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Le nouveau Premier ministre guinéen Jean-Marie Doré âgé de 75 ans, originaire de la Guinée Forestière, comme le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, ne passe pas inaperçu dans son pays où il est connu pour ses violentes diatribes à l'endroit des tenants du pouvoir, notamment les deux régimes kaki.
En 2003, il avait appelé le président de la Cour suprême d'alors, Lamine Sidibé, à "prendre son courage pour annoncer la vacance du pouvoir parce que Lansana Conté n'est plus lucide à cause de sa maladie (...) Le pays est en danger et il risque d'être livré aux vautours". Le leader de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG) et porte- parole du forum des "Forces vives" a fait des études de Droit et de Sciences politiques en France dans les années 50 avant d'intégrer le Bureau international du travail (BIT) à Genève.
Considéré par ses détracteurs comme "un espion" du régime du président Ahmed Sékou Touré, le premier chef de l'Etat de la Guinée indépendante, le nouveau chef du gouvernement se défend d'être parmi les fidèles de celui qui a conduit le pays à l'indépendance en 1958.
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Jean Marie Doré montre un mur de sa maison atteint par des impacts de balle lors de la répression du 28 septembre 2009
©
reuters |
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"C'est mon ami, le président Ahmed Sékou Touré, qui m'a offert cette belle maison en raison de notre amitié", confiait-il à la PANA en 2002 lors d'un entretien dans sa résidence de Donka, non loin de la cité ministérielle et de l'un des plus grands hôpitaux du pays. Au cours de cet entretien, il avait déclaré avoir été contraint à l'exil parce que "de mauvaises personnes m'ont mis en mal avec mon ami, Sékou Touré", ajoutant que "plusieurs de mes amis ont été tués sous son régime".
"Lorsqu'il a dépêché des amis communs à nous deux auprès de moi à Monrovia (Liberia) pour que je rentre, j'ai eu un long moment de réflexion avant d'obéir, répète à souhait celui qui soutient régulièrement "que son ami a eu raison de tuer ses adversaires parce que ceux-ci voulaient l'abattre".
Le nouveau Premier ministre crée en 1988, quatre ans après la mort brutale du président Touré, remplacé par le colonel Lansana Conté à la suite d'un coup de force, le 3 avril 1984, son parti, l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG), réunissant plusieurs cadres de sa région naturelle.
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Jean-Marie Doré travaillera avec le général Sekouba Konaté
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Candidat malheureux à la présidentielle de 1998, remportée par Conté, "les sbires du Parti de l'unité et du progrès (PUP au pouvoir)", qui n'ont pu contenir leur colère à cause des diatribes de Doré à l'endroit de leur candidat, ont réduit en cendre ses affaires.
Pugnace et persévérant, comme il aime à le dire "la démocratie est un combat sans effusion de sang", il est élu député en 1995 et en 2002, date à laquelle il n'a pas voulu siéger, estimant avoir été volé lors du scrutin en faveur du PUP, donné gagnant dans sa région naturelle, même dans son village natal.
Doré est très apprécié dans le milieu des intellectuels en raison de "son discours direct, franc et clair". Selon plusieurs citoyens, il sera différent de tous les Premiers ministres, nommés sous Conté, car la situation actuelle du pays exige beaucoup de sérieux pour le devenir de la nation.
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