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Les participants au sommet de la Francophonie, le 18 octobre 2008 à Québec
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L’Organisation internationale de la Francophonie, pourrait devenir, selon les termes d'un expert du sujet Dominique Wolton, "une ONU bis sans moyens". Comme lui, certains participants à ce sommet de la francophonie s'interrogeaient sur le tournant politique pris depuis quelques années par l’organisation.
Au cours du sommet, le secrétaire d'Etat belge aux Affaires étrangères Olivier Chastel, résumant un avis partagé par d'autres délégués a affirmé à l’Agence France Pesse :
"On se demande parfois quelle est la pertinence de ce forum pour débattre d'un certain nombre de sujets" ; "Que la Francophonie s'occupe clairement du développement du français, des grands thèmes généraux comme la liberté de droits, OK. Mais pour les points de politique étrangère, les conflits se règlent à l'ONU", a-t-il estimé.
Pour lui donc, la déclaration finale de Québec est un texte "fourre-tout" qui comprend beaucoup de "déclarations de principes" sur les grands thèmes abordés mais qui ne peut s'engager au-delà de ce qui est décidé dans les instances internationales "adéquates".Le quotidien québécois Le Devoir quant à lui soulève une interrogation : "A quoi sert à l'avenir un organisme mondial de la Francophonie si la défense de la langue commune est au dernier rang de ses préoccupations?"
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A quoi sert à l'avenir un organisme mondial de la Francophonie si la défense de la langue commune est au dernier rang de ses préoccupations? |
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Le Devoir |
Pour Dominique Wolton, la Francophonie doit se recentrer sur "ce qu'elle sait faire: défendre le français c'est défendre toutes les autres langues et le pluralisme linguistique" dans un monde dominé par l'anglais. "Si la Francophonie continue à ressembler à une ONU bis, elle y gagnera peut-être en tapis rouge mais elle y perdra son âme. A faire des grandes déclarations sur tout, elle y perd sa crédibilité", a-t-il déclaré à l'AFP. Il remet également en cause "l'absence de vision stratégique de la France en matière de Francophonie" alors qu'elle finance à 80% ses institutions, et milite pour une "Académie de la Francophonie" qui intègre le "français des banlieues, de l'Outre-mer, des francophones" et pour une "Francophonie des affaires".
Au chapitre des propositions concrètes, celle du Bénin qui a proposé la création d'un "visa francophonie" facilitant la circulation des personnes, une idée défendue dans un rapport publié en juin qui critiquait une France "repliée sur elle-même". Le secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf lui, estime que la défense du français et de la diversité va de pair avec "des choix politiques forts" visant à "l'émergence d'un multilatéralisme plus équilibré, plus solidaire".
Les membres de la Francophonie se sont engagés dans la déclaration finale à "garantir sa pleine reconnaissance sur la scène internationale" notamment par l'application d'un vademecum sur l'utilisation du français dans les instances mondiales. Ils défendent "un pacte linguistique" entre l'OIF et les Etats et gouvernements qui le souhaitent pour favoriser l'utilisation du français. La Francophonie compte quelque 200 millions de francophones dans le monde. Mais un constat s’impose, le français, en perte de vitesse, est la neuvième langue parlée dans le monde derrière le chinois, l'anglais, l'indi, l'espagnol, le russe, l'arabe, le bengali et le portugais. |