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Cheikh Tidiane Gadio, ministre sénégalais des affaires étrangères, et Ségolène Royal le 5 avril 2009 à Dakar
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L'ancienne candidate à l'élection présidentielle française, Ségolène Royal, a demandé pardon à l'Afrique, lundi à Dakar pour le discours prononcé en juillet 2007 dans la capitale sénégalaise par le président français Nicolas Sarkozy, dans lequel il avait déclaré que "l'Homme africain n'est pas entré dans l'Histoire".
"Quelqu'un (Sarkozy) est venu ici vous dire que l'Homme africain n'est pas entré dans l'Histoire. Pardon, pardon pour ces paroles humiliantes et qui n'auraient jamais dû être prononcées et qui n'engagent pas la France», a-t- elle déclaré.
«Vous aussi (les Africains), vous avez fait l'histoire, vous l'avez faite bien avant la colonisation, vous l'avez faite pendant et vous la faites depuis. Et ce que Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire ont magistralement accompli avec le concept Négritude, vous l'avez poursuivi avec le mot Afrique, cet étendard d'une dignité reconquise", a ajouté Mme Royal. Elle a estimé que c'est pour cela que les œuvres des historiens Cheikh Anta Diop, du Sénégal, et Joseph Ki-Zerbo du Burkina Faso, «constituent non seulement un sommet de la science, mais aussi de la lutte pour la liberté». |
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Ségolène Royal et Ousmane Tanor Dieng le mardi 7 avril 2009
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Selon Mme Royal, «la Grèce ancienne devait tant à l'Egypte ancienne qui, elle- même, devait beaucoup à l'Afrique et les langues africaines permettent le même déploiement de la rationalité humaine que les langues européennes». "En insistant sur leur engagement indépendantiste et panafricain, on a voulu mettre en doute la rigueur scientifique de leurs recherches. Mais aujourd'hui, chaque jour, les découvertes de l'égyptologie valident les thèses de Cheikh Anta Diop", a-t-elle dit.
"Une certaine histoire européenne de l'Afrique a voulu dénier aux Africains la fierté d'être Africains. Et comme le pensait (Patrice) Lumumba, écrire c'est agir et agir c'est écrire", a poursuivi la candidate socialiste à la dernière élection présidentielle française, en mai 2007.
Elle a plaidé que se constituent des équipes mixtes de chercheurs africains et européens pour retracer le destin commun de l'Afrique et de l'Europe. «C'est en élucidant ensemble les pages communes de nos histoires que nous pourrons écrire ensemble les pages communes de nos futurs. Alors oui, il est temps que nous pratiquions davantage entre nous l'égalité vraie, loin des paternalismes, des misérabilismes, des ostracismes, loin des doubles langages qui masquent mal les doubles jeux", a déclaré Mme Royal. |
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Yayi Bayam Diouf de la fondation CEAR et Ségolène Royal
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Elle a estimé que "la France doit honorer sa dette à l'égard de l'Afrique et que les Français doivent apprendre à l'école ce qu'ils ont reçu de l'Afrique».
«Quand notre territoire national fut envahi, l'Afrique fut un refuge et une aide pour les forces de la France Libre. Les soldats africains ont contribué, sur tous les champs de bataille, à inverser le cours de l'histoire. Le 8 mai 1945, sans l'Afrique et les Africains, jamais la France n'aurait retrouvé sa liberté. Alors comment oublier la sanglante répression menée au camp de Thiaroye (au Sénégal) contre des tirailleurs qui réclamaient simplement le respect, leur dû et le droit de porter leurs galons, car ils croyaient qu'à l'égalité du sang versé devait succéder l'égalité des droits. Ils avaient raison», a martelé Mme Royal.
"Il y a des mots que le peuple français doit au peuple sénégalais et à tous les peuples africains qui ont souffert pour nous et par nous. Ce sont des mots simples mais puissants, trois mots que j'ai envie de dire ici en tant que citoyenne et élue de la République française : Pardon. Merci pour le passé. Et s'il vous plaît, pour l'avenir, bâtissons ensemble. Je veux que nous ayons la force de reconnaître enfin tout ce que nous vous devons et tout ce que nous pouvons ensemble", a-t-elle ajouté. |
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Ségolène Royal mange un tieubou diene à Dakar !
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"La France républicaine mérite aussi que cesse ce qu'on appelle la Françafrique et l'opacité de décisions prises dans le secret de quelques bureaux. Nos pays doivent inventer une relation fondée sur le respect et l'intérêt mutuel. Je veux une France du respect, dénuée d'arrogance, ouverte, mais exigeante sur la défense des libertés démocratiques partout où il le faut", a poursuivi Mme Royal.
Elle a estimé qu'il est temps d'en finir avec "cette idée fausse selon laquelle la démocratie et les droits fondamentaux n'auraient qu'un seul berceau, l'Occident". Mme Royal a rendu hommage au Sénégal, au Mali, au Ghana, au Bénin, au Liberia, à tous les pays du continent qui ont su s'ouvrir aux transitions démocratiques et à ceux qui se battent pour faire vivre leurs droits à la liberté, à l'égalité et à fraternité.
"Pour nous Français, cela veut dire que nous ne pouvons ni soutenir les dictatures, ni jamais abandonner les démocrates. Le refus absolu de l'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays souverain ne signifie pas que l'on s'abstienne de lui demander des comptes toutes les fois que cela est nécessaire. C'est cela le dialogue entre égaux", a-t-elle déclaré.
Présidente de la région Poitou-Charentes, Mme Royal est arrivée samedi au Sénégal pour une visite de cinq jours axée sur le développement durable. |
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