
Mardi 29 avril 2008, la championne du monde 1999 d'heptathlon Eunice Barber a déclaré sur Europe 1 être opposée à toute forme d'action lors des prochains Jeux Olympiques de Pékin. Elle a notamment spécifié être contre le port du badge "Pour un monde meilleur" – interdit par le Comité national et olympique sportif français – pour protester contre la situation des droits de l'Homme en Chine et au Tibet.
« Ce ne sont pas les affaires des athlètes. Il faut boycotter quand on signe des contrats de millions d'euros pour le business. J'ai un avis dur là-dessus, je ne porterai pas le badge. Humanitairement, ce n'est pas la France qui va donner des leçons à la Chine. Il y a tellement de Noirs et d'Arabes qui se font incendier en France. Là, les humanitaires ne se lèvent pas » a-t-elle déclaré. Bref, selon la sportive, il faut balayer devant sa porte avant d'accuser les autres. Une prise de position qui a le mérite d'être claire.
Jeudi 1er mai, David Douillet a réagi sur RTL de façon mesurée. « Les athlètes sont libres de faire ce qu'ils veulent, et le badge sera porté par ceux qui le veulent. Mais si Eunice pense que le message du badge est politique, elle se trompe ».
Selon le coéquipier de la championne au club de Reims, le marcheur Yohann Diniz, la jeune femme aurait été « marquée par sa propre histoire avec la police » – arrêtée le 18 mars 2006 pour avoir emprunté une voie fermée à la circulation, elle s'était par la suite insurgée des conditions de cette interpellation. « Elle a des arguments à faire valoir. Avec tout ce qui se passe dans les cités, la France n'est sans doute pas un très beau modèle d'intégration mais les droits de l'homme n'y sont pas bafoués comme elle le dit » a cependant nuancé Yohann Diniz.
Par ailleurs, le porte-drapeau de la délégation française, Tony Estanguet, a prudemment estimé qu'il s'agissait de « son avis ». « Je n'ai envie ni de le critiquer ni envie qu'il se généralise ». |