jeudi 4 janvier 2007
JACQUES CHIRAC LE DEMOCRATE: La modification de l'article 68 de la constitution serait une arme anti-Le-Pen président.
jeudi 4 janvier 2007 à 22:40 :: Gigue et Politique
Ultime chantier d'un ultime mandat? Précipitation d'un homme qui sent que les choses lui échappent, selon Monsieur Devédjian? Promesse électorale à tenir? Calcul en vue d'un second mandat?
Je m'interroge depuis ce matin sur la raison d'être de la prochaine réunion en congrès, du parlement français. Le président de la République Française n'en finit pas de me surprendre. Au programme la constitutionalisation de l'abolition de la peine de mort. No comment. Bravo tout simplement, j'estime qu'il est de droit que ce soit lui, et non un autre qui fasse accomplir cet acte symbolique, la France passe définitivement dans le clan des Etats modernes civilisés. Je passe sur la révision du statut de la nouvelle calédonie, Dieu seul sait pourquoi cette réforme-ci ne pouvait attendre.
Beaucoup plus polémique est le premier volet de la révision constitutionnelle: la réforme du statut pénal du chef de l'Etat. Voici un extrait de la modification de l'article 68 de la constitution de la Vème république.
"Art. 68.- Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour".
Etrange, d'autant plus qu'il n y était pas tenu. Tout le monde, à l'exception de M. de Montebourg peut-être, avait oublié cette mineure promesse formulée systématiquement par chaque candidat à la présidentielle depuis le duel De Gaulle-Le Canuet.
Autrement dit, le parlement pourrait lorsque le Président commet un manquement manifestement incompatible à ses devoirs, l'empêcher, le destituer. Ceci est une arme de protection démocratique. Pourquoi? Parce que dans l'hypothèse où un non-démocrate venait à prendre le pouvoir, la représentation nationale pourrait le destituer. Ceci constitue une protection démocratique et un passage en douce vers une VIème République. Bravo Monsieur le Président!!!
Nous devons néanmoins nous inquiéter si vous pensez, vous aussi, que Monsieur Le Pen peut prendre le pouvoir, qui pis est par les voies royalement démocratiques.