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Aucune personnalité malienne politiquement marquée, opposée ou favorable au dernier coup d’Etat, ne figure au sein de la toute première équipe gouvernementale du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra. Calcul, coïncidence ou choix délibéré ? Cette composition constitue-t-elle un handicap sérieux, un mauvais départ ou plutôt un socle solide pour mieux aller à l’assaut des difficultés qui assaillent le Mali ?
En tout cas, l’accord-cadre signé en début avril entre la CEDEAO et la junte prévoyait la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Or, la plupart des partis et des organisations de la société civile n’ont pas eu leur mot à dire. Ils se sentent donc exclus de la transition qui se prépare.
La junte, elle, semble s’en tirer à bon compte. La part de lion lui revient dans ce premier gouvernement de l’astro-physicien Cheick Modibo Diarra : la Défense nationale, la Sécurité, l’Administration territoriale. Les réactions et critiques abondent quant à la formation de ce premier cabinet qui ne comprend pas de personnalités issues de la classe politique ou de la société civile, mais bien plus des techniciens et de militaires. Opposants et partisans du coup d’Etat militaire du 22 mars, qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré au Mali, qui s’estiment donc avoir été trahis, ont désapprouvé cette première équipe gouvernementale. |
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Djibril Bassolé et le capitaine Sanogo
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Même si, le capitaine Sanogo, patron du Comité militaire mis en place depuis le coup d’Etat, voit les choses autrement. A la veille du sommet des chefs d’Etat membres de la CEDEAO à Abidjan, il se montrait serein et disait attendre de l’organisation sous-régionale des solutions de sortie de crise et un accompagnement de la transition. Selon l’accord-cadre signé le 6 avril, la prochaine étape sera de redéfinir les prérogatives de chacun et donc du CNRDRE. On s’attendait à un gouvernement susceptible d’impulser un certain dynamisme unitaire.
Aujourd’hui, il y a du chahut. Légitime : des plaintes, on ne peut les éviter. Sous les diverses chapelles politiques du pays, la déception est donc bien grande. Mais la question est de savoir si on devait laisser les pros et les antis putschistes sur le quai. En appelant des technocrates et des militaires à la rescousse, le Premier ministre Diarra a-t-il fait le bon choix ? En tout état de cause, les problèmes se situent ailleurs. Il faut faire en sorte d’aider le gouvernement Cheick Modibo Diarra à travailler dans la sérénité.
Aux membres de la classe politique et de la société civile d’accepter, en toute humilité, d’évoluer aussi en dehors de la sphère gouvernementale et surtout d’apporter leur appui à ceux qui ont été retenus pour œuvrer dans l’intérêt de tous. La classe politique malienne a intérêt à se réhabiliter, à se réconcilier avec elle-même et avec le peuple. Entrer dans le gouvernement ne saurait donc constituer une fixation. Ce n’est point une priorité dans le Mali actuel. Le pays fait face à des impératifs que personne n’aurait pu imaginer, il y a quelques mois à peine. |

En cela, la polémique enclenchée par les acteurs politiques maliens est malsaine et mal à propos. Certes, le Mali est malade. Mais, tout le monde ne peut être présent à son chevet en même temps par le truchement du gouvernement. Des acteurs politiques trop marqués dans la nouvelle équipe gouvernementale auraient peut-être au contraire entraîné plus de protestations et de critiques.
Les acteurs politiques peuvent et doivent faire leur part de travail, même en dehors du gouvernement. Du reste, on aura certainement besoin de leur expérience et de leur grande capacité de mobilisation dans un futur proche. Ne faudra-t-il pas en effet retoucher la Constitution, mettre au point différents textes de lois, rebâtir les institutions républicaines ? L’expertise et le sens de la répartie de tous seront certainement mis à profit pour faire avancer le Mali.
Qu’on abandonne donc ces chamailleries qui distraient ! Et surtout, qu’on accepte que les autres aillent au charbon, même dans l’anonymat, pour faire leurs preuves ! Les acteurs politiques maliens gagnés aujourd’hui par la fébrilité doivent montrer qu’ils ont conscience que seul l’intérêt du pays prime. Ils doivent savoir se fixer des limites dans l’expression et la gestion de leurs ambitions. Le Mali a besoin du concours de tous et de toutes. A chacun de savoir taire ses rancœurs et joindre ses efforts à ceux des autres afin de donner à ce pays la chance de pouvoir rebondir.
« Le Pays »
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