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La tuerie sanglante dans les mines de platine en Afrique du Sud
18/08/2012
 

Débat entre la démocratie et le marché pour l'Afrique actuelle
 
Par Lucien Pambou
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34 morts et 78 blessés lors de l'affrontement entre la police et les manifestants à la mine de Marikana le 16 août 2012  
34 morts et 78 blessés lors de l'affrontement entre la police et les manifestants à la mine de Marikana le 16 août 2012
 

Les images de la tuerie des mineurs sud-africains par la police rappellent les heures sombres de l’apartheid et de la mobilisation de Mandela contre le régime policier blanc sud-africain. L'apartheid a disparu de façon institutionnelle. Le responsable de la police sud-africaine dans cette région est une femme, commissaire noire et parmi les policiers qui ont tiré sur les mineurs, on trouve aussi des Noirs. Même si les relents de l’apartheid et du racisme n’ont pas disparu, il faut, dans le nouveau contexte politique de l’Afrique du Sud, partir d’une situation institutionnelle nouvelle, la nation arc-en-ciel, voulue par Mandela pour asseoir des nouveaux rapports et une démocratie nouvelle, fut-elle tropicale.

L'Afrique du Sud, n’échappe pas à cette tropicalisation de la démocratie en Afrique dont les racines sont bien ancrées sur le continent
Lucien Pambou


Par tropicale, j’entends une démocratie qui, tout en acceptant les critères universels de la démocratie occidentale (Droits de l’homme, liberté de la presse, respect des droits, valorisation du marché, alternance politique), construit un mode d’institutionnalisation de la politique comme le non-respect des personnes, la faculté donnée aux forces de l’ordre de tirer sur des populations, l’existence de commissions d’enquêtes étouffées alors que les faits sont connus de tous.

Malheureusement, l’Afrique du Sud, n’échappe pas à cette tropicalisation de la démocratie en Afrique dont les racines sont bien ancrées sur le continent.

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Les mineurs revendiquant leurs droits  
Les mineurs revendiquant leurs droits
 

La tuerie en Afrique du Sud n’est pas la fin de comportements qui risquent malheureusement de se reproduire dans toute l’Afrique, à un moment où celle-ci estime que les grandes multinationales doivent l’aider à exploiter ses richesses minières. La loi du marché est suffisamment forte pour qu’elle torde le cou à tout gouvernement ou toute organisation qui essaient de se mettre en travers des comportements d’expropriation des populations africaines par les multinationales avec l’assentiment des responsables africains.

Au nom de la démocratie, même tropicale, on aurait pu assister à des mouvements d’indignation et de mobilisation d’associations et d’organisations non gouvernementales qui dénonceraient ces faits macabres. Or, rien de tel, la loi du marché est trop forte, trop pesante et trop puissante. En Occident, mais surtout en France, on aurait pu s’attendre à des mobilisations et des manifestations d’associations africaines autour de l’ambassade d’Afrique du Sud. Or, là encore, rien de tel.

La loi du marché est suffisamment forte pour tordre le cou à tout gouvernement ou organisation qui essaient de se mettre en travers des comportements d’expropriation des populations africaines par les multinationales
Lucien Pambou


De toutes les façons, il n’y a rien à attendre des associations noires et/ou africaines de France qui sont très éloignées de la culture de la mobilisation et de l’organisation et qui préfèrent que ce soient d’autres qui le fasse à leur place. Après, il sera toujours temps de s’indigner et de dénoncer des faits pour lesquels ils sont largement dépassés. Je sais de quoi je parle car depuis vingt ans je suis acteur dans la gestion d’associations noires ou africaines.

Des femmes membres des familles des mineurs décédés protestent contre la police  
Des femmes membres des familles des mineurs décédés protestent contre la police
 

En revenant à l’Afrique, l’Afrique du XXIe siècle au nom de la croissance et du développement, mais surtout à cause de sa non maitrise technique, technologique, organisationnelle et financière, se livre, telle une prostituée, et je mesure mes mots, aux délices du marché et pour être plus explicite, au premier des pays occidentaux qui saura mieux l’exploiter.

Que nous, Africains, le voulions ou non et que cela nous plaise ou non, la tropicalisation de nos démocraties, marquée par l’incompétence relative en matière de gouvernance de nos dirigeants, la volonté de ne pas s’intéresser à la technologie et notre capacité à vendre nos terres et nos richesses à un vil prix, font que nous revenons tout seuls dans les chaines de l’esclavage moderne, façonné par le marché. Alors que la plupart des pays occidentaux, européens surtout, sont ravagés par les crises économique et financière et par la défiance des populations vis-à-vis des marchés au nom d’une « démocratie d’indignation », l’Afrique, elle, découvre avec délices, les fausses lois du marché qui valorisent l’offreur et qui mettent dans une situation d’infériorisation croissante le demandeur.

Ce qu’il vient de se passer en Afrique du Sud, risque avec des formes plus ou moins déguisées de se reproduire dans les autres pays africains ou servir d’exemple pour empêcher la montée de toutes contestations. Les gouvernants africains sont dépassés car ils ne mettent pas la maitrise technique et technologique au cœur de leur politique économique, quand ils en ont une.

Les mineurs installés sur la colline près de la mine observent les policiers situés tout en bas  
Les mineurs installés sur la colline près de la mine observent les policiers situés tout en bas
 

Il ne s’agit pas ici d’agresser les gouvernants, mais de les prévenir de la nécessité de reconsidérer les contrats passés avec les grandes multinationales, en exigeant d’elles que l’exploitation des gisements miniers par exemple se traduisent par la descente technologique du haut (firmes multinationales) vers le bas (formation technique et technologique des populations africaines) en passant par le centre de cette échelle technique dominée par les outils de contrôle des gouvernements africains. Le contrôle est nécessaire, encore faut-il des personnels formés, choisis en fonction de leurs compétences techniques et pas seulement, comme c’est souvent le cas en Afrique, en fonction de leur appartenance ethnique, appartenance valorisée quand elle met en évidence celle du chef de l’État.

Je n’enfonce pas des portes ouvertes, mais je décris un fait, à savoir que le mode de constitution des gouvernements ou des responsables d’entreprises repose très largement sur le critère ethnique en Afrique et surtout Noire. Le débat entre les relations compliquées de la démocratie et du marché ne fait que débuter en Afrique. Ce débat n’est pas que théorique, il a des accents aussi pratiques car de nombreux investisseurs regardent l’Afrique comme la nouvelle frontière pour une nouvelle croissance à un moment où l’ancienne croissance ralentie dans les pays développés.

La tuerie des mineurs en Afrique du Sud est salutaire au sens où elle met la démocratie tropicalisante africaine face à ses responsabilités et face aux contraintes qu’exercent sur elle le marché triomphant.




       
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Mots-clés
afrique du sud   industrie minière   industries extractives   lonmin   
 
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