|
 |
  |
Quand on est noir, faut-il être prophète chez les blancs avant de le devenir chez les noirs ? |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Barack Obama
©
theafrican.com |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

La mobilisation actuelle des noirs américains, de l’Afrique et sa diaspora pour Obama est si forte (une visite des sites et forums communautaires permet de mesurer cet engouement) qu’on oublierait presque qu’il y a à peine 9 mois, le sénateur métisse ne faisait pas l’unanimité surtout chez les afro-américains. Il existe chez la plupart des noirs, une idéologie assez incroyable qui voudrait qu’on n’est reconnu par son talent et ses compétences que lorsqu’on apprécié par les autres communautés particulièrement les blancs. L’examen de passage d’Obama a donc lieu le 3 janvier 2008, lorsque à la surprise générale, il remporte les caucus (première élection des primaires démocrates) dans l’Iowa.
Cet Etat a la particularité d’être très conservateur et peuplé majoritairement des blancs. L’impact médiatique de cette victoire symbolique sur Hillary Clinton va pousser certains électeurs afro-américains à croire aux chances d’Obama. Les remarques subtiles et frôlant parfois le racisme de Bill Clinton vont contribuer à consolider le vote des noirs pour Obama. L’ancien président américain avait même été déclaré « président des noirs » par ces derniers. Paradoxalement au début des primaires, Obama a eu du mal à mobiliser l’électorat noir. En effet, le débat a fait rage chez les afro-américains pour savoir si Obama qui n’est pas descendant d’esclaves (du moins directement) et métis faisait réellement partie de leur communauté. |
|
Obama, candidat des noirs ou des juifs ? |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Obama entouré de deux de ses plus influents conseillers : à gauche David Axelrod pour la stratégie et Robert Gibbs pour la communication
©
daylife.com |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Il est toujours un peu risqué de s’autodéclarer ou de désigner quelqu’un comme le représentant d’une communauté surtout lorsque celui-ci n’a rien demandé et s’en défend. L’humoriste Dieudonné peut être cité en exemple. Suite au sketch « controversé » de celui-ci et de l’impact médiatique, la majorité des membres de la diaspora africaine va prendre fait et cause pour ce dernier. Les critiques de la presse, de certaines associations communautaires et des hommes politiques français vont contribuer à l’élever en martyr et défenseur de la cause noire. Lorsque le comédien va prendre des positions plus polémiques et fréquenter des personnalités (comme Jean-Marie Le Pen) dont certains propos à l’encontre des noirs sont clairement racistes, ces derniers retrouvés face à un véritable dilemme.
On peut aussi citer Harry Roselmack dont la promotion aux commandes du journal le plus regardé d’Europe était présentée comme une réelle avancée pour les noirs. Qui peut réellement évaluer cet impact. Cette nomination a-t-elle modifié le contenu rédactionnel du journal ou le nombre d’articles positifs sur les noirs et l’Afrique ? Citons enfin la Secrétaire d’Etat Rama Yade dont l’ascension devrait être un évènement pour les noirs. Madame Yade influence-t-elle la politique africaine de la France ? Sous son impulsion, quelles sont les initiatives qui ont été prises pour améliorer le quotidien des français d’origine africaine ?
Ces exemples montrent bien qu’il est important que les noirs se posent la question suivante : est ce que la réussite personnelle de l’un d’eux sans leur soutien en fait une réussite collective et par corollaire un représentant de leur communauté?
Barack Obama est il donc le candidat des noirs ? Pour répondre à cette question, suivons le parcours politique du candidat et l’origine de ses principaux collaborateurs. Après son diplôme à Columbia, Obama décide de s’investir dans le social à Chicago. Il y rencontre Gerald Kellman, un américain juif qui a besoin d’un afro-américain afin de faciliter la mise en place de projets sociaux auprès de cette communauté. Diplômé également de l’Université d’Harvard, il épouse Michelle Robinson en 1992. |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Valerie Jarrett, influente afro-américaine vivant à Chicago, est proche de Michelle et de Barack Obama. Elle fait partie du 1er cercle familial et professionnel du candidat
©
www-news.uchicago.edu |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Dans le premier et deuxième cercles du candidat démocrate, à l’exception de quelques personnalités afro-américaines comme Susan Rice (ancienne Secrétaire d’Etat aux Affaires Africaines sous la présidence Clinton) Valerie Jarrett (l’amie et confidente de la famille) et Cornell Belcher (l’un des rares noirs qui réalisent des sondages aux Etats-Unis), bon nombre des conseillers d’Obama sont issus de la communauté juive. Nous ne pouvons tous les citer mais une recherche sur Internet permet de se faire une idée. Evoquons tout même David Axelrold qui peut être considéré comme l’un des principaux artisans du succès d’Obama. Il a la particularité de s’être spécialisé dans l’émergence d'élus afro-américains comme Harold Washington, le premier maire noir de Chicago, John Street de Philadelphie, Anthony Williams de Washington, Dennis Archer de Detroit, Michael White de Cleveland, Lee Brown de Houston et surtout Patrick Deval, le premier gouverneur noir du Massachusetts.
La milliardaire afro-américaine Oprah Winfrey, reine de la télé américaine peut également être citée comme l’une des artisans du succès d’Obama. Engagée à ses côtés depuis le début (participation à des meetings et organisation des collectes de fonds), une étude de l’université du Maryland démontre qu’elle aurait rapporté près d’un million de voix au sénateur de l’Illinois au cours des primaires démocrates. Il faut dire qu’elle à une côte de popularité très forte auprès de ses téléspectateurs qui sont majoritairement blancs. Il suffit par exemple qu’elle parle d’un livre dans son émission et le résultat se traduit par une explosion des ventes.
Lors de la tournée internationale du candidat démocrate, on peut regretter qu’il n’y ait pas choisi (comme le sénateur McCain) de visiter un pays africain. Par ailleurs, de sa visite en Israël, à l’intervention devant l’ AÏPAC ("American Israel Public Affairs Committee") qui est un puissant groupe de pression sur le gouvernement américain pour la défense d’Israël, Obama a donné toutes les garanties pour la poursuite des relations particulières qu’entretiennent ces deux Etats. C’est également un passage obligé pour de nombreux dirigeants politiques du monde lors de leur séjour aux Etats-Unis. On entend souvent tout et n’importe quoi sur la communauté juive. Ils ont le mérite de se compter et de le faire savoir. Ainsi dans chaque Etat, ils savent exactement leur nombre et n’hésites pas brandir la menace d’un vote sanction si leurs doléances n’étaient pas écoutées. Les Noirs ne peuvent ils pas seulement s’en inspirer ? |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Michelle Obama, Barack et Oprah Winfrey
©
abcnews.com |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

L’hebdomadaire Le Point du 18 septembre 2008 publie un article de Bernard-Henri Lévy (le philosophe français le plus médiatique) dont des extraits méritent réflexion : "comment il (Obama) est le seul ? parce qu’il représente une minorité visible mais n’en défend pas moins l’idéal citoyen...à pouvoir arracher l’Amérique au mauvais démon de la guerre des minorités, de l’enfermement dans les ghettos, des communautarismes en rivalité, voir en guerre...pourquoi il est le seul, encore, à pouvoir résorber la fracture qui s’annonce et qui, si elle se creusait, serait une catastrophe culturelle, métaphysique, donc politique, pour l’Amérique : cette fracture entre juifs et noirs, cette rupture de la grande Alliance nouée, dans les années 60, entre les deux minorités et qui a été l’honneur, le moteur et l’aiguillon de la grande Amérique réformatrice et de ses batailles..."
Le journal le Figaro (13 octobre 2008) nous apprend que les jeunes juifs, répondant à un mouvement développé sur internet sous le nom de "Great Schlep" se mobilisent pour Obama dans l’Etat de Floride, incitant notamment leurs grands parents et parents à voter pour le candidat démocrate. Dans une interview avec Jeff Goldberg en mai 2008 Obama affirme qu’à ses débuts politiques à Chicago, l’un des reproches qu’on lui faisait était d’être trop proche des Juifs et de fréquenter des intellectuels juifs de l’université de Chicago...
Alors, Obama : une réussite "juive" ou "afro-américaine" ? Obama est il le candidat "afro-juif" ? Peut-il concilier ces deux communautés ? A chacun de se faire une idée... |
L’Obama français ou le syndrome NIMBY ? (pas dans mon arrière-cour) |

Aux Etats-Unis, comme en France, à l’exception de quelques personnalités, les leaders politiques noirs sont peu nombreux contrairement à d’autres communautés dont le pourcentage dans la population globale est parfois inférieur à celui des noirs.
L’ascension d’un politique noir est dans ce contexte un événement et celui du sénateur Obama est d’autant plus symbolique qu’il est le premier noir à représenter l’un des grands partis à l’élection présidentielle et surtout il pourrait être le premier président noir ou métis des Etats-Unis. Vu la côte de popularité dont il bénéficie dans plusieurs pays et notamment en France, on peut légitimement s’interroger sur les chances réelles d’un candidat noir d’accéder à l’Elysée. Le sénateur de l’Illinois est apprécié aussi bien à droite qu’à gauche de l’échiquier politique français.
L’opinion publique et les politiques de l’Hexagone se livrent au NIMBY (Not In My Back Yard) ou OMA (Oui Mais Ailleurs). Un candidat aux portes de la Présidence de la République, très bien mais aux Etats-Unis. D’ailleurs aussi bien au Parti Socialiste qu’à l’UMP, combien de ses politiques sont prêts à choisir un leader noir pour les représenter. Ils répondront avec hypocrisie et sans blague que l’opinion n’est pas prête. La personnalité préférée des français est un métisse. C’est peut être les politiques qui ne sont pas prêts. Il serait également facile de rejeter toute la faute sur les politiques sans balayer devant sa porte. Ils sont nombreux ces français d’origine africaine qui utilisent le succès d’Obama pour stigmatiser la France.
En 2002, lorsque la députée Guyanaise Christiane Taubira était candidate à la Présidence de la République, combien des 5 millions noirs ont voté pour elle ? |
Quelles leçons les noirs devraient tirer de l’ascension d’Obama : |

1) le travail et la croyance en ses rêves
2) l’histoire n’est jamais écrite d’avance
3) la vie n’est pas une fatalité
4) même face à certains commentaires et/ou comportements racistes, ne pas s’enfermer dans ce débat et puiser dans le positivisme pour avancer
5) éviter les réactions du "noir en colère" qui est toujours entrain de renvoyer la faute aux autres
Barack Obama a réussi a s’imposer face à l’une des familles les plus puissantes du parti démocrate. Même Martin Luther King dans son "I have a dream" n’avait pas imaginé un tel scénario. Le sénateur de l’Illinois sera peut-être dans un mois, le prochain président des Etats-Unis d’Amérique. En tout cas, nous le souhaitons vivement. Par ailleurs Obama ne fera pas grand-chose pour l’Afrique et les africains ne devraient d’ailleurs rien attendre du candidat démocrate. Par contre il faut qu’à travers son exemple, les africains comprennent que tout est possible et qu’on peut partir de zéro et se retrouver au sommet du monde. Il y a là une source de motivation qui devrait habiter toute une génération d’africain loin de l’image misérabiliste répandue et des clichés sur le continent noir. Il est également très important de se définir soi-même comme modèle, ce qui oblige inconsciemment à travailler dur pour réussir et se motiver.
Quelque soit votre domaine d’activité, votre niveau d’étude ou votre situation sociale, avec pour devise "travail, confiance en soi et positivisme" alors YES YOU CAN.
Thierry Téné, Consultant en développement durable |

|

Quelques uns des conseillers de Barack Obama le regardent s'exprimer le 26 juillet 2008 à Londres; De gauche à droite : Richard Danzig (Sécurité Nationale), Phil Gordon (Politique étrangère), Susan Rice (Politique étrangère), Dennis Ross (Moyen-Orient) et David Axelrod (Stratégie de la campagne). Cachée derrière Phil Gordon, Wendy Morigi, conseillère à la Sécurité Nationale regarde dans la direction d'Obama |
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 25 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
  |
 |
|
|