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Avec la crise de la Grèce, de l’Italie et ses effets collatéraux sur les pays membres comme la France gérante séculaire de la zone franc, la question de la dévaluation du franc CFA devient une préoccupation pour la diaspora et pour certains intellectuels et économistes africains. |
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La zone franc est-elle anachronique dans son fonctionnement ?
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izf.net |
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Des rumeurs circulent sur une éventuelle dévaluation du franc CFA dès le 1er janvier 2012. Après la dévaluation en 1994 conduite par Edouard Balladur alors premier Ministre français, le franc CFA serait dévalué à nouveau, modifiant ainsi la parité de l’euro qui passerait de 1 € = 655, 59 F CFA à 1 € = 1000 F CFA. La question de la dévaluation du franc CFA est à la fois politique et économique, politique car c’est la France qui décide et elle seule dans la mesure où elle considère la gestion de la zone franc comme un problème budgétaire et non monétaire, donc une question gérée directement par le Trésor français. C’est la réponse que la France avait donnée à l’Allemagne au moment de l’adoption de l’euro.
Pour éviter les tiraillements entre Bonn et Paris, Bonn avait fini par accepter l’inacceptable : la gestion du franc CFA par la France, sans que la banque centrale européenne n’ait à dire son mot. La vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui ; la crise permanente au sein de la zone euro, le refus de l’Allemagne en tant que puissance économique de référence de supporter à elle-seule le financement des déficits de la zone euro, les injonctions de la Chancelière Merkel pour obliger la France à contribuer au financement des déficits, constituent des éléments en faveur d’une rumeur réelle pour une dévaluation du Franc CFA.
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La question de la dévaluation du franc CFA est à la fois politique et économique, politique car c’est la France qui décide et elle seule |
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Lucien Pambou |
Si la dévaluation est actée au 1er janvier 2012, la modification de la parité franc CFA /euro permettra de diminuer les prix relatifs des produits de rente (café, cacao, coton, banane) africains exportés en majorité par les entreprises françaises. Cette diminution des prix permettra de rendre ces produits plus compétitifs. |

Les recettes d’exportation ainsi obtenues, une fois séparée la part qui revient aux pays africains, permettront d’augmenter leurs avoirs extérieurs dont 65% doivent être déposés au Trésor français (fonctionnement du compte d’opération : les 65 % tendent actuellement vers les 40%) selon les accords aberrants signés par les Présidents africains au moment des indépendances et qui ne sont pas dénoncés par les Présidents actuels.
La dévaluation fournirait des recettes supplémentaires au Trésor français pour rembourser une partie de sa dette, apportant ainsi un début de réponse à la crise de sa dette souveraine. Ainsi vont les relations endogamiques séculaires dans les domaines politiques, économiques et monétaires entre la France et ses anciennes colonies qui finalement n’utilisent que 35% de leurs avoirs extérieurs pour financer les dépenses de fonctionnements et d’investissements indispensables à leur développement.
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La dévaluation fournirait des recettes supplémentaires au Trésor français pour rembourser une partie de sa dette, apportant ainsi un début de réponse à la crise de sa dette souveraine |
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Lucien Pambou |
L’autre hypothèse porterait sur une fausse rumeur concernant la dévaluation du franc CFA, si tel est le cas que les Africains doivent utiliser cet espace temps pour s’interroger sur l’opportunité de création d’une monnaie nationale en se posant les questions suivantes : faut-il deux monnaies régionales Afrique de l’ouest/Afrique du centre ou une monnaie globale des deux zones. Comment se réapproprier les productions locales dans les deux zones largement dominées par les entreprises françaises pour lesquelles la parité euro a été établie afin de favoriser leurs affaires commerciales et financières. |

Quelle banque centrale gérerait les énormes devises ainsi cédées par la France, comment se ferait le contrôle pour éviter le gaspillage et la corruption, comment instaurer la confiance en direction des populations africaines grâce à la nouvelle monnaie créée et comment établir sur le long terme le pouvoir d’achat de ces populations en évitant une fuite en direction des monnaies plus connues, comme le dollar dans le cas de la RDC ou de la Guinée Conakry.
Dernière possibilité, avant d’arriver à une ou des nouvelles monnaies, on peut penser à des systèmes de taux de change à crémaillère dans lesquels le franc CFA serait lié à un panier de monnaies au sein duquel on trouverait l’euro mais surtout un certain nombre de monnaies connues comme le dollar et les monnaies des pays émergents avec lesquels les pays d’Afrique commercent.
Voici les éléments du débat, qu’il faut promouvoir sur le plan de la réflexion théorique et pratique et non rester dans l’émotion du moment. Que disent les techniciens de la CEMAC et de l’UEMOA, que disent les économistes africains au-delà des incantations dont ils sont coutumiers. La monnaie est un élément de souveraineté. L’Afrique francophone est-elle condamnée à ne pas réfléchir sur les conditions de son implantation ?
Lucien Pambou
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