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Le principal instigateur de ce mouvement de révolte n’est autre que le maire de la capitale malgache, Andry Rajoelina, qui désapprouve vertement la politique de son président, la jugeant dictatoriale. Ses critiques, renouvelées une fois de plus pas plus tard qu’hier lundi 26 janvier 2009, ont suffi à faire monter la tension.
Et l’appel à la « grève générale » lancé par le bourgmestre a fait descendre dans la rue ses milliers de partisans, qui ont érigé çà et là des barrages et saccagé des édifices publics. Est-ce la chute de Ravalomanana qui se profile à l’horizon ?
Ce scénario est, mutatis mutandis, à celui qui avait porté Ravalomanana au pouvoir sauf qu’en son temps, l’insurrection populaire, dirigée par l’actuel président, était consécutive au trucage des résultats de l’élection présidentielle du 16 décembre 2001. Aidé par ses partisans et la communauté internationale notamment les Etats-Unis, Marc Ravalomanana, alors maire de Tana, s’autoproclamait déjà le 22 février 2002 président. Sept ans après sa prise du pouvoir, voilà que c’est à son tour d’être conspué par le maire de sa capitale. |
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Et le jeune édile de Tananarive, qui est conscient de sa popularité, tient à se faire entendre, surtout qu’entre lui et l’homme fort du régime malgache, le courant ne passe plus depuis que le premier cité a pris les commandes de la capitale en 2007. Il ne pouvait pas en être autrement, dès lors que Ravalomanana a mis sous scellé la radio privée de son détracteur de maire. C’est à se demander si sur cette terre la mairie n’est pas l’antichambre de la présidence.
Dès son arrivée à l’hôtel de ville, « TGV » (surnom donné au maire, pour son dynamisme) s’est positionné comme un épouvantail contre le gouvernement Ravalomanana. Il n’a pas cessé de mettre le mal du régime, qu’il considère comme une menace à la démocratie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a demandé publiquement sa démission, affirmant même être prêt à prendre sa relève.
Ce qu’Andry Rajoelina ne doit pas ignorer, et c’est sûr qu’il le sait, c’est qu’il y a un cadre légal pour la conquête du pouvoir. Il vaut mieux ne pas jouer aux apprentis-pyromanes sur une telle île, car, quand les choses vont mal tourner pour lui, il n’y a pas de porte de sortie. Mais si le peuple suit Rajoelina dans sa dénonciation contre Marc Ravalomanana, c’est que ce dernier n’est pas exempt de reproche. Il faut dire que le président de la Grande Ile n’arrive pas à se défaire de son passé d’homme d’affaires. |

Multimilliardaire devant l’Eternel et possédant de grandes firmes sur l’île, il avait pourtant suscité beaucoup d’espoir à son accession au pouvoir en 2002. Mais depuis, il est accusé à tort ou à raison de brader le patrimoine de Madagascar. Ensuite, la notification de la Banque mondiale concernant un avion présidentiel acheté trop cher n’est pas pour arranger les choses.
Mais tout cela ne justifie pas une insurrection populaire, comme on le constate actuellement, à l’occasion de laquelle déjà lors des premiers affrontements entre les sympathisants des deux camps, on dénombre un mort. Madagascar n’a véritablement pas besoin de ça.
Après le départ de Didier Ratsiraka du pouvoir, beaucoup d’espoir avait été placé en son successeur, qui devrait redonner la stabilité politique et économique au pays. Malheureusement, les vieux démons font leur retour au grand dam de la légalité constitutionnelle.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga
www.lefaso.net |

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