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Le Mali est à la dérive, tout comme la Syrie, mais on se soucie plus de la Syrie que du Mali car finalement le Mali appartient à un continent incapable de se prendre en charge, un continent où la démocratie est devenue un thème à la mode depuis la conférence de La Baule dans les années 90 voulue par François Mitterrand pour les pays africains francophones. On a plus peur de la Syrie et de Bachar pour l’équilibre géopolitique mondial que pour les pauvres Maliens et leurs dirigeants incapables, bavards et corrompus.
Le coup d’Etat du Capitaine Sanogo, les atermoiements de la CEDEAO (communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest), l’incapacité de l’Union Africaine à construire un agenda clair en relation avec la CEDEAO sur les plans politiques et militaires (pour résoudre la crise malienne) ont conduit à la partition du Mali, le Sud occupé par un gouvernement non légitime administré par le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra connu comme le Malien le plus technique d’Afrique pour avoir dirigé la sonde Path Finder pour le compte du gouvernement américain lorsqu’il était en exercice à la NASA et représentant de Microsoft pour l’Afrique, Modibo était en route pour la candidature à la magistrature suprême.
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Le coup d’Etat du Capitaine Sanogo, les atermoiements de la Cedeao et l’incapacité de l’Union Africaine à construire un agenda clair ont conduit à la partition du Mali |
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| Lucien Pambou |
Le Nord du pays est occupé par les Touaregs de l’ANAZAWAD qui revendiquent cette partie du Nord du Mali comme étant leur territoire d’origine et ont décidé de créer une République. Il faut rappeler que le peuple Touareg s’étend de la Mauritanie jusqu’au Niger, en passant par l’Algérie et une partie de la Libye.
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Des membres du groupe islamiste Ansar Dine
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L’Anazawad est en concurrence avec des groupuscules islamistes comme Ansar Dine, Boko Aram et des mouvements islamiques pour la libération de l’Afrique de l’Ouest. Ces groupements islamistes détruisent en ce moment les vestiges « civilisationnels » de l’Etat malien à Tombouctou et à Gao au nom de l’Islam qui estime que les constructions maraboutiques n’ont pas le droit d’exister. Ces groupuscules islamistes incultes ne connaissent pas l’histoire du Mali et de la place forte de l’histoire de Tombouctou première Université africaine (12ème siècle), atelier scientifique de l’histoire africaine dont s’inspirèrent les savants grecs.
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Devant ce chaos, le Niger, la Mauritanie, le Mali apparaissent comme démunis, incapables et représentatifs de ce que j’appelle "démocraties tropicales" |
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| Lucien Pambou |
Devant ce chaos, le Niger, la Mauritanie, le Mali apparaissent comme démunis, incapables et représentatifs de ce que j’appelle « démocraties tropicales » qui bavardent beaucoup, qui utilisent les prétextes du droit et des élections plus ou moins truquées pour apparaitre aux yeux du Monde comme démocraties acceptables au plan politique, juridique, institutionnel et sociétal. La vérité est que la plupart de ces pays francophones s’arrangent avec le Droit, utilisent celui-ci comme moyen de corruption à la fois sur le plan politique et économique. L’opposition politique dans ces pays tropicaux n’est que de façade car l’opposition est d’accord avec la majorité au pouvoir pour mieux assujettir les oppositions et les populations.
Dans une discussion avec l’un de mes amis concernant la question malienne, il m’a affirmé que la question devait être résolue d’abord par les Maliens. Malgré la présentation des faits concrets et non théoriques que je lui présentais, cet ami fonde son intelligence sur l’empathie et non sur la real politique.
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Il répète à l’envi, sans démonstration concrète, que les pays africains doivent suivre un triangle de gouvernance fondé par le Droit, le Militaire et la Monnaie, et pour la situation malienne il pense que la solution est d’abord malienne, malgré les faits qui se présentent à lui et qui sont insoutenables : destruction des monuments historiques à Tombouctou, viol des femmes, obligation de porter le voile intégral, coup de fouet pour les couples qui se tiennent par la main, destruction des débits de boisson, assassinat d’hommes qui osent dire le contraire de la règle, implantation des mines autour de Tombouctou et de Gao pour empêcher les populations de quitter la ville.
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Je constate et j’affirme que j’appartiens à un continent dont la plupart des armées sont faibles (...) je ne me gave pas d’idéologie et de bavardage et je demande à la communauté internationale d’intervenir au nom du droit d’ingérence et de la responsabilité humaine |
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| Lucien Pambou |
Cet ami, qui est un idéologue comme peut produire l’Afrique de façon permanente, refuse l’intervention de l’Occident alors qu’il sait (car il est intelligent) que dans les démocraties tropicales les Forces militaires sont incapables de se battre (si ce n’est que lors des Coups d’Etat contre des populations désarmées) contre des groupes armés qui possèdent les armes de dernière génération comme peuvent l’être les groupes islamistes qui ont profité du chaos libyen et de la mort de Kadhafi pour se constituer un arsenal important.
A la différence de mon ami et au nom de la real politique et d’une souveraineté réduite, je constate et j’affirme que j’appartiens à un continent dont la plupart des armées sont faibles. Je suis congolais et je deviens malien et je ne me gave pas d’idéologie et de bavardage et je demande à la communauté internationale d’intervenir au nom du droit d’ingérence et de la responsabilité humaine.
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Le sous-secrétaire d'Etat américain Johnnie Carson a mis en garde contre une intervention dans le Nord du Mali
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ap |
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Que voulez-vous, j’appartiens à une communauté africaine où on bavarde beaucoup mais où nous sommes incapables de nous organiser collectivement (si ce n’est qu’en paroles et lors de productions de rapports permanents qui ne servent à rien) et de travailler réellement ensemble malgré nos bonnes intentions et malgré les discours idéologiques théoriques et incompétents sur la souveraineté. La situation est trop grave pour laisser faire les choses.
A mon niveau dérisoire et modeste, j’ai poussé un coup de gueule au cours de l’émission d’Africa n°1 sur le Grand débat de Francis Laloupo il y a deux semaines, émission au cours de laquelle j’étais débateur.
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Les Américains ont une attitude ambigüe et refusent pour le moment une intervention |
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| Lucien Pambou |
Les Américains ont une attitude ambigüe et refusent pour le moment une intervention pour des raisons que l’on peut comprendre. Obama est en campagne électorale, il est en retrait sur le problème syrien et donc fatalement sur le problème malien L’Algérie souhaite une solution politique car elle n’a pas envie d’une guerre sur sa partie sud. La France constate les dégâts causés par les groupes islamistes mais ne souhaite pas un Afghanistan africain, voire une talibanisation africaine à cause en partie de ses otages et aussi parce qu’elle ne veut pas être en première ligne.
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L'Union Africaine et la Cedeao impuissantes dans la crise malienne ?
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Elle est tout à fait disposée à s’impliquer dans le conflit avec les autres pays de la communauté internationale mais réfléchit aux moyens logistiques (militaires et de renseignements) en direction des troupes de la CEDEAO.
Le problème est que ni l’Union africaine, ni la CEDEAO, n’ont été capables de définir une feuille de route crédible à tel point que celle qu’elles ont présentée a été retoquée par le Conseil de sécurité qui est obligé de réfléchir sur une solution alternative.
Il faut espérer que Monsieur Ban Ki Moon Secrétaire général de l’ONU qui nous annonce l’obligation d’une intervention permette aux démocraties tropicales de la CEDEAO, bavardes, incapables doctrinalement et stratégiquement de sauver la face au plan militaire. Mais il faut que nous, Africains, sachions que pour l’instant nous sommes incapables de nous défendre militairement et que oui, oui et encore oui nous avons besoin de la communauté internationale pour nous défendre malgré nos bavardages de souveraineté politique, juridique, militaire et voire dans certains cas monétaire au nom d’une indépendance de façade.
Lucien PAMBOU
Editorialiste sur Africa24
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