
Les conclusions d’une expertise judiciaire effectuée au sujet de l’accident qui avait déclenché les incidents de Villiers-le-Bel il y a huit mois ont été livrées. Elles ne concorderaient pas tout à fait avec les déclarations de la police.
Selon l’expertise, la voiture de police roulait à 64,3 km/h au moment de la collision avec les deux jeunes. C’est au minimum 20% de plus que le chiffre qui avait été donné par les policiers qui avaient parlé d’une vitesse de 40 à 50km/h.
Pour l’avocat des familles de victimes, Maître Jean-Pierre Mignard, c’est le signe supplémentaire d’une imprudence des policiers "qui roulaient déjà sans gyrophare, alors qu’ils étaient en intervention". L’expertise permet aussi de savoir que c’est la voiture qui a percuté la moto conduite par les deux jeunes tout en faisant valoir qu’il existait un manque de visibilité au carrefour où le choc a eu lieu.
Mouhsin et Larami , les deux jeunes décédés dans l’accident, ne portaient pas de casque et roulaient eux à 66 km/h selon l’expertise. Francis Debuire, délégué du syndicat général de la police pour le Val d’Oise affirme que quel que soit le scénario qui a provoqué l’accident, il ne légitime en aucune façon les violences qui ont eu lieu par la suite. Mais il précise également ne pas douter du fait que les policiers qui conduisaient seront sanctionnés s’il est avéré qu’ils ont commis une erreur ou une imprudence.
Lors des incidents qui avaient eu lieu à la suite du décès de Mouhsin et Larami, plus d’une soixantaine de policiers avaient été blessés, des postes de polices incendiés, des petits commerces dévastés lors de violences qui avaient duré plusieurs jours. |