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La campagne présidentielle est terminée : Hollande a été élu Président de la République. « Monsieur 3 % » au Parti socialiste est devenu Président de la République avec 51,8%.
Les moqueries, les critiques déplaisantes de la part de ses amis et de ses adversaires ont disparu par la magie du Saint Esprit. « Saint » François Hollande est devenu Président simplement, adulé de tous de manière explicite ou implicite voire feinte. Sous la pluie, point de parapluie. Lors de ses hommages à Jules Ferry et à Marie Curie, il a eu les mots d'équilibre qui convenaient.
Pour Ferry il a rappelé son rôle dans l'édification de l'école républicaine, de la laïcité, sans oublier le côté sombre du personnage en matière de colonisation. (Pouvait-il en être autrement à cette époque ? Il ne s'agit pas d'excuser mais d'expliquer. L'horizon temporel de la plupart de nos députés était bien en faveur de la colonisation comme système de diffusion du « progrès » et de l'émancipation des peuples que d'aucuns considéraient comme inférieurs. Il n'y a pas matière à débat. Hollande a rétabli l'équilibre sans diviser et sans opposer les mémoires.) Un hommage vibrant a été rendu à Marie Curie, Prix Nobel, jeune femme polonaise qui a apporté ses lettres de noblesse à la recherche française.
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François Hollande et Angela Merkel
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Et puis le Président s'en est allé en Allemagne, voyage retardé et contrarié par la foudre. Répondant à un journaliste qui lui demandait s'il avait eu peur, le Président a répondu simplement qu'il n'a pas eu peur et qu'au nom de la France il ne craignait rien.
A ceux qui pensaient que Hollande était la fraise des bois des Primaires socialistes, à ceux qui disaient qu'il n'avait assumé aucun poste ministériel, à ceux qui pensaient que son modus operandi était surtout articulé des blagues et des mots de l'esprit, à tous ceux là il a apporté un démenti formel en étant courtois mais ferme vis-à-vis de Merkel en Allemagne et en précisant à Obama sa pensée à propos du départ des soldats français d'Afghanistan.
Hollande a bien endossé ses habits de Président à l'international.
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François Hollande et Barack Obama
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Ceux qui pensaient le contraire doivent se mordre les doigts. D'ailleurs une image forte et symbolique est celle de son arrivée à Camp David attendue par Obama qui s'étonne de le voir en cravate. Il faut saluer cette simplicité exceptionnelle de Hollande qui garde le bon goût français de la représentation. On est Président de la République, on garde sa cravate et, sous prétexte qu'on est reçu par l'homme le plus puissant de la planète, on ne se met pas en jean, même si on est au pays de l'Oncle Sam.
Assez paradoxalement Hollande connait les codes et, même si le cursus universitaire des grandes écoles à la française ne fait pas un bon Président, il permet néanmoins une lecture des codes français.
Cette lecture et cette connaissance ne suffiront pas à faire de Hollande un Président simple animé par la proximité comme il le montre vis-à-vis des Français. Une fois cette connaissance présidentielle forgée à l'aune des symboles attendus certes des Français (diminution des salaires du Président et des Ministres, signature d'une charge éthique, volonté de prendre des bains de foule systématiques), il faudra passer aux choses sérieuses et apporter des réponses réelles aux problèmes auxquels sont confrontés les Français en matière de pouvoir d'achat, de chômage, de logement et de rêve pour le long terme.
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Hollande a réussi ses premiers pas à l'international. On attend ses réactions après le G8 et la réunion de l'OTAN et à la fin du mois la rencontre avec ses partenaires européens.
Ensuite, Monsieur le Président, il faudra se mettre au travail de façon réelle. Vous avez réussi à gagner l'élection présidentielle. On attend votre savoir-faire en matière d'élections législatives même si on sait que ce n'est pas vous qui allez piloter celles-ci pour le compte du Parti socialiste mais votre Premier Ministre et la Première Secrétaire Martine Aubry déçue que vous ne l'ayez pas nommée Premier Ministre. Là au moins, vous n'avez pas été flou à son égard, elle n'a donc pas vu le loup mais vu un François Hollande Président simplement. Et peut-être plus complexe et moins souple comme il aime à le montrer en public et au cours de ses premières semaines de gestion de la France.
François Hollande est un Président discret, cela ne veut pas dire qu'il n'a pas de personnalité, ses adversaires et ses amis le savent maintenant. Et si c'était un Président plus compliqué qui assumait tout simplement ses fonctions de Président ?
Lucien Pambou
Editorialiste sur Africa 24
Professeur d'économie et de sciences politiques
Conseiller municipal
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