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Lilian Thuram : "il faut dénoncer"² |

«Ouaddou a-t-il eu raison d'aller demander des explications au supporteur qui l'insultait ?
Des explications ? Il n'en aurait pas eu de toutes façons. Mais en arriver là où il en est arrivé, montre à quel point il a du se sentir frustré et blessé. Imaginez ce que peut ressentir une personne victime d'insultes racistes. Mais le vrai problème ce n'est pas le comportement de Ouaddou. C'est de savoir pourquoi ces gens tiennent encore certains discours. Et ce qui génère du racisme dans la société française. Il faut dénoncer et sanctionner les racistes.
L'arbitre devait-il donner un avertissement au joueur ?
Il a joué son rôle en sanctionnant un geste non-sportif. L'arbitre a respecté le règlement. Mais là, oui, il aurait dû oublier la règle et tenter de faire arrêter ces insultes. Peut-être en envoyant le quatrième arbitre parler avec ce supporteur. Et l'empêcher de poursuivre puis de rentrer tranquillement chez lui.
Faut-il sanctionner Metz avec un retrait de points, comme cela fut las cas pour Bastia en L2 ?
Dans ce cas, cela me semble assez difficile. A partir du moment où il s'agit d'un individu bien identifié et non pas d'une foule ou un groupe de supporteurs du club. Il faut sanctionner l'individu.
Metz et la Ligue ont-ils eu raison de porter plainte contre ce supporteur ?
Nous devons dénoncer tous les actes racistes. Ici, on a l'occasion d'en sanctionner un. C'est donc une bonne décision de porter plainte contre cet individu. Mais attention, il ne doit pas servir d'alibi pour la prochaine fois et pour dire que le racisme dans les stades se réduit à des cas isolés comme celui-ci.
Avez-vous vécu des situations comme celle-là, en Espagne ou ailleurs ?
Evidemment. Avec l'Equipe de France contre l'Espagne, on entendait des cris de singes dans les gradins de Malaga. Moi, cela me fait de la peine pour ces gens car j'ai les armes pour me défendre d'eux. Lesquelles ? Un certaine connaissance de l'histoire qui permet de comprendre le racisme et de s'en vacciner».
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La LICRA |

La Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme estime que le cas du supporter était un cas isolé. Selon elle, l'arbitre de la rencontre aurait du prendre ses responsabilités et interrompre le match si nécessaire.
«Carine Bloch, comment la LICRA réagit-elle à ce nouvel incident raciste dans un stade en France ?
D'après les informations que j'ai pu recueillir ce matin (dimanche), la personne responsable des insultes est un supporter isolé qui se trouvait dans la tribune ''Nord basse'' du stade, juste en dessous de la tribune de presse. Cette personne ne fait donc pas partie du groupuscule Faction, épinglé plusieurs fois pour injures racistes. Cela n'enlève évidemment rien à sa responsabilité. Un habitué de la tribune m'a d'ailleurs assuré que ce même supporter avait déjà proféré des insultes similaires dans le passé. Toutefois, le responsable de la sécurité du stade, que j'ai également interrogé, ne me l'a pas confirmé. Quoi qu'il en soit, et même si cela n'est pas toujours facile, il revient aux témoins de tels actes de se manifester auprès des responsables des stades. La majorité silencieuse doit s'exprimer. C'est le sens de notre campagne "Faites une passe décisive contre le racisme".
Comment jugez-vous l'attitude de l'arbitre de la rencontre, Monsieur Ledentu ?
Je ne sais pas si l'arbitre a lui-même entendu les insultes. Mais une fois alerté par le joueur, le minimum était de l'écouter pour le protéger. Monsieur Ledentu aurait pu interrompre la rencontre temporairement pour faire expulser le supporter. Il est vrai que l'on hésite toujours à interrompre les matches pour éviter des mouvements de foule dans les tribunes. Mais le supporter responsable avait été localisé dans une tribune calme et sans problème. Je rappelle que les arbitres ont ce pouvoir et que la DTNA insiste pour qu'ils en usent. J'ajoute que ce même arbitre officiait lors du match de Coupe de France Corte - Rennes où il y avait eu des insultes racistes. Monsieur Ledentu l'avait reconnu après le match, sans pour autant les signaler dans son rapport. Cette expérience ne semble pas lui avoir servi hier (samedi) soir.
Cette affaire survient après l'affaire Kébé, le joueur de Libourne insulté par des supporters de Bastia. Cela fait beaucoup...
Il faut bien distinguer les deux affaires. Bastia s'enferme dans une forme de déni de ses responsabilités vis-à-vis du comportement de ses supporters. L'attitude du FC Metz est très différente. A sa demande, nous nous portons partie civile à ses côtés dans l'affaire Ouaddou.
Vous êtes vous-même messine d'origine et supportrice du FC Metz depuis l'âge de onze ans. Sur le plan personnel, quel est votre sentiment sur ce qui s'est passé à Saint-Symphorien ?
Le jour où, pour la première fois de la saison, Metz gagne à domicile (2-1), tous ceux qui aiment le club auraient mérité de savourer cette victoire. J'ai senti beaucoup de tristesse chez tous les responsables du club que j'ai appelés ce (dimanche) matin. La fête a été gâchée.» |
Julien Dray : "Mes excuses" |

"Je voudrais dire au nom de la République, puisque j'en suis un de ses élus, que nous présentons nos excuses à ce capitaine qui a été extrêmement digne"
"Ce qui n'est pas digne, c'est le comportement de l'arbitre. Et je voudrais que les instances du football rappellent aux arbitres qu'ils ne sont pas là simplement pour arbitrer la technique de jeu mais qu'ils sont responsables d'une éthique et que dans l'éthique du sport il y a le respect, la fraternité"
"Le sport est aussi fait pour rapprocher les peuples, pas pour les diviser"
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Thiriez : la seule réponse c'est la répression |

« Face à des comportements absolument inadmissibles, la seule réponse est la plus extrême fermeté dans la répression. On ne veut plus de ces individus racistes ou violents dans nos stades. Cette volonté est partagée par Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération française de football, avec qui je me suis entretenu ce matin.
La répression est d'abord judiciaire et c'est pour cela que la Ligue a décidé de porter plainte aux côtés du joueur pour injures racistes. La répression est également administrative et nous réclamons une application plus sévère de la loi sur les interdictions de stade prononcées par le préfet. La Ligue, de son côté, s'est montrée très ferme dans la lutte contre le racisme en retirant un point à un club du fait du comportement raciste de certains de ses supporters.
Concernant l'arbitrage, au début de cette saison, des consignes ont été données sur la conduite à tenir en cas d'incidents racistes. Les arbitres ont désormais une plus grande latitude d'action pouvant aller jusqu'à l'arrêt temporaire ou définitif de la rencontre. Cela suppose une appréciation parfois délicate de la situation. J'attends le rapport détaillé que doivent nous adresser les arbitres et les délégués du match. La commission de discipline de la Ligue, organisme indépendant, aura dès jeudi tous les éléments pour prendre une décision.
J'ai fait passer ce matin à Abdeslam Ouaddou un message de soutien et de solidarité non seulement en tant que président de la Ligue de football professionnel mais aussi en tant qu'homme. |
Damien Ledentu :"Si j'avais su, j'aurais arrêté la rencontre" |

A aucun moment, M.Ouaddou n’est venu me signifier solennellement les insultes racistes dont il a été la cible, explique Damien Ledentu (39 ans) dans les colonnes du journal L’Equipe ce lundi. Si j’avais eu connaissance de tels évènements, j’aurais arrêté la rencontre pour régler cette situation. Le problème, c’est qu’on l’a découverte à la 46eme minute » ajoute l’arbitre du match Metz-Valenciennes. |

Sources : lequipe.fr, tsr.ch |

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