Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Vendredi 19 Avril 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesOpinionsArticle
La faillite diplomatique de l’Afrique du Sud au Zimbabwé
18/12/2008
 

Echec sud-africain et échec des élites africaines au Zimbabwe ?
 
Par Shanda Tomne
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 

Les échos retentissants de l’agonie du peuple zimbabwéen sous le poids de pandémies multiples, parviennent aujourd’hui au reste du monde non pas comme une simple calamité à laquelle le passé nous a trop habitué dans d’autres pays du continent et sous d’autres régimes, mais plus gravement comme la preuve d’une malédiction congénitale. Mais au-delà des faits, au-delà de la réalité dorénavant insoutenable et indéfendable par qui que ce soit, il importe de déceler en toute franchise, les enseignements qui s’imposent :

 Publicité 
 
Robert Mugabe  
Robert Mugabe
© daylife.com
 

Le premier enseignement est la trahison des élites qui ont jadis revendiqué le pouvoir au nom du peuple, et pour disaient-ils, construire leur propre destin en lieu et place des colonisateurs jugés véreux, condescendants, méchants et racistes. Ce n’est pas un étranger qui dirige le Zimbabwe depuis plus de deux décennies, c’est une équipe de cadres africains qui se réclame de l’héroïsme de la lutte de libération nationale. La catastrophe qui s’abat sur le pays n’est ni le fait de l’ancienne puissance coloniale, ni le fait des institutions financières internationales, et encore moins le fait d’un sort maléfique quelconque.

La catastrophe qui s’abat sur le pays n’est ni le fait de l’ancienne puissance coloniale, ni le fait des institutions financières internationales, et encore moins le fait d’un sort maléfique quelconque
JC Shanda Tomne


Nous assistons en effet à une répétition cette fois à une échelle bien plus triste, des modèles d’oppression et de musèlement d’un peuple par une bande de voyous en qui il était tout de même autorisé de fonder des espoirs lors de la prise de pouvoir. Ici et ailleurs, c’est le fait des intellectuels de tout premier plan, nantis des parchemins de meilleures universités et écoles de formation de la planète. On construit ainsi un système de privilèges, de pouvoirs insolents et voraces, qui finit par ne plus jamais envisager une alternance quelconque.

Robert Mugabe et Thabo Mbeki  
Robert Mugabe et Thabo Mbeki
© AFP
 

Le deuxième enseignement, c’est le rôle de l’Afrique du Sud, pays en qui l’on avait fondé également d’énormes espoirs en lui prédisant une dynamique d’entraînement diplomatique qui générerait des changements sur l’ensemble du continent. Avant même l’accession de la majorité noire au pouvoir à Pretoria, il n’y a pas un seul analyste des relations internationales qui ne prédisait une profonde recomposition géopolitique et idéologique du continent dans un sens positif. En somme, l’on croyait qu’une ANC formée dans la lutte de libération nationale et moulée dans une idéologie militante révolutionnaire, mettrait tout en œuvre pour tuer les régimes totalitaires sales et oppressifs. Le réveil auquel nous assistons est douloureux.

Le Zimbabwe offre la première occasion véritable pour juger la diplomatie sud africaine et son rôle sur le continent dans une perspective géopolitique et géostratégique globale. Les dirigeants sud africains sont pleinement responsables du sort actuel du peuple du Zimbabwe. Si la bande de Thabo Mbéki ne s’était pas montré complaisante à l’égard de Robert Mugabé, il certain que ce dictateur de la pire espèce aurait quitté le pouvoir et rendu possible l’alternance.

 
© mg.co.za  

En effet, les conséquences de cette faillite sud africaine vont au delà de la seule sous-région de l’Afrique Australe. C’est tout l’équilibre stratégique au sein de la diplomatie continentale qui se trouve ébranlé. Première puissance économique du continent auréolée du charisme et du prestige de la personne de son principal parrain moral, Nelson Mandela, ce pays détenait jusqu’à une date très récente, les clés de toutes les négociations et de tous les arrangements politiques et diplomatiques en Afrique. Vis-à-vis du reste du monde, hors d’Afrique, sur la scène mondiale, Pretoria est souvent considérée comme le flambeau, le représentant mérité et respecté du continent.

C’est l’Afrique du Sud seule, que les dirigeants des nations les plus puissantes du monde, ont invité à la conférence de Washington en novembre, pour réfléchir sur des réformes du système financier et économique. C’est l’Afrique du Sud qui siège dans le groupe des vingt.
La mauvaise passe du Zimbabwe lui enlève tout crédit pour jouer à nouveau les premiers rôles, et laisse l’Union Africaine exposée à tous les dérapages, toutes les trahisons, et toutes les bêtises.

Jean Ping, président de la commission de l'Union Africaine  
Jean Ping, président de la commission de l'Union Africaine
© unblog.fr
 

Le troisième enseignement corrobore, pour mieux le revalider et l’actualiser, notre analyse quelques jours avant le choix de Jean Ping comme Président de la Commission de l’Union Africaine. Devant le drame du peuple zimbabwéen livré au choléra, au Sida, à la tuberculose et toutes les pandémies de la misère chronique à cause des agissements d’un chef d’Etat criminel, les instances dirigeantes de l’organisation sont restées muettes. Ce qui retient l’attention, c’est au contraire la continuité du soutien explicite dont bénéficie le tyran de la part de l’organisation.

Nous avions fait l’analyse selon laquelle, non seulement il ne fallait pas élire l’ancien ministre gabonais des affaires étrangères qui ne ferait vraisemblablement que la politique de son patron Bongo, mais aussi, qu’il ne fallait élire personne qui soit originaire d’un pays d’Afrique Centrale, lesquels sont tous dirigés par des dictateurs peu panafricanistes et corrompus. La démonstration est faite aujourd’hui que sur toutes les questions, monsieur Jean Ping reprend mot pour mot les déclarations d’Omar Bongo.

A ce propos, un président de la commission de l’Union Africaine sortant de l’Afrique de l’Est, se serait clairement et résolument opposé au pouvoir de Robert Mugabé et aurait enclenché ce faisant, une dynamique générale conduisant à son éviction. Or l’Afrique du sud a passé le temps à étouffer ses voisins de la SADEC, communauté des Etats de l’Afrique Australe, et à prêcher une solution d’attente ou de compromis totalement improductive.


Le quatrième enseignement, c’est la confirmation une fois de plus, de la dérive insensée de quelques Africains notoirement malhonnêtes et volontairement attardés, qui continuent d’user et d’abuser de l’histoire et des excuses racistes pour justifier la dictature, la corruption, le vol, l’oppression, et la fuite en avant. Dès les premières manifestations de contestation des pratiques du régime sanguinaire et dictatorial de Mugabé, il s’est trouvé des intellectuels africains pour assurer sa défense, au nom d’une haine éternelle contre l’Occident, au nom des crimes du colonialisme, au nom des rappels de l’esclavage. Le dictateur Zimbabwéen ne se prive d’ailleurs jamais de ces slogans qui l’aident à conforter son pouvoir et ses scènes de folie. Cet extra terrestre n’a pas craint de déclarer que l’épidémie du choléra qui sévit dans son pays, est le fait de l’Occident.

. Dès les premières manifestations de contestation des pratiques du régime sanguinaire et dictatorial de Mugabé, il s’est trouvé des intellectuels africains pour assurer sa défense, au nom d’une haine éternelle contre l’Occident, au nom des crimes du colonialisme, au nom des rappels de l’esclavage
J.C shanda Tomne


Et comme au lendemain du discours de Dakar, l’on entend encore quelques rares imbéciles clamer que l’Occident ne saurait exiger la démission d’un Chef d’Etat africain souverain. Du sort du peuple zimbabwéen oppressé et privé d’alternance, les penseurs de ce nationalisme totalitaire ne disent mot. Ce qui compte c’est de se venger contre les blancs qui nous ont colonisé, de justifier l’injustifiable, de soutenir l’insoutenable, simplement parce qu’il est de bon ton, de contester tout ce qui viendrait du président français. Et le crime exact du dit président, c’est de dire que les africains seraient mieux chez eux, qu’ils ont mieux à faire que de mourir pour un visa d’entrée en France, qu’ils doivent construire leur destin sur le sol de leurs ancêtres.


En réalité, la situation au Zimbabwe sert de révélateur d’un état d’esprit qui a trop longtemps sévi et qui ne peut plus prospérer. Il en va de même pour l’image de l’Afrique du sud, qui demeure celle d’une nation de luttes, de révolution, et de militantisme pour la justice et toutes les grandes causes. C’est dorénavant du passé et il importe de tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Les noirs qui tiennent le pouvoir à Pretoria, n’ont rien de commun avec le souffle des enfants tombés à Soweto en 1976. Nous sommes en présence d’une élite capitaliste, cynique, et dévoyée qui aborde l’Afrique et le monde dans une perspective marchande et avec une logique mercantile débarrassée de toutes les considérations humanistes et familiales.

Ce n’est même plus tant la faillite d’une diplomatie, c’est l’explosion du mythe progressiste qui collait à une image construite dans notre subconscient. Le dictateur du Zimbabwe joue donc sur les influences d’une somme de contradictions interconnectées, au centre desquelles se trouve l’Afrique du sud. Il demeure que cet homme et ses amis de Pretoria, nous créent le plus grand tort.


Note : vous pouvez lire sur le même sujet l'article d'Aminata Traoré Zimbabwe : l'insoumis et le bouc emissaire qui estime que Robert Mugabe est diabolisé par l'Occident

       
Sur le même sujet sur Grioo.com
  Pendant que le monde ignore le Zimbabwe...
  Zimbabwe : mes critiques contre Aminata D Traore
  Une défense honteuse de Robert Mugabe derrière une critique, pourtant, juste des régimes impérialistes européens
  Zimbabwe : L’insoumis et le bouc emissaire
  L’image globale de la crise au Zimbabwe : En attendant qu’une certaine presse Africaine se libère de la tutelle coloniale
 
Mots-clés
afrique   afrique du sud   robert mugabe   thabo mbeki   zimbabwe   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 46 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version