-Unis et celle, fulgurante, de la Chine, l’Afrique francophone n’est plus le « pré carré français ». Au point que l’on parle désormais de la Chinafrique par exemple : la croissance de l’Empire du Milieu, dévoreuse de matières premières, se lance à la conquête du continent noir (25% des sources chinoises d’hydrocarbures en 2008).

Et ce, avec une politique moins double que ce qui a pu être pratiqué par la France : la Chine ne se permet pas de faire des sermons hypocrites sur les droits de l’homme. La géopolitique du continent africain a donc largement changé, mais la France a toujours des intérêts stratégiques en Afrique. Qu’elle doit coûte que coûte préserver. Même le français Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI s’est proposé en mars dernier d’aider l’Afrique à mieux négocier ses contrats avec la Chine !

Le fait que la France soit leader en matière de nucléaire impose par exemple qu’elle dispose de sources fiables d’approvisionnement en minerai radioactif. D’autant que la stratégie française de développement du marché mondial de cette énergie prend de l’ampleur. Ce n’est pas un hasard si son Président, qui confond trou dans la couche d’ozone et effet de serre, a déployé des efforts sans précédent pour défendre « Copenhague » :

Ali Bongo et Bernard Kouchner  
Ali Bongo et Bernard Kouchner
 

faire fermer les centrales thermiques par décret mondial permet effectivement de supprimer un concurrent de taille du nucléaire français (et peu importe l’arrêt du développement des pays du Sud). On le comprend : dans cette stratégie, la France a toujours besoin des ressources de l’Afrique. Elle se doit en même temps d’y choyer une nouvelle clientèle pour sa haute technologie. Elle ne peut donc se permettre de perdre la main sur le continent.

Voilà qui pourrait expliquer pourquoi non seulement Jacques Toubon doit superviser le Cinquantenaire des indépendances des anciennes colonies africaines, mais pourquoi des armées africaines vont venir s’exhiber au défilé du 14 juillet prochain sur les Champs Élysées. Les enfants des « tirailleurs sénégalais » de la dernière guerre mondiale vont venir se montrer en spectacle là où, un demi-siècle auparavant, on avait interdit la présence de leurs parents dans le groupe des soldats qui rentraient vainqueurs dans Paris.

Et, dernière nouvelle, le Conseil constitutionnel de la République française a mis un terme le 28 mai 2010 aux inégalités de traitement des anciens combattants issus des ex-colonies concernant leurs pensions. Ce « miracle » est-il dû au hasard ?

 
© histoire-immigration.fr  

Le chapeautage français des célébrations des indépendances africaines en a choqué plus d’un, et Monsieur Toubon, peu à l’aise devant les caméras lors de l’annonce, a même eu la langue qui a fourché, parlant d’accords de « défiance » au lieu de défense :

tout un symbole...Il est sans doute temps que l’Afrique, mais surtout les Africains, trouvent leur indépendance. A l’égard de la France, mais aussi à l’égard de leurs présidents à vie, élus bien sûr de manière démocratique, et qui vont de nouveau être reçus par Nicolas Sarkozy du 31 mai au 1er juin 2010 à Nice. Peut-être pour « amarrer » la célébration du 14 juillet prochain au Cinquantenaire des indépendances africaines sur fond … de relations françafricaines.

Noël Kodia est critique littéraire et essayiste congolais (Brazzaville), analyste sur www.UnMondeLibre.org

Publié en collaboration avec www.UnMondeLibre.org




       
Mots-clés
abdoulaye wade   afrique   chine afrique   cinquantenaire des indépendances   françafrique   nicolas sarkozy   sénégal   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 12 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version