Ces licenciements d’un type particulier - consistant à interdire l’accès de la chaîne aux concernés -, ont été initiés à l’emporte-pièce par le promoteur de cette radio, M. Grégoire Mbida Ndzana, qui, le 13 septembre 2003, a essuyé une grève du personnel qui lui réclamait sept mois d’arriérés de salaire, laquelle grève a fait l’objet de négociations et d’accords en présence de responsables de la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (Cstc).

Dans ces accords, le patron de Magic FM promettait de payer les salaires dus en trois échéances et de ne pas opérer de discrimination comme suite au mouvement d’humeur entrepris.

Ce dernier n’a, évidemment, pas respecté ses engagements et utilise des subterfuges pour réprimer définitivement toute velléité de contestation au sein de son système somme toute autoritaire.

Le SNJC s’élève avec la dernière énergie contre ces manœuvres esclavagistes et rappelle qu’une situation similaire persiste à Radio Nostalgie à Douala où, depuis le mois de juin dernier, le directeur des programmes, Pierre Alexandre Bougha, le rédacteur en chef et responsable d’antenne, Paul Mahel Mahel, son adjointe, Katia Tsala Essomba, le responsables informatique, Patrick Emessiene, et le responsable de la production, Antoine Ekwala, se sont vus interdire l’accès de la radio après une brève interruption de diffusion au cours de laquelle un des licenciés d’aujourd’hui osait lever un pan de voile sur au moins six mois d’arriérés de salaire du personnel promis plusieurs fois mais jamais payés.

En exhortant les journalistes à matérialiser leur solidarité envers les journalistes ainsi abusés et à se syndiquer pour lutter collectivement contre ce type de comportements, le SNJC déplore et dénonce cette tendance à réduire les entreprises de presse locale à des îlots de dictature et de déni de droit social, qui tranche avec l’image qui est présentée au public.

Le SNJC s’élève en même temps contre la complaisance généralisée et l’indifférence des journalistes face à ce type d’abus qui, au lieu de susciter de chacun la solidarité, provoque plutôt des actes de joie, de moquerie chez certains qui n’hésitent pas souvent à courir occuper leurs postes.

Le SNJC s’étonne enfin de que le débat social, porté par le mouvement syndical, véritable dopant du déficit de déontologie et de l’éthique dans la profession, ait été exclu par le Gouvernement dans le processus en cours de délivrance des licences d’exploitation l’audiovisuelle, de la Commission de la carte de presse, et du Conseil national de la Communication.

Le SNJC se réjouit de ce que ce débat ait toutefois été lancé, à huis clos il est vrai, dans le cadre de la récente Commission mixte chargée de négocier et d’adopter une convention collective nationale des journalistes ; comme suite à cette initiative, il invite le Gouvernement de l’Etat à œuvrer pour permettre aux syndicats d’avoir les fonds nécessaires pour soutenir socialement et juridiquement les journalistes en détresse et abandonnés à eux, de plus en plus nombreux, victimes de l’exercice de leurs droits.

Pour le SNJC,

Le président national

Jean Marc Soboth