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Abdoulaye Wade, président du Sénégal depuis mars 2000 est aujourd’hui confronté à la fronde d’un pays dans lequel il a mené des luttes du temps où il était le leader incontesté de l’opposition. Une carrière politique, commencée en 1978 sous la magistrature de Senghor et qui a duré jusqu’à la victoire contre Abdou Diouf avec des soubressauts et des manifestations orchestrées par le pape du Sopi, naguère grand pourfendeur des violations de liberté et président autoproclamé de la “Rue publique” comme il se surnomma lui-même.
Il est vrai que dans les années 90 Maître Wade galvanisait les foules et pouvait se targuer d’être l’homme politique qui pouvait se rendre sans aucune forme de contestation dans les quartiers populaires et dans l’enceinte de l’université de Cheikh Anta Diop où Abdou Diouf fut persona non grata durant tout règne.
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C'est sans conteste sur le terrain des Droits de l’homme que Me Wade est en train de perdre tout crédit |
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Magatte Mbengue |
Abdoulaye mena un combat qu’il a toujours qualifié de démocratique promettant un Sénégal meilleur et des mesures sociales fortes dont la plus emblématique fut à l’époque d’abaisser le prix du riz à 125f le kilo*. Inutile de rappeler qu’il a très vite oublié ses promesses ou pire qu’il les a trahies, augmentant sans cesse les prix de toutes les denrées. |
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Abdoulaye Wade en campagne électorale en février 2012
©
getty |
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Mais c’est sans conteste sur le terrain des Droits de l’homme que Me Wade est en train de perdre tout crédit, car celui qui hier ne ratait pas une seule occasion de dénoncer les violations des droits de citoyen “marcheur” perpétrées par le régime de Diouf, ne se gène plus d’interdire des manifestations de l’opposition.
Celui qui hier encore se faisait défendre par des avocats étrangers prestigieux -dix neuf avocats le défendirent devant le tribunal de Dakar plein à craquer- pendant son procès en plein mois de ramadan. Me Wade lisait son coran quand Me Szpinner, avocat au barreau de Paris, déclara solennellement "Monsieur le président, j’ai plaidé dans plusieurs tribunaux mais c’est la première fois que je me retrouve devant un tribunal rempli de militaires". Nous applaudîment à tout rompre, le président évacua la salle. Nous fûmes alors livrés aux gaz lacrymogènes de la police d’Abdou Diouf.
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Jamais durant votre carrière d'opposant combattif, de telles violences n'ont secoué ce pays |
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Magatte Mbengue |
Aujourd’hui, non seulement le président use et abuse de la répression policière qu’il n’a eu cesse de dénoncer, pire il est courant de se faire visiter par la Dic, la direction des investigations criminelles dès lors qu’on a osé critiquer la gestion du chef. Pourtant, la police sous vos ordres tire, blesse et tue les citoyens que vous avez toujours prétendu défendre! Les manifestations de la rue dont vous étiez un indécrottable adepte sont systématiquement interdites aujourd'hui. |

Jamais durant votre carrière d’opposant combattif, de telles violences n'ont secoué ce pays. Votre police a osé lancé ses grenades dans une mosquée! Jadis, les sénégalais étaient à vos côtés dans les urnes et dans la rue, bravant les interdits, l’injustice et la répression policière pour faire respecter le droit et les libertés fondamentales. Les mêmes sénégalais, épris de ces mêmes libertés et aspirant légitimement à une justice sociale se dressent aujourd’hui comme un seul homme sur votre chemin pour un Sénégal plus juste et plus démocratique et cela commence par votre départ.
Vos prédécesseurs ont quitté le pouvoir quand ils ont compris que le peuple leur avait tourné le dos. Senghor que vous avez combattu ne supportant une érosion de son pouvoir absolu, malin comme un lapin prit la décision de se retirer avant une humiliation certaine. Abdou Diouf réalisa qu’il ne pouvait pas réunir une majorité lui permettant de rempiler pour un troisième mandat et en tira toutes les conséquences.
Il est encore temps pour vous d’imiter dans ce domaine vos prédécesseurs. Vous n’avez pas le droit de monopoliser le pouvoir du peuple. Le peuple vous dit: DEGAGE!
* le prix du riz culmine aujourd’hui à 300F CFA
Vous pouvez retrouver les articles de Magatte MBENGUE sur son blog MySenegal |

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