
Alors que des manifestations contre le rôle présumé de la France se sont déroulées dans l'archipel comorien suite à la fuite de Mohamed Bacar, le parlement de l'Union des Comores a accusé mercredi 2 avril la France d'avoir exfiltré vers Mayotte le président déchu de l'île d'Anjouan, Mohamed Bacar, pour le soustraire à la justice comorienne.
"L'assemblée de l'Union condamne avec fermeté l'acte malveillant perpétré par la France qui a consisté à exfiltrer le colonel Mohamed Bacar d'Anjouan dans le but de le soustraire à la justice comorienne," a déclaré le vice-président du parlement fédéral comorien, Dhoifir Houmadi.
L’ex-président comorien et ses hommes qui devaient être jugés à la Réunion pour "entrée irrégulière" à Mayotte et "détention d'armes" avaient bénéficié de l’annulation de la procédure, pour "vice de forme". Ce qui provoqué la colère aux Comores et provoqué de vives tensions entre Paris et Moroni.
Mohamed Bacar, renversé fin mars lors d'une opération militaire conjointe des Comores et de l'Union Africaine avait trouvé refuge à Mayotte mercredi, 26 mars. Selon les autorités comoriennes, il aurait réussi à contourner les barrages à bord d'un canoë et était déguisé…en femme. Sa présence dans l'île française avait été confirmée par Paris. Dès son arrivée, Mohamed Bacar a présenté une demande d'asile.
La porte-parole du quai d'Orsay, Pascale Andreani, a affirmé jeudi 3 avril que Mohamed Bacar était entré à Mayotte dans des circonstances "non éclaircies". Selon elle, la France a condamné dès le début la tentative sécessionniste de l'île d'Anjouan.
L'archipel des Comores a connu une vingtaine de coups d'Etat ou tentatives de coups de force - notamment celles du fameux mercenaire français Bob Denard - depuis qu'il est devenu indépendant de la France en 1975. Depuis cette date, de fortes rivalités opposent les trois îles de l'archipel. Seule la quatrième île, Mayotte, est restée française. |