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Laurent Gbagbo, investi par le conseil constitutionnel
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Après les déclarations respectives de Gbagbo et de Ouattara en tant que Présidents élus et investis, l’un par le Conseil constitutionnel, l’autre par les urnes selon la commission électorale indépendante (avec une lettre écrite envoyée au Conseil constitutionnel en raison de la situation exceptionnelle), la Côte d’Ivoire se trouve entravée dans le chemin vers la construction des principes démocratiques.
La situation ivoirienne est « normale » car un peu d’histoire montre que la plupart des grandes démocratie occidentales actuelles (Etats Unis, France, …) ont été confrontées à des situations de contestations et de remises en cause d’organismes chargés d’organiser les élections. La démocratie matérielle par le vote et le respect des institutions chargées d’organiser et de contrôler les élections sont devenus aujourd’hui une banalité dans les pays occidentaux. Malgré cette banalité, des contestations émaillent toujours les élections et des recours ont toujours lieu une fois les élections terminées.
La situation actuelle en Côte d’Ivoire est ubuesque car les instances chargées de proclamer les résultats provisoires (commission électorale indépendante) et de les valider (Conseil constitutionnel) en tenant compte des recours des impétrants et des délais sont en dessous de tout. Comme d’habitude, au lieu de tirer expérience des situations extérieures, les pays africains ont une fâcheuse tendance à se comporter de façon « enfantine ». |
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Alassane Ouattara signe un décret reconduisant Guillaume Soro premier ministre
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reuters |
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Comme le montrent les fausses embrassades entre Ouattara et Gbagbo, les fausses réconciliations au nom d’une Nation ivoirienne sociologiquement inexistante, même si l’Etat ivoirien est bien présent comme le sont la plupart des Etats africains après le Congrès de Berlin de 1885 et la décolonisation dans les années 60, les pays africains ont beaucoup de mal à mettre sur la table la question "sociologique" (plusieurs peuples de racines identiques vivent dans des Etats politiques distincts – Côte d’Ivoire, Burkina-Faso, Mali, ... -) concernant l’existence de leurs Etats qui au plan politique sont reconnus internationalement.
Le véritable problème de la Côte d’Ivoire est bien ethnique et religieux. La démographie galopante des populations musulmanes du Nord de la Côte d’Ivoire pose réellement problème et sur fond d’"ivoirité", car c’est bien la question centrale qui aujourd’hui empêche Alassane Ouattara d’être reconnu comme le Président de tous les Ivoiriens. Nous sommes au cœur du débat en démocratie de la légitimité contre la légalité.
Pour Ouattara, il a la légitimité de son côté et Gbagbo confisque la légalité de sa victoire en utilisant son état de Président sortant pour accélérer son investiture devant le Conseil constitutionnel dont on dit que les membres sont formés par la plupart de ses affidés. Pour Gbagbo, Ouattara a triché et a instrumentalisé la commission électorale indépendante qui a outrepassé ses obligations en se prenant pour le Conseil constitutionnel. |

Gbagbo infuse l’idée que les élections ont été truquées dans le Nord qui est démographiquement à majorité musulmane. La démission du premier Ministre Guillaume Soro complique la donne. Les forces nouvelles semblent faire alliance avec Alassane Ouattara. En effet, en Afrique, il faut toujours rester prudent car les alliances d’un jour sont défaites le lendemain, voire le surlendemain au nom d’un confort politique personnel.
Le peuple ivoirien dans cette affaire est abandonné à lui-même. Il faut craindre une partition du pays. La communauté internationale, l’ONU et certains pays bailleurs de fonds comme les Etats Unis et la France ont reconnu la « victoire » d’Alassane Ouattara. Les problèmes économiques sont impératifs comme le chômage, la panne de la croissance économique, le mal logement, les infrastructures délabrées et il faut s’en occuper. Malheureusement la décennie écoulée en Côte d’Ivoire a été consacrée à la politique politicienne dont on voit aujourd’hui les piètres résultats. Il faut le dire, les Africains se sont battus pour leur indépendance.
C’est bien, mais uniquement pour remplacer les pays colonisateurs, c'est-à-dire pour les dirigeants africains accéder aux affaires politiques pour se faire plaisir, car ils savent qu’ils n’ont pas les clés économiques et financières de leur indépendance politique. Ce qui est vrai pour la Côte d’Ivoire est vrai pour la plupart des pays Noirs francophones dont on sait que les clés de croissance et de développement économique se trouvent à Paris. |

Le Général De Gaulle l’avait compris et la Françafrique l’a traduit dans les faits. La Côte d’Ivoire est en panne démocratique. Le risque d’explosion et de violence politique est réel ; il faut craindre une exacerbation ethnico-religieuse en Côte d’Ivoire quoiqu’en disent les politiques, surtout dans un pays où deux Président revendiquent légitimité et légalité.
Décidemment avec l’Afrique, il faut toujours s’attendre à des surprises. Dommage pour la Côte d’Ivoire où l’existence des deux Présidents va entrainer des tensions et bloquer encore un peu plus la construction des principes démocratiques dans ce beau pays qui dans les années 70 était considéré comme la boussole et le phare de l’Afrique Noire francophone. |

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