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Jenny Alpha avec Marie Luce Penchard lors d'un hommage à l'occasion de ses 100 ans
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outre-mer.gouv.fr/ |
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Née le 22 avril 1910 à la Martinique, Jenny Alpha s’est éteinte ce mercredi 8 septembre 2010 à Paris où elle résidait. Arrivée à Paris à la fin des années 20, à l’âge de 19 ans, pour ses études, elle s’était inscrite en histoire géographie à la Sorbonne. Mais elle se consacrera en fait à sa passion, le théâtre.
Dans un article paru dans le journal "Le Monde" en novembre 2004, et intitulé "Jenny Alpha, du ghetto du music hall au théâtre classique", Jenny Alpha racontait que lorsqu’elle avait voulu entrer au conservatoire, on lui avait dit qu’il n’y avait pas de rôles pour Noirs dans le répertoire classique : "'des metteurs en scène me disaient : le public va rire si vous jouez Célimène'. J’ai beaucoup pleuré et je me suis beaucoup battue'.
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Si on veut donner un sens à sa vie, il faut aimer quelque chose au delà de soi-même |
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Jenny Alpha |
Le Music Hall étant plus ouvert pour les Noirs, Jenny Alpha s’y tournera, jouera dans les boîtes de jazz parisiennes et rencontrera les grands noms du jazz venus se produire à Paris : Lionel Hampton, Ella Fitzgerald, Billie Holliday... "Il ne faut surtout pas être une victime" confiera t-elle à Thierry Desroses dans le documentaire qu'il lui avait consacré, intitulé [i"Jenny Alpha, une flamme créole"]. |
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Jenny Alpha en 2009 aux trophées afro-caribéens où elle avait reçu un trophée spécial. On reconnait notamment Jacques Martial et Fréderic Mitterrand
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grioo.com |
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En 1956, elle participera au premier congrès des écrivains et artistes noirs qui se tient à Paris et auquel prend part la fine fleur de l'intelligentsia afro-caribéenne d'Afrique, des Etats-Unis et des Antilles : Cheikh Anta Diop, Senghor, Richard Wright, Aimé Césaire, Langston Hughes, Frantz Fanon...
Des metteurs en scène d’après guerre lui donneront finalement sa chance au théâtre où elle jouera d’abord dans "Les Nègres" de Jean Genet, puis dans "la tragédie du roi Christophe" d’Aimé Césaire, ou encore "L’exception et la règle de Berthold Brecht", puis dans d’autres pièces du répertoire classique. Elle aura joué dans plus de 60 pièces tout au long de sa carrière au théâtre. En 1994, elle jouait encore dans "La cerisaie", d'Anton Tchekov.
Selon ce qu’elle avait confié au journal "Le Monde", sa participation en 1984 à la pièce "la folie ordinaire d’une fille de Cham" de l’Antillais Julius Amédée Laou dans lequel elle incarnait une femme noire folle croyant devenir blanche a été une "renaissance" au théâtre pour elle : « J’étais ramenée grâce à ce texte à toutes les sources créoles, à toute cette histoire antillaise de l’aliénation mentale ». |
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En 2008, à 98 ans, Jenny Alpha avait sorti un album de chansons intitulé ''la sérénade du muguet''
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Jenny Alpha était chevalier des arts et des lettres et avait reçu un trophée spécial (en compagnie de Maryse Condé) lors des trophées afro-caribéens 2009 pour l’ensemble de sa carrière en présence du ministre de la culture Fréderic Mitterrand.
A l’annonce de son décès, la ministre de l’outre-mer, Marie-Luce Penchard a salué "la femme exceptionnelle et talentueuse" qu’était Jenny Alpha, tandis que Patrick Karam, a rendu hommage à une "artiste martiniquaise d’exception". Le maire de Paris Bertrand Delanoé a évoqué à "une pionnière dans le domaine des arts", qui "a fait de sa vie un combat pour que la femme noire y ait toute sa place".
De leur côté, Jean-François Lamour et Philippe Goujon, les deux députés du XVème arrondissement où vivait Jenny Alpha, ont souligné qu'elle "incarnait avec panache la richesse de la vie culturelle française du 2Oème siècle, au carrefour de multiples influences". Enfin, le président du conseil général de Martinique Claude Lise a salué "le parcours exceptionnel d'une artiste hors normes", au "talent triomphant de toutes les difficultés et de tous les préjugés". |

Dans le documentaire de Thierry Desroses et Gilles Oddos, l’artiste dont la vie a aussi été marquée par des rencontres avec de peintres illustres tels que Dali ou Picabia qui avait réalisé son portrait, déclarait ceci : "Le cœur des vivants est le tombeau des morts. Les morts ne sont jamais morts. Ils sont dans une touffe d’herbe, dans un vent qui frémit, dans la vague de la mer, les morts ne sont jamais morts, ils sont toujours auprès de nous si nous le voulons bien".
[NB] La date des obsèques de Jenny Alpha n'a pas encore été fixée par la famille, contrairement à ce qui était précédemment annoncé. |
Vidéo : extrait du documentaire de Thierry Desroses et Gilles Oddos : ''Jenny Alpha, une flamme créole'' |

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Quelques liens |

L'article sur Jenny Alpha publié dans le journal "Le Monde" le 25 novembre 2004 et reproduit dans le magazine "Antilla", numéro 1119, de décembre 2004, P35-36 est disponible : Ici
Une interview de Jenny Alpha (octobre 2008) est disponible Ici
La fiche consacrée à Jenny Alpha sur Sudplanete.net est accessible Ici
La Dépeche publiée sur le site du journal "Le Monde" intitulée "mort de Jenny Alpha, grande dame de la culture créole" est visible Ici |
Documentaires consacrés à Jenny Alpha |

"Les vies de Jenny, une histoire de résilience", documentaire de Nathalie Glaudon, (2009)
"Jenny Alpha, une flamme créole", documentaire de Thierry Desroses et Gilles Oddos, (2008)
"Un siècle de Jenny", documentaire de Laurent Champenois et Frederico Nicotra (2009)
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