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Ils doivent être malheureux les thuriféraires et les défenseurs de tous bords de la diversité en politique. La campagne présidentielle de 2012 est claire sur un point : pas de diversité, concept que j’ai toujours trouvé flou comme peuvent en témoigner mes différents posts sur le site grioo.com.
Je ne reviens pas sur l’explication profonde de la diversité pour dire qu’en politique ce concept, labellisé par tous, signifie minorités visibles, mais plus réellement Français d’origine étrangère et donc de seconde zone. On est soit Français, soit étranger, mais on ne peut pas se définir comme français et appartenir à la diversité, ce qui est un contresens sémantique et constitutionnel énorme. La constitution française ne reconnait ni les ethnies, ni les races, mais des citoyens. Malheureusement, la plupart des Français d’origine étrangère a accepté le concept de la diversité par opportunisme politique et pour les avantages que ce concept leur procure.
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Africains de nationalité française, Maghrébins de nationalité française, continuerons-nous à être des Français de seconde zone au nom de la diversité ? Pourquoi les Asiatiques de nationalité française ont-ils une attitude différente de la nôtre ? |
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Lucien Pambou |
Nous avons accepté ensemble (Rama Yade, Rachida Dati, Fadela Amara et autres militants élus dans les partis politiques à droite comme à gauche à l’UMP et au PS) le concept de diversité qui nous allait bien au nom du vivre ensemble, sans toutefois voir que celui-ci nous enferme dans une position d’infériorisation au nom de l’équité citoyenne. |
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Patrick Lozes, ancien président du Cran et candidat à la présidentielle 2012
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Schizophrénie ou positionnement maladroit, les membres de la diversité que nous sommes, avons perçu que nous étions instrumentalisés mais que nous continuons au nom de la discrimination positive d’accepter cette notion qui nous reléguait au second rang de la citoyenneté. Co-fondateur du CRAN avec Patrick Lozes, j’ai toujours lutté contre lui sur la notion de statistiques de la diversité qui enfermait une contradiction : celle qui consistait à ne pas voir la réalité.
Parlons du CRAN, il fallait établir des statistiques concernant les discriminations envers les populations noires et nous avons botté en touche en parlant des statistiques de la diversité, ce qui ne catégorise pas les populations noires mais concerne toutes les populations dans la République. Le CRAN a eu peur de parler des statistiques ethniques pour ne pas être en contradiction avec la constitution.
On avait tout faux. Les faits m’ont donné raison car le nouveau CRAN commence à esquisser la notion de statistiques ethniques. L’ex Président du CRAN Patrick Lozès se présente à l’élection présidentielle de 2012 en valorisant la diversité, il est pour l’instant inaudible. La parenthèse du CRAN semble être d’un autre monde et comme slogan Patrick Lozès demande de ne pas voter blanc comme un clin d’œil à un vote en direction de sa candidature. On lui souhaite une bonne chance pour le parrainage et les 500 signatures indispensables à la participation à l’élection présidentielle. |
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Nicolas Sarkozy, héraut de la diversité en 2007..
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Néanmoins, force est de constater que 2007 n’est pas 2012. La diversité est absente de façon première au cœur des programmes et des discours des principaux candidats à l’élection présidentielle pour des raisons immédiatement compréhensibles : la diversité est sociologique, ce n’est qu’un machin en politique et tant pis pour ceux des Français d’origine étrangère, mais surtout venant d’Afrique noire et blanche, qui n’ont rien compris à la subtilité mentale et organisationnelle de nos compatriotes français caucasiens, car c’est bien le problème qui est posé.
Il faut appeler un chat, un chat. Les Français d’origine étrangère sont-ils réellement français au nom de l’imaginaire et du conscient collectif de la République ? La réponse semble mitigée, discutable. Les discours sur la citoyenneté sont profilés autour des déclarations de principe alors que dans la réalité ce n’est pas le cas. Les représentants de la diversité dans les partis politiques, ou ceux des membres qui en sont issus, existent d’abord par eux-mêmes et se battent pour eux-mêmes afin d’accéder aux privilèges et aux miettes que la République veut bien mettre à leur disposition lorsque ceux-ci sont choisis pour assumer des fonctions électives au nom du vivre ensemble.
A droite comme à gauche vont fleurir des comités de soutien des candidats UMP et PS au nom de la diversité. Il y a des tensions à l’intérieur de ces comités de soutien et certains responsables veulent tuer d’autres pour être premiers à la table du maître. Peu importe que le maître soit à droite, UMP, ou à gauche, PS pour faire vite. |

Après la campagne présidentielle, viendront les législatives. Le PS a réservé des circonscriptions éligibles à certains candidats dits de la diversité, essayant ainsi de rattraper son retard vis-à-vis de l’UMP et de la décision de Sarkozy de nommer en 2007 à des fonctions ministérielles des membres appartenant aux minorités visibles, donc à la diversité.
Africains de nationalité française, Maghrébins de nationalité française, continuerons-nous à être des Français de seconde zone au nom de la diversité ? Pourquoi les Asiatiques de nationalité française ont-ils une attitude différente de la notre ? Quel est le poids de l’esclavage, de la colonisation, de la néo colonisation sur nos schèmes mentaux ? Pourquoi restons-nous soumis intellectuellement, matériellement et politiquement ? Pourquoi sommes-nous incapables, car c’est de la réelle incapacité, de refuser ce concept de diversité ?
Il existe des gens qui réfléchissent, des associations, des intellectuels et des individus plus solitaires. Nous sommes tellement peu nombreux que l’on finit par rentrer de force dans ce concept que notre lucidité critique nous oblige malgré tout à critiquer. Au nom du progrès et du besoin d’aller de l’avant, les Noirs africains et les Maghrébins refusent de regarder dans le rétroviseur de l’expérience passée qu’ils considèrent comme cassé alors que pour ma part c’est la lumière qui éclaire le futur des minorités visibles dans la société française d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
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