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Le quotidien français "Le Monde" vient de refuser la publication du droit de réponse aux auteurs du livre "L'Afrique répond à Sarkozy - Contre le discours de Dakar", suite à la publication dans l'édition du Vendredi 29 février 2008, d'un article réquisitoire signé du journaliste Philippe Bernard sous le titre
"Des intellectuels africains en colère"
Cet article dirigé particulièrement contre Makhily Gassama, coordinateur du livre, a été publié dans la page "Débats" du journal et rangé dans la rubrique "Au courrier des lecteurs" sous le titre "Des intellectuels africains en colère" (Page 22).
Comment une tribune signée du responsable du service Afrique du Monde peut-elle se retrouver dans le courrier des lecteurs ? La rédaction du Monde a-t-elle honte des approximations et autres absurdités étalées dans cet article de Philippe Bernard, au point de le "cacher" dans le courrier des lecteurs ? Ou bien, de manière plus pernicieuse, y a-t-il une volonté délibérée de manipuler le lecteur ?
Dans la même édition du Monde, le supplément "Le Monde des Livres" (8 pages), il n’y a pas une seule ligne consacrée au livre "L'Afrique répond à Sarkozy" vendu déjà à plusieurs milliers d'exemplaires, en moins d'une semaine après sa parution. Quel curieux procédé !
En refusant de publier le droit de réponse des auteurs de cet ouvrage collectif écrit par 23 intellectuels africains venant de toutes les régions du continent, le quotidien Le Monde a clairement pris fait et cause pour son prétendu "spécialiste de l'Afrique".
En tout cas, que la rédaction du Monde le veuille ou non ce droit de réponse sera largement diffusé pour démontrer à tous les lecteurs et aux internautes que le livre-réponse au discours controversé du Président Sarkozy tenu à Dakar le 26 juillet 2007 est tout sauf de la colère de quelques intellectuels africains. L'auteur de cet article, en mal de notoriété, a voulu se payer des nègres qui n’ont eu comme seul tort de vouloir défendre la dignité de l’homme africain dont le Président de la Patrie des Droits de l’homme dit qu’il "n’est pas assez entré dans l’histoire".
Mansour Gueye
Voir ci-dessous la réponse de Makhily Gassama |
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La critique des œuvres de l’esprit a toujours été, depuis l’adolescence, ma principale occupation. C’est dire que j’aime la critique quand elle n’est pas fondée sur la mauvaise foi, quand elle n’est pas dictée par cette malhonnêteté intellectuelle qui a toujours caractérisé les esprits faibles à court d’arguments. Ils n’ont qu’injures à la bouche.
Le journaliste Philippe Bernard se trompe d’époque et de génération. Il oublie qu’il n’y a, désormais, ni maître ni valet. Dans son foudroyant réquisitoire contre L’Afrique répond à Sarkozy, publié dans le quotidien Le Monde du 28 février 2008, sous le titre surprenant « Des intellectuels africains en colère », il a encore fait la preuve de sa légèreté, de sa malhonnêteté et de ses limites intellectuelles, qui ne surprennent pas les lecteurs de ce médiocre et prétentieux « spécialiste de l’Afrique ». Le temps est révolu où le jugement sans fondement du plus piètre journaliste de l’hexagone pouvait nous faire trembler d’effroi en Afrique.
Le Monde est un grand journal qui n’échappe pas, en France, à la règle générale qui régit les services africains des médias : la promiscuité de l’excellence et de la médiocrité. On y trouve des hommes et des femmes de compétence et de rigueur, respectables, tout soucieux du développement du continent ; comme on y trouve aussi les rebuts de la presse française, des aventuriers sans culture, fanfarons, au ton toujours péremptoire, affairistes, qui broient du nègre, dont la seule force réside dans leur ancrage dans le système de domination et de prédation que nous ne cesserons jamais de dénoncer avec force et entêtement ; ces faux spécialistes – il y en a de plus en plus dans les médias français - ne sont là, en vérité, que parce qu’ils ne sont spécialistes de rien. Nous les connaissons, et Philippe Bernard en est un. |

Le rôle des médias dans les relations de l’Europe et de l’Afrique ne sont pas négligeables. Ce sont les prétendus "spécialistes de l’Afrique" qui constituent les funestes et opaques écrans entre le peuple français et le continent africain ; aucune image positive de ce continent ne doit passer la rampe, ne doit être soumise à ce peuple généreux et juste.
Ce sont eux les principaux pourfendeurs de la coopération entre la France et ses anciennes colonies, une coopération qui peine à se fonder sur le respect de la dignité des différentes parties. Ce sont ces misérables prétendus "spécialistes de l’Afrique", qui ont largement contribué, tant sous les régimes coloniaux que de nos jours, au patient processus d’infantilisation de l’Africain aux yeux du monde, surtout aux yeux de leurs populations ;
ils continuent d’épauler la Françafrique tout en faisant semblant de militer pour certaines causes certes justes, mais sans conséquences notables sur le développement réel de nos pays. Les vraies causes, ils les combattent tantôt sournoisement tantôt avec effronterie. Il n’est pas idiot – et c’est, ici, le seul mérite de ce journaliste inculte - de s’en prendre à moi, initiateur du projet de cet ouvrage collectif, dans le but de démolir l’ensemble de l’édifice. Aux yeux de ce médiocre critique littéraire, j’ai eu le tort, dans ma contribution à L’Afrique répond à Sarkozy, de suivre et de dépeindre le mépris qui a couvert le nègre à travers des millénaires, de la malédiction de Cham à nos jours. |

je n’ai pas le droit, en passant, d‘évoquer l’esclavage, la colonisation et de porter des jugements, éclairés par des preuves, sur la Francophonie, de me référer à des sommités intellectuelles, comme Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga et tant d’autres, que ce grandiloquent journaliste appelle "groupuscule africain antisémite"; c’est toujours ça, l’argument des médiocres ; ce qui révèle, du reste, de façon flagrante, son ignorance totale des réalités africaines contemporaines. La médiocrité, dans cet univers médiatique français, est toujours prompte à brandir les épouvantails traditionnels.
Je n’ai pas le droit, à ses yeux, de m’exprimer avec assurance, d’étaler mes convictions, mes expériences de plus de quatre décennies de travail acharné sur le terrain africain, je n’ai pas le droit de m’adresser ainsi à nos partenaires français. Quelle prétention abominable ! Pour Philippe Bernard, de la part d’un Africain, d’un valet qui vient à peine de sortir du joug de son pays, actuellement nourri et blanchi par son pays, c’est "condescendant", "paranoïaque ", et l’ouvrage, dans son ensemble, est aussitôt jugé comme "un étalage souvent atterrant d’absurdités, d’approximations et de conformisme intellectuel", autant de jugements hâtifs et téméraires sans la moindre preuve à l’appui. |

Insister, dans le processus de développement de nos pays, sur l’indispensable implication des forces vives de la nation, des acteurs internes, souvent ignorés des gouvernants, dénoncer les désastres causés par la Françafrique sur nos terres, exiger une coopération juste, fondée sur le respect réciproque, bref réclamer à haute voix une rupture significative des relations entre l’Afrique et la France grâce à une remise en question totale de notre politique commune de coopération, c’est, pour Philippe Bernard, "manquer de réponses convaincantes au sous-développement du continent" puisque sans la volonté de la France il n’y aura pas de développement.
"La hauteur de vue", pour ce curieux critique, consiste à mettre la France, dans nos systèmes de coopération, au-dessus de toutes les nations du monde : le maintien du pacte colonial, quoi ! D’où les citations tronquées – renvoyant à la France - qu’il a hâtivement tirées des textes de Raharimanana, de Mwatha Musanji Ngalasso et de Ibrahima Sall, comme si les autres pays d’Europe et d’ailleurs n’existaient pas, citations qui, isolées de leur contexte, semblent répondre, aux yeux du lecteur non averti, aux préoccupations de ce journaliste véreux. Un de ses objectifs, ici, est d’opposer les auteurs les uns aux autres. Demain, il cherchera à opposer les auteurs de ce livre à l’ensemble des intellectuels africains. Vaine tentative car l’Afrique est majeure. Et nous lui répondrons. |

Au fait, il n’a pas lu l’ouvrage dont il parle avec une fausse assurance tant il est pressé d’orienter, dans la presse française, les critiques dans le sens souhaité ; c’est le comble de la malhonnêteté intellectuelle ; il s’est contenté de parcourir quelques lignes pour pondre son papier plein de mépris, voire de haine au nom d'un quotidien aussi respectable que Le Monde. Les jugements injurieux qu’il adresse aux auteurs sans s'appuyer sur les idées développées par ces derniers – idées qu’il ne connaît pas – et les citations volontairement dévoyées le prouvent suffisamment.
Le souci qui occupe l’esprit vicieux de cet homme est clair : jeter l’opprobre sur le travail accompli pour éloigner les lecteurs de son journal de L’Afrique répond à Sarkozy en s’appuyant surtout sur les épouvantails traditionnels bien connus. Les intellectuels africains y sont habitués, à commencer par les plus grands d’entre eux. Pour une fois, Philippe Bernard sera manifestement démasqué : le lecteur lira l’ouvrage à la fausse lumière de ses fausses accusations, et il élaborera son propre jugement en toute liberté.
Makhily Gassama |
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