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Jacques Toubon
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histoire-immigration.fr |
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Le secrétaire général du « Cinquantenaire des Indépendances africaines », Jacques Toubon, a été chargé de mettre en scène les promesses du président de la République Nicolas Sarkozy qui souhaite réformer les relations entre la France et l’Afrique. Au total, 250 projets ont été mis en place dans toute l’année, à la fois en France et au sein des représentations diplomatiques françaises en Afrique, pour un coup total de plus de 16 millions d’euros, soit plus de 10 milliards de francs CFA. Mais le mois de juillet devrait alors être le point d’orgue de la célébration de cette année africaine.
Le 13 juillet, Nicolas Sarkozy a choisi d’inviter les quatorze chefs d’État des anciennes colonies africaines francophones devenues indépendantes en 1960 : le Sénégal, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, le Cameroun, le Niger, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Togo et Madagascar. Les 15 présidents devraient se retrouver autour d’un sommet que le président français veut « familial ». Jacques Toubon a effectué plusieurs voyages pour lancer les invitations.
Le 16 juin dernier, il était au Cameroun pour vanter le rôle que Paul Biya joue en Afrique. L’invitation était donc doublée d’une flagrante opération de séduction : « Paul Biya est aujourd'hui le plus ancien des présidents africain, il est quelque peu le doyen, le sage. Parce qu'en Afrique, l'expérience est considérée comme quelque chose de très important. Mais le Cameroun occupe indiscutablement une place majeure ». [1] |
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Blaise Compaoré sera à Paris le 14 juillet, mais pas Laurent Gbagbo
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Mais ce sommet pose déjà problème. Laurent Gbagbo qui avait déjà annoncé qu’il n’était pas très enthousiaste à l'idée de cette rencontre a fini par renoncer. Il a évoqué des contentieux en suspens avec la France pour expliquer son absence.
De plus, c’est la présence du président de la Haute Autorité Transitoire malgache, Andry Rajoelina, qui pose problème. Son pouvoir n’étant pas reconnu par la communauté internationale, il n’avait déjà pas été invité lors du sommet Afrique-France à Nice en mai dernier. Pour le moment, aucune invitation ne lui est parvenue. Près de quarante soldats malgaches sont déjà arrivés en France pour se préparer au défilé du 14 juillet. Mais c’est le général Lucien André Rakotoarimasy, ministre de la Défense nationale du Gouvernement transitoire, qui devrait représenter Madagascar lors de ces célébrations.
Finalement, c’est surtout lors du défilé du 14 juillet que l’Afrique sera à l’honneur. En avril dernier, Hubert Falco, secrétaire d’État français à la Défense et aux Anciens combattants, profitait de l’inauguration de l’exposition « Force Noire – Tirailleurs 2010 » au musée des Invalides à Paris pour annoncer que des troupes des 14 pays africains présents la veille au sommet ouvriraient le défilé militaire. Hubert Falco, qui annonçait que cette exposition était la première pierre d’une œuvre de sensibilisation qui s’achèverait par la publication d’un manuel scolaire dédié à l’histoire des tirailleurs africains, présentait cette idée comme « une image forte de cette année 2010 ». Mais cette image pourrait bien se retourner contre ceux qui l’ont imaginé. |
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Nicolas Sarkozy accompagné de l'ex secrétaire d'Etat à la coopération Alain Joyandet
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Ainsi, pour l’association française Survie, qui lutte contre les réseaux de la Françafrique, ce défilé est une provocation de plus. Jour de célébration de la liberté, le 14 juillet se double d’une célébration symbolique des indépendances. Or, ce sont les soldats qui répriment les contestations sociales africaines qui vont défiler aux côtés de l’armée française, « ceux-là même qui maltraitent leur population lassée des coups d’état qu’ils soient militaires, électoraux ou constitutionnels ».
Ainsi, des militaires de Guinée Conakry auraient pu défiler le 14 juillet alors même qu’ils sont accusés par la communauté internationale d’avoir tué près de 150 civils et d’avoir violé des dizaines de femmes en septembre dernier. Jacques Toubon a très vite annoncé, pour désamorcer les polémiques naissantes, que la Guinée ne serait pas présente puisqu’elle a pris son indépendance en 1958. Nul doute que la présence d’autres soldats fera à son tour débat. C’est le cas par exemple des soldats putschistes du Niger qui ont promis la tenue d’élections qui n’ont toujours pas été organisées ou de la présence d’Idriss Déby accompagné de soldats tchadiens.
Après la suppression de la garden-party de l’Elysée jugée trop chère en période de crise, alors que les fêtes prévues dans les ambassades et consulats de France à l’étranger ont été maintenues par Bernard Kouchner, d’autres se sont engouffrés dans la brèche pour demander la suppression pure et simple de l’historique défilé militaire. |
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Bernard Kouchner et Ali Bongo
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Les élus écologistes de Paris ont ainsi publié un communiqué qui stipule que : « Chaque année, des millions d'euros sont gaspillés pour faire défiler sur les Champs-Élysées des milliers de militaires, des centaines de véhicules qui sont eux-mêmes survolés par des dizaines d'aéronefs. [...] Et ce n'est pas seulement un gaspillage financier, c'est également une aberration écologique. La quantité de produits polluants, de CO2 et de décibels relâchés dans l'atmosphère est en effet considérable. [...]
Nous souhaiterions qu'une partie de l'argent gaspillé dans le défile militaire du 14 juillet, soit utilisée pour promouvoir des rassemblements populaires à Paris et dans toute la France ». Le parti Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT) s’est moqué de cette idée issue d’une « bobo écologie verte […] démagogique et anti-patriotique ». Le chef d’état-major des armées, Edouard Guillaud, a clos le débat en affirmant que le défilé aurait bien lieu et que, comme tous les ans, il compterait près de 4 000 soldats présents. Coût officiel du défilé : 4 millions d’euros. L’Afrique défilera donc bien le 14 juillet.
Mais c’est également l’Inde qui sera mise à l’honneur avec la présence annoncée du Premier ministre Manmohan Singh. En effet, la coopération militaire entre les deux pays a été renforcée ses dernières années avec la vente en 2005 de six sous-marins d’une valeur de 2,4 milliards de dollars. Enfin, hasard du calendrier, l’ouverture du procès de l’ancien vice-président de la République Démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba, devant la Cour Pénale Internationale prévue le 14 juillet a été reportée à une date ultérieure.
[1] A noter que si Paul Biya est le doyen en Afrique centrale, il n'est pas contrairement à ce que sous-entend Jacques Toubon le plus âgé des présidents africains (Mugabe, Kibaki, Wade, Moubarak sont plus âgés). Par ailleurs, Kadhafi, Obiang, Dos Santos, Moubarak sont au pouvoir depuis plus longtemps |
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